Articles de Aly - R?veil
Retour au site de Aly
Article précédent - Article 2 sur 17 - Article suivant

Douleur.

Tout mon corps n’est plus que plaie béante. Je me complais dans cette sensation de ne plus être. Je SAIS que je souffre, mais mon esprit reste froid, neutre, observateur. Il contemple la lente désagrégation de mon « moi » physique en analysant, admirant la dextérité chirurgicale des nécromanciens. J’ai conscience de ce qu’ils font, à vif, sans état d’âme. J’en ai conscience, mais je le vis comme si ce n’était pas de mon corps qu’il s’agissait. Trop de douleur, mon esprit refuse cette vérité.

Obscurité.

La lumière m’est refusée, accès fermé, barrière hermétique. Je flotte dans un néant sans limite, ne sachant si je suis dans la réalité où si ce n’est qu’une ultime facétie de mon esprit à l’agonie. De tout mon être, je cherche, j’appelle, mais la douce et familière présence de la lumière sacrée reste obstinément insaisissable. Une force impalpable m’impose de rester dans l’ombre, m’y plonge de force.

Indifférence.

Lorsque je reprends conscience, je suis envahie par une indifférence extrême et une infinie lassitude. J’observe mon corps comme si ce n’était pas le mien, comme si je le voyais pour la première fois. Il est marqué. Mutilé. Ca me laisse froide. Je pose mon regard sur ceux qui m’entourent, monstres grotesques, créatures infâmes, liches, morts-vivants,  immondices sortis des tombeaux et j’ai l’impression de les côtoyer depuis toujours. Comme si j’appartenais à ce monde dépourvu d’âme et de sentiment depuis une éternité. Je me lève mécaniquement. J’obéis aux ordres. Indifférente.

Publié le 16/03/2009 - Modifié le 06/05/2009
Retour au site de Aly