Son père venait de tomber à terre, trois profondes griffures lui barrant le ventre, Delendrin promena son regard dans les environs et trouva le coupable, une goule... Il allait lui faire regretter d'avoir été relevée ! Il encocha sa meilleure flèche, visa, et tira. La flèche fila tout droit vers la goule et traversa son crâne vide à une vitesse telle que la tête fut arrachée. Ceci étant fait, il courra vers son père, il n'arrivait pas à y croire, lui qui était pourtant un si bon combattant ! Comment avait-il pu ne pas réussir à esquiver l'attaque de cette maudite goule ? Il s'agenouilla près de son père, n'ayant que faire de la bataille se déroulant autour de lui.

          - Ne fais pas l'idiot, et retourne te battre, Delendrin !

         - Pas question, père, je vous emmène à Dalaran pour qu'on vous soigne, répondit le jeune elfe puis, se retournant vers la personne la plus proche, un nain: Eh ! Ami nain ! Viens m'aider !

-Qu'est ce qu'y a ptit gars ? demanda le nain en s'approchant puis, voyant la plaie du pérégrin, s'écria : Oulah, je vais le porter garçon ! Il va falloir que tu me guide, je ne sais pas où on va pouvoir le soigner. »

Le nain souleva alors le corps du blessé avec autant de facilité que lui en avait pour soulever son arme. Ils coururent vers la ville, chaque seconde s'écoulant rapprochant le père de Delendrin de la mort. Un problème s'imposa alors au jeune pérégrin : l'infirmerie la plus proche était de l'autre côté de Dalaran ! Son père aurait perdu tout son sang avant d'avoir parcouru la moitié de la ville... Il eut une idée :

      - As-tu des bandages ?

     - Mais pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt ?! Se réprimanda le nain, bien sûr que j'en ai garçon, il lui envoya un rouleau, dépêche-toi de lui mettre ! »

Le nain déposa le corps presque sans vie au sol, et l'elfe put appliquer le bandage, arrêtant à peu près l'hémorragie. Ils se remirent en route, pressant l'allure. Finalement, après une dizaine de minutes de course, ils arrivèrent à une infirmerie. Delendrin et son compagnon posèrent son père sur un lit, et le laissèrent aux soigneurs, mais avant de partir, son géniteur attrapa son bras, et lui dit

            - Mon fils, lâche donc cet arc minable, et prend le mien... Le massacre du Fléau n'en sera que plus grand...

            - Père... Merci...

Il se détourna, prit l'arc, et sortit en courant avec le nain. L'arc dont il avait hérité était de très bonne facture, et avait été fabriqué par les plus grands artisans de Lune-d'argent, puis enchanté par des mages. Tout ceci donnait une arme presque aussi efficace que le légendaire Thori'Dal, il avait d'ailleurs le même aspect. Malgré les efforts qu'ils avaient fournis, ils n'étaient pas assez rapides, et quand ils sortirent de Dalaran, le Fléau prenait le dessus, et l'armée commençait à se disperser. L'elfe et son ami coururent vers les montagnes d'Alterac, pour éviter une mort horrible, et d'être relevés pour servir le Fléau... Quand ils s'arrêtèrent enfin, ils virent en haut d'une colline une très grande silhouette, dessinant quelque chose au sol, c'était manifestement un démon... Une fois qu'il eut fini son œuvre, il se releva, et commença une incantation dans un langage incompréhensible, ce qui fit se lever une petite reconstitution de Dalaran, dans le sable, le démon, un grand magicien eredar, si Delendrin se rappelait bien, avait la peau bleutée, et avait des sabots au lieu de pieds. Il avait de nombreux tentacules sur le visage, et son habillement se résumait à un pagne et des épaulières en mailles. Son incantation finie, il arracha de ses mains le haut d'une tour de sable, tournant la tête vers Dalaran, le jeune forestier vit ce même sommet tomber sur la ville, détruisant de nombreux bâtiments sur son passage. L'Eredar détruisit alors complétement sa sculpture de sable, et c'en était fini de Dalaran, la cité des mages.

[HRP] la cinématique à laquelle je fais allusion à la fin est bien sûr celle-ci ! => cliquez