NB : Il s'agit d'un résumé écrit il y a bien longtemps, pour présenter en gros tous les personnages, leur histoire commune, ceci dans le cadre du récit du "Livre de Sang"
Plusieurs options ne sont plus valables, mais je préfère poster ce texte tel quel plutôt que de le reprendre.
Considérez-le comme une sorte de "work in progress" concernant la fin et Ichorine.
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Il était une fois...
Il y a de cela environ un siècle vivaient deux frères. Des Humains.
L'aîné était Paladin. Enthousiaste, courageux et pieux. Le plus parfait des Paladins.
Et bête comme ses pieds, histoire de compenser.
Le cadet était Démoniste. Perfide, mauvais, ambitieux.
Avec un but dans la vie : conquérir le monde. Et le talent pour ça.
Les deux frères avaient un destin : un jour, le cadet serait en mesure d'accomplir son but, et ce jour-là, l'aîné serait en face pour l'affronter.
De cet affrontement découlerait l'avenir d'Azeroth.
Deux frères. Deux ennemis.
Tel était leur destin.
Mais cela ne fut pas.
Le Paladin tomba amoureux d'une Prêtresse. Aussi bête que lui. Et surtout, pour reprendre l'expression du cadet, une vraie "folle du cul". En gros, elle avait couché avec tout ce qu'Azeroth avait compté d'êtres vivants.
Pas par vice, mais simplement par une gentillesse alliée à une bêtise crasse. Et parce que les mâles sont des porcs.
Ils se fiancèrent, mais le jour du mariage, la belle fut enlevée par un dragon.
Et le Paladin, malgré sa popularité, malgré son charisme, se retrouva seul pour aller libérer sa belle. Et un dragon, même pour le plus parfait des Paladins, ça reste une affaire sérieuse.
Enfin, presque seul.
Son frère resta avec lui. Parce que son imbécile d'aîné avait toujours été incapable de se débrouiller seul, et parce que leur destin, leur affrontement, était écrit et qu'il ne voulait pas le laisser faire n'importe quoi.
La quête fut longue. Des années. Toujours le Paladin rencontrait des gens connaissant sa belle, et baissant les yeux devant lui. Mais jamais il ne la trouvait.
Jusqu'au jour où le Paladin et son frère finirent par trouver l'antre du dragon, près d'un village isolé.
Mais le Paladin avait été rongé par ses doutes, ses échecs, cette quête si longue et si désespérante. Il était devenu dur, froid... inhumain.
Il renia son serment de Paladin et massacra les habitants du village, puis entra dans l'antre affronter le dragon et libérer sa belle.
Le dragon était seul. Il lui raconta qu'un autre Paladin était venu, des années plus tôt, et avait libéré la belle. Ils étaient revenus à Hurlevent, s'étaient mariés et avaient fondé une famille.
Le Paladin avait gâché sa vie. Il avait jeté au feu son serment de Paladin. Pour rien.
Il retourna à Hurlevent, et apprit alors que la maison de sa belle venait de brûler. Toute sa famille avait péri, et la belle seule avait survécu, mais atrocement brûlée.
Le Paladin disparut, mais régulièrement, il venait voir celle qui avait été sa belle et à laquelle il resta fidèle.
Quand elle mourut, quelques années plus tard, celui qui avait été le plus parfait des Paladins disparut, et nul ne le revit plus jamais.
Le cadet aurait dû en profiter pour reprendre la poursuite de son but : il n'avait plus d'adversaire digne de l'en empécher.
Mais il refusa de suivre ce destin.
Il passa les années suivantes à préparer patiemment la disparition de toute trace de celui qui était son frère. Et à faire disparaitre les siennes.
Quand la belle mourut, le Démoniste prit ses dispositions pour que son frère puisse disparaitre en paix - si tenté que cela soit possible pour son âme carbonisée. Son nom fut perdu, et son histoire ne fut plus connue que des siens.
Puis le Démoniste disparut lui aussi. Le plus puissant Démoniste ayant peut-être jamais vécu, ou plutôt qui aurait jamais dû vivre, s'effaça.
Quelques années plus tard, un Démoniste maladroit, vantard et un peu idiot fit son apparition. Il acheta un bout de marais, y fit construire un repaire et se proclama Génie du Mal.
Il devint rapidement un sujet de moquerie : le grand con paumé dans son trou boueux.
Il se faisait appeler Llégion.
...
Quand les Orcs franchirent la Porte des ténèbres, ils ne furent pas les seuls à passer en Azeroth. Quelque chose qui n'aurait jamais dû exister la franchit aussi.
C'était un Esprit de Sang. Une forme d'esprit primaire, assoiffé du sang des mortels, qui n'existait qu'en prenant possession de femelles.
En Draenor, il avait découvert combien il était plus efficace de s'emparer d'humanoïdes au lieu des animaux habituels. Il s'empara d'une Orque qui devint la plus effroyable meurtrière jamais vue, cruelle, sadique, buvant le sang de ses victimes, dont les crimes n'allaient qu'en s'aggravant.
Des Orcs et des Draeneis s'allièrent et traquèrent la meurtrière, et finirent par l'attraper et par l'éliminer. Mais l'Esprit ne fut pas détruit, et franchit la Porte pour gagner un monde plus attrayant pour lui.
L'Esprit erra avant de s'emparer d'une Elfe. Le carnage recommença, encore plus sanglant, encore plus effroyable.
