Célestia était plongée dans ses grimoires, sur une table de l’auberge du solitaire bleu.
Au bar, Sissone trinquait bruyamment avec quelques nains et un grand sélenien.
Depuis 2 ans que les gnomettes avaient remontés les fragments de la première tablette du Maëlstrom, Sissone avait continué ses recherches archéologiques dans toute la région, et avait ramené des Ruines d’Eldarath, envahies par les nagas, des bas-reliefs et des statuettes de facture récente.
Les mêmes symboles se retrouvaient sur chacun des objets. On aurait dit une langue très ancienne, oubliée de tous, avec quelques idiomes qui faisait penser à la langue maudite et démoniaque de la légion ardente.
Célestia était intriguée et inquiète. Elle consultait sans relâche toutes les bibliothèques d’Azeroth depuis des mois, et commençait à démarcher en Exodar et à Darnassus les archivistes et bibliothécaires de Kalimdor.
Les livres qu’elle avait ramené de Karazhan lui laissait penser que Medivh connaissait l’existence de ce parler hors du commun.
Son objectif, maintenant, était d’en comprendre le sens.
Elle avait expliqué à Thäemis pourquoi sa découverte l’intriguait autant. La jeune prêtresse avait finalement compris que cette obsession de Célestia cachait une véritable inquiétude.
Ce langage en lui même était mystérieux, mais le retrouver sur des objets récents l’était encore plus. Bien sûr tous connaissaient l’état pitoyable de la région d’Azshara et la présence des Nagas en surface comme sous l’eau.
Mais on n’accordait que peu d’intérêt à leur menace potentielle car les nagas sont connus pour être des créatures désorganisées, très peu sociabilisées, et regroupées en petites communautés anarchiques.
Célestia commençait à en douter profondément. Les légendes que les druides du cercle cénarien lui avaient rapportés (avec beaucoup de pudeur et de réticence) sur leur ancienne Reine Azshara lui laissait envisager le pire.
La cité engloutie de Zin-Azshari était-elle vraiment qu’une légende? Pourquoi les nagas étaient déployés en Azeroth, en Kalimdor, jusqu’en Outreterre?
“Eh! Copine! Regarde!” lança Sissone. Elle était un peu pompette, ce qui n’avait rien de surprenant.
Célestia leva les yeux vers le bar, et Sissone monta sur les épaules du sélenien qui gloussait bruyamment.
“Il faut absolument que je trouve comment décrypter ce texte.” pensa Célestia.