Ardence
Race: Elfe de sang
Classe: D?moniste
Guilde: Maison Saen Thalas
Niveau: 42
Serveur: Culte de la Rive Noire
Jeu: World of Warcraft
Etat: Actif
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Prologue – Enfance et adolescence d’une noble

 

Mon  enfance est faite de sons et d’odeurs.


Le son de la cloche du palais du Lune d'Argent qui carillonne le matin, rythmant les leçons de savoir vivre, de couture, de danse, de chant, de botanique, d’histoire, d’arts plastiques… que me dispensent mes précepteurs. En ces temps là, être une jeune fille noble ne signifie pas prendre les armes comme je l'ai fait par la suite mais se préparer à tenir le rang d'épouse d'un haut dignitaire noble.
Il y a le son des jets d'eau tombant dans la fontaine. Les arabesques que déploient les grandes statues immortalisant les constructeurs de la ville à l'ouvrage par leurs bouches béantes me ravissent. Je ne cesse de les admirer par la fenêtre de ma salle d'étude au grand désarroi de mes maîtres qui me trouvent, bien que douée, trop peu assidue. Mon précepteur de calligraphie s’exclame "Ardence ! Les boucles ne sont pas assez rondes, et cette irrégularité dans le trait, c'est l'œuvre d'un chiffonnier pas d'une jeune fille de votre rang", mon précepteur de maintien s'écrie : "Ce n'est pas en rêvassant la bouche ouverte que vous brillerez par votre prestance dans les soirées mondaines !". 
Si je suis un peu trop distraite, je me sais gracieuse et jolie, comme tous les membres de ma famille. Ma famille est une vrai famille de noble ; ancienne et puissante, secrète et publique à la fois. Je l’admire tout en la craignant lors des repas annuels interminables en notre manoir familial. Mes pieds hurlent dans mes chaussures vernies et si je me tiens droite ce n'est pas grâce à mes leçons mais parce que j'étouffe dans les corsets de soie lacés à l'extrême dont on me vêtit pour l’occasion. Ma mère, désespérée de me voir me tortiller sur ma chaise, ne cesse de me répéter que je ferai mieux de prendre exemple sur ma grande cousine Verdrey. C’est la petite fille de notre patriarche et elle est très versée dans l’art du savoir vivre et de l’élégance, bien plus agée que moi, elle est déjà mariée, et à un fils, Eleor, un peu plus jeune que moi avec qui je discute souvent de littérature. J’envie les boucles dorées de Verdrey, sa prestance, son pas presque aérien. J’essaye de faire la révérence comme elle en minaudant devant mon miroir. Je suis très coquette, ce dont ce moque parfois ma sœur de lait Shaelys. Elle me dit : « Encore en train de faire ta précieuse ? ». Je me vexe et la traitre de « rustre sans éducation qui finira mariée à un boucher » - ce qui ne semble pas la gêner d’ailleurs - mais elle a raison. Je peux passer des heures à peigner mes longs cheveux roux devant le miroir de ma chambre d’enfant. J’imite le regard mystérieux de Luuse, la sœur de Verdrey, aussi sombre que Verdrey est lumineuse, en plissant mes yeux d’un bleu profond. Tous les yeux des Sin Doreï sont alors bleus, grâce à l’énergie vitale que nous procure le puits de soleil, source de notre grand âge.
Lorsqu’on me contrarie, je fais des moues boudeuses en essayant de reproduire l’air dédaigneux d’Arorshal, chef de notre famille et qui orchestre chaque repas, siégeant entre ses deux frères Camthaliom - mon grand père - et Dïom. Camthalion et Aroshal, très proches d’âge (à peine une cinquantaine d’années d’écart), sont des Sin Doreï de grande prestance. Ils ont atteint un âge vénérable, plus de trois cent ans je crois, personne ne sais vraiment exactement. Dïom est bien plus jeune avec ses deux cent et quelques années. Il fait bien moins sage que ces ainés. Il aime la bonne chère et a un ventre un peu trop rebondi qui trahit le manque d’exercice physique. Il boit plus que de raison lors des repas et reluque toutes les jeunes servantes. Arorshal plisse la bouche de mécontentement devant la tenue indélicate de son cadet. Il faut dire que contrairement à Camthalion qui est très discret - bien que colérique à ce que j’on m’a dit - Dïom est le « patriarche terrible » de la famille. En prêtant l’oreille aux discussions, j’ai entendu dire qu’il a même eu des histoires avec des humaines. Ils ont beau être nos alliés politiques, imaginer un humain aux oreilles pointues me fait froid au dos. Ou encore pire : un Sin Doreï qui ne vivrai que quatre vingt ans. Même pas l’âge de la majorité !
Les années passent mais du haut de mes vingt, trente, puis quarante ans, je ne suis encore qu’une enfant sans savoir ni sagesse malgré mes études. Il me tarde d’atteindre mes quatre vingt ans, âge de la majorité d’un Sin Doreï, pour enfin faire mon entrée dans le monde. Je rêve de réceptions, de bals et de princes aux tenues éclatantes et au sourire charmeur qui décident que je suis l’épouse parfaite pour eux. Je tournoie devant mon miroir, mêlant arabesques et entrechats jusqu’à ce que ma tête tourne et que je m’écroule sur mon lit en riant.


