Muirgheal arque un sourcil interrogatif tout en frottant un index songeur contre l'arête de son nez. La situation est très anormale, chose que l'endoctrinement qu'a subit l'humaine ne peut concevoir, elle n'a pas pu faire d'erreur. Froncant un sourcil de vexation, elle se remémore à voix basse les ordres qu'on lui avait donnés.

Se procurer de quoi faire le Job, de facon rapide, efficace et silencieuse.
Attirer la Cible dans un endroit calme.
Se présenter et demander à la Cible de bien vouloir mourir s'il lui plait.
Quelle que soit la réponse de l'interessée, insérer l'Objet soigneusement choisi dans le corps du problème, de préférence en son centre pour gagner du temps et l'empêcher de hurler.
Agiter vivement l'arme ... l'Objet ... en un mouvemement ample et circulaire pour aérer le contenu, tout en évitant de se salir.
Attendre patiemment que le temps parachève son oeuvre.

Muirgheal le sait, elle n'a commis aucune erreur. Elle a pourtant l'étrange impression que la Cible respire encore, ce qui est tout a fait anormal au vu de l'état dans laquelle l'affrontement a mis la pièce. Avec toute l'innocence d'une enfant, elle approche lentement son visage du corps de sa victime, elle a l'impression que la Cible est toujours en vie et la regarde, qu'elle se moque d'elle.

La hurlement nocturne d'un murloc dans l'étang voisin tire notre Muirgheal de sa rêverie ; crispant sa machoire en froncant des sourcils rageurs, l'humaine éleve à nouveau son Objet pour frapper une ultime fois. Cette fois elle saurait trouver un point vital de la Cible, et il ne serait pas dit que qui que ce soit en ce monde ait pu lui échapper durablement. Retenant son bras au dernier moment, la jeune femme observe avec attention l'ultime réaction de sa victime.

Une énorme bulle gonfle devant elle, lentement, puis explose en silence, la Cible est finalement innerte, arrachant une ébauche de sourire à la sicaire. Peut être n'avait elle juste pas suffisament attendu. Ne reste plus qu'à exposer la dépouille quelques minutes dans l'âtre de l'auberge, et à nettoyer le lieu du forfait avant que les clients ne se reveillent.

Avec un sourire de triomphe, Muirgheal se redresse et fait tournoyer son fouet à patisserie entre ses doigts en ricanant.

La cuisine, finalement, ce n'est pas si différent de sa vocation première, mais ... c'est plus salissant, songe-t-elle en s'emparant d'un balai.