Articles de Aly - Lib?ration
Retour au site de Aly
Article précédent - Article 17 sur 17 - Pas d'article suivant

Quelque chose se passa. Nous tous le ressentîmes. Quelque chose... qui dépassait l'entendement. Comment faire comprendre à ceux qui n'y étaient pas les événements qui suivirent? Ce ne sont que des mots et ils ne suffiront pas, mais il peuvent expliquer.

Alors que nous ne comptions plus les pertes, que nos troupes se faisaient décimer, nos goules et nos abominations pulvérisées, et que les armées des croisés tenaient bon, contrairement à toute attente, notre maître, le Roi Liche, Arthas en personne, se matérialisa sur le champ de bataille pour défier l'humain, Tirion Fordring. Tout sembla se figer alors, comme si le temps lui même voulait observer de plus près. Et à cet instant, nous furent abandonnés par celui là même qui nous avait crée. "Je les ai bien envoyé à la mort...". Nous étions des appâts, même les plus forts d'entre nous, même ceux qui dirigeaient les troupes, tous... de simples appâts pour un seul homme. Nous savions que nos existences lui étaient dédiées, mais pas de cette manière. Et à ce moment même, l'air tout entier sembla d'un coup saturer de puissance et le monde bascula.

Un fantôme. Un esprit, un souvenir porté par l'espoir. Mograine...

Certains disent que ce n'était qu'une hallucination, d'autres que c'était une matérialisation des souvenirs de son fils. D'autres encore le nient simplement... Mais quoique que cela ait pu être, quoique que l'on puisse en penser, c'était suffisamment
réel pour que le plus puissant d'entre nous, le champion du Roi Liche, trouve la force de briser ses chaînes et se retourne contre le maître. Le reste est légende.


Je sais qu'en moi, dans mon inconscient le plus profond, quelque chose se brisa, se délia, les chaînes qui me tenaient depuis tant d'années se relâchèrent. Comme un noyé que l'on tire de l'eau, subitement, ce qui fût moi, enfoui au plus sombre de mon être, mon esprit ou mon âme revint à la conscience et soudain mon corps fût à nouveau en mon contrôle. Mais quel choc... Je sais qu'après la bataille, après que notre maître fût obligé de fuir, nous sommes restés là, attendant le coup de grâce qui nous délivrerait enfin. Mais il ne vint jamais, au contraire. Et tout devint flou...
J'ai encore en tête le contact de mon arme dans ma main, le silence soudain autour de moi, brisé seulement par le bruit de ma course éperdue, tout droit, sans but, à travers les terres dévastées. Les bêtes et les créatures que je croisais ne faisaient pas long feu sous ma lame. Comme envahie par une folie sans nom, j'avançais sans m'en rendre compte, je fuyais les lieux de ma délivrance. Je n'étais plus tenue par le maître, mais ma volonté ne pouvait reprendre sa place; comme envahie par l'horreur de mes actes passé qui me revenaient en pleine figure, je ne voulais que ma propre destruction.
A un moment où la folie s'estompa, je m'arrêtai vers un plan d'eau claire. Lentement, de mes mains tremblantes et ensanglantées, je retirai mon casque et me penchai vers l'eau. Le reflet qui me fût renvoyé me rappelait à l'atroce vérité; ça n'avait rien d'un cauchemar, je n'allais pas me réveiller soudain. Je hurlait de toutes mes forces, jusqu'à que ma voix se brise, et je remis mon casque, jurant de ne plus laisser voir ce visage qui n'était plus le mien.

Enfin, après des jours, des semaines? Je ne le sais pas moi même. Je fini par arriver dans un vallonnement entouré de collines, non loin des ruines d'une ville. Mes pas désormais faibles me menèrent en une petite chapelle érigée sur un surplomb. Pourquoi là? Qu'est-ce qui m'y amena? Je levai les yeux vers la statue qui semblai me juger et un sentiment de vide absolu m'envahis, ni ténèbres ni Lumière, juste un grand vide et pour la première fois depuis que la Lumière m'avait été arrachée, il y a une éternité de ça, j'éprouvai une impression de paix et de calme absolus. Mes jambes me lâchant soudain, je m'effondrai au pied de la statue et tombait dans une inconscience proche de la mort. C'est là qu'ils me trouvèrent...

Publié le 29/11/2010 - Pas de modifications
Retour au site de Aly