Articles de Xylandar - Victoire et d?faite.
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Le paladin Rahadd BELLITH examinait les cartes avec intérêt. Depuis maintenant 3 jours, lui et son armée surveillait la frontière de Meraell. En vain. Toutefois, plusieurs éclaireurs avaient disparu dans la région. Le seigneur des forces Paladines savait qu'il était proche de la trouver. L'armée grise. PANTHEY MOR.

Tout avait commencé par une rumeur. Léger souffle de vent parmi la tempête de paroles qui balayait chaque jour la place du marché. Chaque jour, une rumeur sur l'approche de l'armée était lancée. C'était ainsi sur Tecil. Dans Meraell, la crainte de son retour était intense. Car le général fantôme était déjà venu. Et avait déjà vaincu. Toutefois, le seigneur Rahadd avait su préserver son peuple de chaque invasion avec brio. Et ceci même quand il fut privé de son armée.
Ce bruit courut ainsi durant 3 jours. PANTHEY MOR approchait. De plus en plus de commerçants signalèrent la proximité de l'armée. Et un vent de panique souffla jusqu'aux portes du palais des disciples de la lumière de Rahadd BELLITH. Les temples se remplirent, et la foi s'imposa de toute sa puissance.

Le paladin Rahadd BELLITH connaissait les dangers que représentait une telle invasion. Il avait affronté Xylandar plusieurs fois. Et savait désormais à quoi s'attendre. Il convoqua ses généraux et sa garde personnelle. Le soir-même, l'armée était mobilisée. La population s'apaisa.


Le problème pour le commandant était maintenant de trouver l'armée grise avant qu'elle ne le trouve. Car Xylandar savait tendre des embuscades et balayer une armée avec de simples explosifs judicieusement placés. En plus, les registres impériaux désignaient l'armée de Rahadd moins puissante que celle de PANTHEY MOR (estimation sur la dernière apparition de l'armée grise). Le combat opposerait donc le courage et la force de la foi, à la discipline et à la folie destructrice des hommes.

Un éclaireur entra dans le campement au galop. Il sauta de son cheval et s'agenouilla devant l'état-major des forces Paladines.

« Je les ai vu ! J'ai trouvé le campement de PANTHEY MOR ! » Cria-t-il avec peur et enthousiasme.

Rahadd bondit de sa chaise et sortit de la tente de commandement.

« Où ? Où est-elle ? Parle ! » Tonna-t-il.

« A 6 kilomètres au Sud, commandant. A proximité du royaume Sorosnir. »

Rahadd sourit. Car si le roi de ce jeune royaume envoyait son armée rencontrer Xylandar, ils vaincraient. Lui et ce roi mettraient en déroute le général mercenaire.

« Aux armes ! Nous partons sur le champ ! » Ordonna Rahadd.

Les mots flottèrent dans les airs quelques instants. Puis, comme une allumette sur une prairie asséchée, tout s'embrasa. Chaque homme savait ce qu'il avait à faire. Et tous se préparèrent mentalement à l'épreuve qui les attendait. Car rares seraient les survivants. Quelque soit l'issue de la bataille.


Les ennuis avaient commencé la semaine dernière pour Xylandar. Car plusieurs de ses recrues avaient déserté. Des hommes qui souhaitaient se venger de certains royaumes, de certains seigneurs. Et qui n'en avaient pas encore eu l'occasion. Comme la loi de PANTHEY MOR le prévoit, ils laissèrent leur équipement moins de 2 jours avant la bataille et s'en allèrent. Personne ne les poursuivait. Une route commerciale circulait non loin. Vers Meraell. Le général savait que son invasion était maintenant comprise. Car ces déserteurs rejoindraient des bandits ou des caravanes vers le royaume de lumière. Tous parleraient. Et Rahadd croirait à une attaque. Mais Xylandar n'imposait que rarement ceux dont la puissance de l'armée était supposée inférieure à la sienne. Ce n'était pas pour l'honneur. Ou la gloire. Il y a longtemps que le général n'y prêtait plus attention. Mais son armée devait être nourrie. Et elle pouvait être orgueilleuse. Chaque défaite de cette manière minait le moral de ses troupes au point qu'ils pouvaient refuser de combattre. Ou le faisaient avec moins de conviction. En plus, le commandant de Meraell aurait prévu des réserves de nourriture pour son armée. Et comme les survivants de la bataille ne pourraient pas tout emmener. Cette attaque serait une erreur. Non. La cible était Sorosnir.

Le général gris avait réuni toutes sortes de troupes. Mais sa force principale résidait une fois encore dans la puissance des mages d'Utomia. Il y en avait plus de 270 dans le campement. Et tous étaient affreux. Sa fée vint le trouver.

« Cette bataille sera mémorable, Xylans. » Lui dit-elle en souriant.

Le général fronça les sourcils. Ce nom appartenait au passé.

« Ciramos n'est pas sur Tecil depuis longtemps. Il est emporté et ne sait pas ce qu'est PANTHEY MOR. Je sais déjà où il attaquera. Car il attaquera. Et je sais comment il sera vaincu. »

« Laisse 300 voleurs sur la vieille route de Tyrenis avant de partir, général. »

Elle pencha la tête en souriant et disparut. Xylandar voulait en savoir plus. Mais il savait qu'elle ne dirait rien. S'il la retrouvait. Et son conseil était étrange. Une telle manoeuvre n'était synonyme que d'une chose : défaite. Le général prit une carte et observa les environs. Les éclaireurs de Sorosnir avaient été tués en majorité autour d'une plaine centrale. C'était évidemment là que Ciramos attaquerait. Et là que le général voulait l'affronter également. Mais à moins de 10 kilomètres de là, une dizaine d'éclaireurs avait trouvé la mort. Des éclaireurs de Meraell.
Le général se demanda si le roi de Sorosnir avait déjà pu se faire des amis sur l'île. Et si c'était le cas, est-ce que Rahadd en faisait partie ?

