Après les rudes combats du jour, Ravelle grimpe l'escabeau pour se hisser dans son hamac à la cale.
Elle enroule la toile autour d'elle, s'enfermant dans ce petit cocon protecteur.
La lampe la plus proche, filtrée par la fine toile blanche, laisse pénétrer assez de lumière pour lui permettre quelques instants de travaux discrets avant l'extinction des feux.
Sortant une main du cocon, elle fouille à l'aveugle dans son sac suspendu à côté, et en tire une pointe de carbone et quelques feuilles de papier froissé.
Rabattant les pans de tissu par-dessus sa tête, elle prend appui sur son ventre pour écrire quelques lignes.
...
Saisissant une seconde feuille, Ravelle se met alors à compter sur ses doigts, effectuer des permutations de caractères et des calculs d'équivalence de mots afin de transcrire son message initial selon le code de bataille Foudrepique, le seul suffisamment complexe pour être efficace, et qu'elle ait jamais réussi à mémoriser.
Le nouveau feuillet est bientôt rempli de suites de chiffres, de lettres et de signes étranges, irréguliers et à la suite incertaine.
Sortant une main du cocon, la gnome tend son brouillon initial vers la lanterne, décroche le loquet du verre pour brûler le papier à la bougie.
Elle plie ensuite le second papier, qu'elle date, signe, et adresse à l'amirauté de Hurlevent, avant de le glisser sous sa tunique.
Elle le remettra le lendemain, au port, à un contact de confiance qu'elle trouvera immanquablement par quelques signes de reconnaissance discrets.