Le nom d'Ichorine - celui que l'esprit s'était choisi, car il en aimait la sonorité - resta peu connu pendant longtemps, en-dehors de ceux qui avaient été les proches de l'Elfe qu'il possédait. L'époque était dure, la guerre meurtrière, et nul ne s'intéressa alors à ses crimes.
Mais plus le temps passait, plus Ichorine s'enfonçait dans sa "danse du sang". Son nom finit par devenir un nom de terreur et d'atrocités, et elle devint une proie pour ceux qui voulaient mettre fin à ses crimes.
Car la nouvelle que l'Esprit de Sang était revenu parvint aux oreilles des derniers survivants de ceux qui l'avaient traqué autrefois, en Draenor, et qui avaient franchi la Porte des Ténèbres avec les armées d'invasion. Et qui reformèrent leur groupe pour éliminer définitivement l'Esprit.
L'Esprit de Sang était primaire, quasi-animal. Mais l'Elfe qu'il possédait était intelligente. Bien que totalement contrôlée par l'Esprit, bien que son âme soit quasiment broyée par celui de l'Esprit, l'Elfe conservait encore quelques fragments de ce qu'elle était avant, et réussit, par réflexe de survie, à orienter l'Esprit.
Ichorine s'enfuit pour disparaître. La danse du sang s'interrompit alors, et tous crurent que l'horreur était terminée.
En réalité, Ichorine réussit à calmer sa soif un temps, par réflexe de survie, et finit par frapper à une porte. Un repaire isolé, perdu au milieu de marais fétides, où vivait un Démoniste.
L'Homme qui y vivait n'était guère accueillant. Mais il sentit ce qu'était l'Elfe et n'osa la rejeter. Il l'accueillit donc, et accepta de la former aux arts démoniaques.
Il s'appelait Llégion.
Pourquoi lui ? L'Esprit voulait-il accroître ses pouvoirs ? L'Elfe voulait-elle apprendre à contrôler l'Esprit ? Essayait-elle de trouver un moyen de mettre fin à son calvaire en frappant à la porte de celui qui fut puissant ?
Nul ne le saura jamais. Ni ne saura, à part Llégion lui-même, ce qu'il se passa.
Peut-être Ichorine devint-elle la maîtresse de Llégion. Ou peut-être pas.
Ce qui est sûr, c'est que Llégion avait à cette époque comme bras droit un Orc, vieux et expérimenté, du nom de Cagneux. Un Orc ayant participé à la traque de l'Esprit en Draenor.
Ce qui est sûr, c'est que Llégion finit par chasser son apprentie sans lui apprendre grand-chose.
Et Ichorine reprit sa danse du sang, plus effroyable encore, plus cruelle, plus impitoyable.
Jusqu'à une rencontre.
Un Homme, sans nom ni passé. Et Ichorine disparut du jour au lendemain.
L'Homme avait été Paladin. Le plus parfait des Paladins.
Et de ce jour, cet homme sans nom ni passé disparut de la surface d'Azeroth.
...
Llégion finit par mourir. Bêtement.
Et en Azeroth, les héros continuèrent à vivre et à mourir.
...
Llégion est revenu. Revenu à la non-vie, ranimé sur ordre de Sylvanas Coursevent, la Banshee régnant sur les Réprouvés installés sous les ruines de Lordaeron. La raison de ce choix n'appartient qu'à Sylvanas, et personne n'a songé à la lui demander.
Llégion a donc repris la route. Il est toujours le même "grand chauve à l'air con", maladroit et râleur.
Mais...
...
Dans les Maleterres, Le Roi-Liche a relevé les Chevaliers de la Mort pour le servir. Il s'est installé en Norfendre, à la Couronne de Glace, et prépare la destruction d'Azeroth.
L'Alliance et la Horde ont pris conscience de la menace, et ont envoyé des troupes pour l'affronter. Mais les anciennes haines sont tenaces, surtout si on les alimente. Surtout si de sombres trahisons provoquent chaos et conflits.
Morgraine et ses Chevaliers ont pris conscience de la perfidie du Roi-Liche, et ont brisé leur soumission pour rejoindre la lutte contre leur ancien maître.
Mais en relevant les Chevaliers de la Mort, le Roi-Liche a provoqué un choc profond sur le tissu de la réalité. Et ce qui n'aurait jamais dû revenir a été réveillé.
Tous ceux qui l'ont affronté ou croisé l'ont senti. L'Esprit de Sang s'est réveillé, et cherche à revenir du lieu où il a été exilé.
Encore plus assoiffé. Encore plus sanglant. Encore plus cruel.
Mais il n'est pas seul.
Ichorine, coup du sort ironique, a été relevée sous la forme d'un Chevalier de la Mort. Et elle se souvient de tout, et refuse de se cacher cette fois-ci.
Et surtout, l'âme de l'homme sans nom ni passé l'accompagne désormais.
La traque va commencer.
Ichorine, aidée par l'âme du Paladin déchu, a pris la route.
Seul survivant de ceux qui avaient chassé l'Esprit de Sang de Draenor, Cagneux est lui aussi sorti de sa retraite, sur ordre de Thrall qui commence à entendre des rumeurs et qui a déjà assez d'ennuis comme ça.
Et ils se dirigent vers le seul capable de les aider, de vaincre et, pourquoi pas, de détruire l'Esprit de Sang...
Un Démoniste. Autrefois puissant.
Llégion.
*