Baafëe était une enfant quand les légions d'Arthas semèrent mort et désolation dans la capitale des hauts elfes. Toutes ses connaissances furent tuées mais elle survécut, enfouie sous terre et maintenue en vie par une bulle de protection impénétrable créée autours d'elle par ses parents qui sacrifièrent leur vie pour créer cet envoûtement.

Lorsqu'elle sortit de terre, plutôt que de se briser la bulle qui l'entourait rétrécit jusqu'à ne faire qu'une avec la jeune fille. La seule survivante encore en ces lieux put alors contempler remplie d'effroi le carnage laissé derrière le passage de la horde mort-vivante. Abandonnée, elle entreprit de chercher à manger et de se trouver un abris où elle pourrait attendre les renforts.

Malheureusement la cité en ruine restait encerclées d'abominations en tout genre, qui n'attendaient que la tombée de la nuit pour repartir festoyer parmi les cadavres en décomposition et les stocks immenses de nourriture. L'odeur de chair vivante que laissait l'elfe ne passa pas inaperçue et très vite elle se retrouva à faire face aux monstres. Elle tenta mille astuces pour les empêcher d'entrer dans la maison où elle voulu s'abriter, se réfugia dans la cave la plus profonde. mais le lendemain, la maison était entièrement en morceau, et une petite silhouette s'extirpa difficilement des gravats entourée de la même bulle protectrice qu'auparavant.

Ainsi chaque jour elle continua à chercher des abris, toujours mieux défendables et moins repérables, mais rien n'y fit. Les demeures encore habitables commençaient à manquer, et chaque endroit qu'elle choisissait était perdu le lendemain, ainsi que tous les vivres qui s'y trouvaient. Puis elle remarqua un autel endommagé qui était autrefois alimenté par le puits du soleil. La pierre semblait regorger d'énergie sacrée et elle se demanda si elle ne pouvait pas s'en servir pour repousser les morts. Mais si elle le faisait, nul doute que ses prédateurs n'auraient plus à la chercher longtemps. Après une tentative de s'harmoniser avec l'autel, elle opta pour y rester pendant la nuit.

Toute l'énergie circula dans son corps et celui-ci répondit en redonnant de la puissance à la pierre en utilisant ses réserves d'énergie acquises naturellement. Lorsque les goules et spectres s'avancèrent, elles se retrouvèrent face à une véritable bulle incandescente prête à griller tout ce qui passerait à proximité. Malheureusement cela ne suffit pas à les intimider et ils se jetèrent sur Baafëe qui dû utiliser toutes ses ressources pour éliminer ses assaillants, jusqu'à ce que les attaques cessent, l'aube pointant à l'horizon.

Quelques jours plus tard un groupe d'elfe apparu, venu constater l'étendue des dégâts. Ils trouvèrent la petite blonde, étendue sur l'autel, amaigrie jusqu'aux os. A leur vue, elle se leva, le regard vide et la langue pendante, tentant de réunir un flux de mana entre elle et les visiteurs. Pendant tous ses combats, elle n'avait fait que puiser dans ses réserves, et les esprits en qui elle pouvait puiser un peu de mana pour se ré-alimenter ne suffisaient pas. Elle n'était plus qu'une déshéritée comme tant d'autres en apparence, et nul doute que si elle n'avait pas établi un lien étroit avec l'étrange autel qui attirait les convoitises des nouveaux arrivants, elle aurait été éliminée. Mais la tuer pouvait aussi causer la perte du pouvoir qu'il renfermait.

Au lieu de cela, elle fût un temps neutralisée puis nourrie, le temps qu'elle retrouve suffisamment ses esprits pour accepter de briser son union avec ce qui restait de l'énergie du puits du soleil. C'est ainsi qu'à force de paroles elle finit par reprendre la raison et accepta le marché de libérer les lieux en échange de la vie sauve. Le pacte conclu, elle fut invitée à se présenter au seigneur de la nouvelle Lune-Argent.

De retour parmi les siens, elle ne trouva cependant jamais sa place parmi les habitants qui continuèrent à la considérer comme une déshéritée. Bien qu'elle développa des talents de paladine qu'on daigna lui apprendre à maîtriser, elle vécu en pariât jusqu'à trouver une guilde où tout le monde pouvait être le bienvenu sans tenir compte de ses origines ou son passé.