Chère Nancy,
Un début de lettre conventionnel, comme on en fait plus. Je me taquine. Suis-je ouverte d'esprit, finalement?
Aujourd'hui est un grand jour. C'est la première lettre que je t'envoie. Et, entre nous, cette lettre est plus une explication qu'une lettre d'informations. Mais sans doute appréciera-tu le contenu, ou du moins je l'espère. Je perds du temps avec ces fichues lettres, mais ça me fait plaisir de te les envoyer. Et puis, je ne m'en cache pas, raconter ma vie et mes problèmes à quelqu'un est un vrai bonheur. Naon, tu l'auras deviné, je n'ai aucun ami à part toi.
Un grand jour, dis-tu. Tantôt ma lettre va prendre fin. D'ailleurs, tu en vois déjà le bout, quand tes yeux dérivent en bas. Je ne m'en veux pas, je sais que la prochaine fois, ce sera plus long. Oh, et saches également que tu n'recevras pas des lettres immondes sur de grosses étapes de ma vie. Ou sur des sujets honteux. Naon, tu es ma seule amie, tu vas donc servir ... De mur. Oui, j'oubliais, ne me répond surtout pas. C'est presque dans le vide que je t'envoie ces lettres. Oh, j'ai envie que tu les lises. Mais y répondre, ça naon. D'ailleurs, tes réponses ne seraient qu'infèrieures aux miennes à tous points. Et je serai déçue. Et patati. Et patata.
Je vous prie d'agréer ma chère ( - ils m'ont appris à dire ça, la-bas. Ca en jette, hein? -), mes sentiments dévoués (- Ou 'distingués', j'sais plus, j'ai un doute. -)