Articles de Asteroth - Les Mots
Retour au site de Asteroth
Pas d'article précédent - Article 1 sur 27 - Article suivant

Ici règnent les mots. Ici régnaient les mots. Ici vit l'araignée des mots. Elle tisse sa toile ici. Elle y construit son mausolée. Non, ses mots ne peuvent pas être isolés, piégés dans la Toile, incapables d'en sortir ?


Le sort des mots ? Une échappatoire des maux, l'écoulement des problèmes, la formation d'un ruisseau. Le ruisseau qui ondule, les mots qui se modulent, pour sss'insssinuer partout, et ssse glissssser dans les penssssées. Traversant l'air, s'inscrivant dans le Livre du Temps, devant tant d'ivresse, les mots comme les maux s'effondrent ou indiffèrent. Fer comme fronde, les mots qui blessent deviennent maux et ne guérissent que par le Temps, ou par d'autres mots encore, les mots doux. D'où ? Ils embrassent les lèvres, ruissèlent et se glissent à l'oreille, où ils finissent de panser l'âme, et où l'âme cesse de penser, où lame cesse de passer.
L'ivresse des mots. Aussi puissante que l'alcool. Pouvant faire tourner les têtes, amenant fantaisie, euphorie de l'esprit. Prison des émotions, récipient des idées, container de l'essence de l'humanité. Essence qui entête, essence qui enflamme, essence qui fait perdre la tête, essence, brasier de l'âme. Température qui monte, perturbation des sens, d'essence, fièvre fulgurante, colère rouge, non, noire.
Noire ?
D'un noir charbonneux, plus que des cendres. Le Phénix qui renaît, les mots qui font renaître, les mots de résurrection, les mots de métempsycose. Psychose des mots, refuge de l'âme. Folie mot-numentale. Folie mentale, aliénation. Les mots allient les nations, tout comme ils les divisent, en échauffant les relations. Température qui monte, perturbation des sens, d'essence, fièvre fulgurante, colère rouge, non, noire.
Noire ?
D'un noir d'encre. Encre de seiche, encre sèche, immortalisée, marque d'une pierre blanche, marquée d'une pierre... d'encre. Ancrée dans les mémoires, l'encre coule parfois dans les profondeurs, refait surface, coule sur le papier, recouvre sa surface. Les mots, de la même ès-sens, de la même encre, font de même. Les mots sont les souvenirs, parfois les maux aussi, mais on l'a déjà dit, les premiers contrent les pires. Les mots s'oublient, sombrent; l'encre s'assombrit. D'autres mots plongent, les raccrochent et les tractent. Les tracts circulent et finissent par se perdre dans l'oubli. Les mots accrocheurs tirent les autres de leur bulle, les élèvent telle cette bulle, les émergent et éclatent celle-ci. Les mots se libèrent, s'évaporent et, mais on l'a déjà dit, traversent l'air et se perdent dans l'immensité de l'atmosphère, si mot-biles, conquérant tous les espaces, c'est le règne des mots

Publié le 11/09/2008 - Modifié le 12/09/2008
Retour au site de Asteroth