Ces questions étaient sans réponses pour l'instant. Mais d'après les mouvements des éclaireurs, les deux armées se préparaient à attaquer. Et seule PANTHEY MOR se trouvait entre les deux.

« Colonel. Nous partons tout de suite pour Sorosnir. Envoyez 300 voleurs sur la vieille route de Tyrenis et faites les escorter de 40 mercenaires gris. Vous les commanderez jusqu'à mon retour. Ordre d'attendre. »

« A vos ordres, mon général. »

Les ordres furent répétés et l'armée s'ébranla. 50 minutes plus tard, toute l'armée passait la frontière de Sorosnir.


Rahadd BELLITH n'en croyait pas ses yeux. Lui et son armée avaient mis moins d'une heure pour se mettre en route. Ils avaient marché vite. Mais quand ils arrivèrent à "Fort Panthey" (nom du dernier campement de l'armée grise), il n'y avait personne. Une seule tente semblait occupée. Une tente immense. Pleine de blessés. Le seigneur maudit le général pour sa couardise et son déshonneur. Car il fallait être les deux pour fuir une bataille et abandonner ses blessés à l'ennemi.
L'armée s'avança au milieu du campement et Rahadd comprit qu'il avait été piégé. Il scruta les alentours juste à temps pour voir un homme à terre. Fusil levé. Le paladin se plaqua au sol juste quand le coup de feu partit. Un paladin derrière lui se prit la balle en pleine gorge. Le seigneur se releva, sortit son épée et tua le fusilier.

« Désarmez-les ! Vite ! » Hurla-t-il à son armée qui avait déjà dégainé.

Ils se précipitèrent vers la tente et saisirent les armes des hommes blessés. Des femmes et quelques médecins s'interposèrent.

« Ne les tuez pas. » Ordonna Rahadd à ses hommes.

Les blessés furent facilement maitrisés et attachés pour ceux qui avaient deux bras. Aucun autre incident n'arriva.

« Videz les chariots et ramenez-les au campement. Nous marchons vers Sorosnir. »

Les paladins s'exécutèrent. Et le gros de l'armée marcha vers la frontière.


La bataille se préparait sur la plaine centrale. Mais Xylandar n'aimait pas ce qu'il voyait. La "plaine centrale" n'était qu'un immense marécage. Et l'armée ennemie avait la force d'y marcher sans être gênée par la boue. Ses hommes non. En plus, les créatures de Sorosnir ne craignaient presque pas les balles de plomb de l'armée grise. Les tirs pénétraient à peine leurs chairs. Et ne causaient que peu de dégâts à leurs peaux renforcées. Le général plaça son armée tel qu'il l'avait prévu. Mais l'odeur nauséabonde et la fougue des puants firent peur aux premières lignes de PANTHEY MOR. C'était de jeunes recrues. Qui s'étaient engagées pour gagner. Pas pour mourir. Ciramos lança la charge. Et les ogres balayèrent de leur force tout ce qui était sur leur passage. Les mages incantèrent et les fantassins frappèrent. Mais les ogres les déchiquetèrent rapidement. Très vite, Xylandar tenta de réorganiser ses rangs. Mais les mages étaient vieux et fiers. Les fantassins inexpérimentés et alourdis par la boue. Le carnage se poursuivit. Et le général se retira.

Il prit 40 mercenaires avec lui et en envoya 4 en éclaireurs à l'avant. Et 4 en éclaireurs à l'arrière. Le reste se dirigea vers la vieille route de Tyrenis. 20 minutes après, plusieurs éclaireurs étaient déjà de retour.

« Plus d'une centaine d'hommes. Tous en armures et prêts à combattre. Ils viennent de Fort Panthey. »

Le général salua un rapport aussi rapide et efficace de la tête. Et fit signe à ses hommes de le suivre. Ils avaient peu de temps. Car dès que Rahadd découvrirait que la bataille était finie, il pouvait faire demi-tour. Ses hommes se déplaçaient à pied en armures lourdes. Ceux de Xylandar étaient à cheval et en armures légères. Mais combien de réservistes le seigneur des forces Paladines avait-il pu laisser derrière lui ? Le doute assailla Xylandar. Une seconde. Car si la fée lui avait demandé 300 voleurs à cet endroit précis. Il y avait une raison. Le général arriva à la vieille route et prit le commandement de sa nouvelle armée. Selon les derniers éclaireurs, les forces Paladines allaient attaquer les créatures de Sorosnir.

PANTHEY MOR marcha vers Meraell et vida ses coffres après seulement une quinzaine de tirs. Puis elle revint à Fort Panthey. Tua les gardes et récupéra ses blessés. Lorsque Rahadd passait pour la 2e fois la frontière, les bras chargés des ressources de Ciramos. L'armée grise avait disparu avec les siennes.

Victoire et défaite. Deux mots obsolètes.
Publié le 27/08/2009 - Pas de modifications
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