Les odeurs de mon enfance, ce sont celles des bons ragouts d’hiver de ma mère de lait, qu’elle me sert encore fumant dans un grand bol en gré, celles délicieuses, de ses tartes aux cerises, mes préférées. L’odeur de ses habits, parfumés à la lavande, que j’hume lorsque je me pelotonne contre elle ; Shaelys, sa fille naturelle, installée de l’autre côté. Ce sont les odeurs de l’amour qu’elle prodigue généreusement, comme elle tartine le beurre sur le pain brioché qu’elle me sert le matin.
C’est une des nourrices officielles de la famille, qui recueille aussi un temps une de mes nombreuses cousines. Une brave matrone au cœur d’or qui m’a nourrie de son sein en même temps que sa fille. Elle veille à ce que je suive mon éducation et me rappelle, quand je me laisse aller aux jeux plus turbulents de Shaelys, que ce n’est pas digne d’une jeune fille de bonne famille comme moi. Mais elle ne peut s’empêcher de me laisser prendre des sucreries au marché, même si ce n’est pas bon pour mes dents qui se doivent de rester d’une blancheur parfaite, ou encore de rire à mes pitreries quand je lui imite Camthalion qui s’endort à la fin du repas puis se réveille en faisant mine de rien ou l’air pincé et le zozotement de mon précepteur de diplomatie. Elle rit puis elle grommelle qu’elle va avoir des ennuis si je ne suis pas correctement éduquée et finit toujours par me serrer dans ses bras. Elle adore les histoires, les potins et les cancans de la haute noblesse. Elle me demande souvent de lui raconter le jour où j’ai pu apercevoir le prince Kael Thalas lors de l’inauguration officielle de l’ambassade humaine à Lune d’Argent. J’étais encore toute petite et ne peut juste que lui décrire que le souvenir que j’ai du lustre en cristal qui m’avait ébahi par sa taille et aussi d’un humain, sans doute un prince de chez eux, qui était tout trapu et velu sous ses beaux habits et qui m’avait fait peur lorsqu’il m’a sourit. Qu’importe ! Elle me demande fréquemment de lui décrire encore « Et avec tous les détails » le lustre et l’humain. Elle lit assidument la gazette de Lune d’Argent, s’effrayant devant l’annonce de la présence d’Orcs dans le nord ou encore approuvant la pendaison d’un voleur de grand chemin bien qu’elle n’est jamais supportée d’en voir une. Elle est fière de faire partie des serviteurs de la maison Saen Thalas et encourage sa fille Shaelys, pour l’instant apprentie dans une auberge, à suivre son exemple. Shaelys, je ne suis pas toujours sûre que ça lui plaise comme idée. Elle rêve d’aventures tout comme je rêve de réceptions et de princes. Comme on est presque sœurs et que je n’en ai pas d’autre qu’elle qui n’est même pas de mon sang, l’idée qu’elle ne reste pas près de moi m’effraie. J’appuie ardemment les discours de sa mère.

J’admire ma mère, son raffinement, la fragilité de son corps fluet et la force d’autorité qui s’en dégage, sa nuque délicate, son visage long et fin, comme taillé à coups de serpe, et ses longs cils. Elle est celle qui m’a transmis le roux de mes cheveux et ma taille de guêpe, même si pour le reste j’ai un visage bien plus doux que le sien, et que je suis moins maigre. Je dois le tenir de mon père. Ma mère est la gardienne de mon éducation, celle grâce à qui la noblesse coule dans mes veines. J’admire ma mère et je  la respecte.
Et il y a ma mère de sang: j’aime l’odeur de sa soupe, de sa tarte, l’odeur de son jupon, c’est l’odeur de l’amour et du bonheur.

 

        

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Créé le 29/07/2009 à 09:39:24 - Modifié le 04/08/2009 à 12:04:16
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