La bête commence à revenir.

Je me suis arrêté au caboulot des corbeaux à Dalaran pour manger un morceau. A la table derrière moi j’ai surpris par hasard la discussion entre deux apprentis mages elfes de sang.

Le premier se vantait de ses talents de tricheur auprès de son ami, parlant de la mise qu’il avait raflée lors d’une partie de carte remontant à deux jours.

J’ai attendu qu’ils partent et je me suis mis à les suivre de loin, et dans un recoin sombre, je leur suis tombé dessus.

L’innocent ne pourra se souvenir de rien. J’ai surgis de l’ombre comme un fauve, écrasant mon poing ganté de plaques sur sa tête. Il s’est effondré comme une masse tandis que de mon autre bras j’enserrais dans un étau d’acier la tête et le cou de son camarade, tout en plaquant ma main aussi grosse que sa tête sur son visage pour étouffer le moindre cri.

Quelques minutes plus tard, je regardais d’un œil de glace sa tête remuait de droite à gauche sous la surface de l’eau. Sa bouche libérant un flot de bulle tandis que ses mains cognaient dans l’énergie du désespoir mes avant-bras protégeaient par mon armure.

Ses mains s’agrippent rapidement à un rebord de l’armure, cherchant à se hisser hors de l’eau pour respirer avant de s’apercevoir que cela est sans espoir. Ses mains s’immobilisent dans l’air, ses lèvres remuent en un mot pendant que le flot de bulle qui s’échappent diminue nettement de volume. Un globe de lumière arcanique sort de ses mains en grossissant me frappant de plein fouet.

Je grogne légèrement sous le choc sans lâcher ma proie. La bête rend son jugement alors que la proie est en trop mauvaise situation pour y échapper. Mes mains se contractent dans un spasme rapide autour de son cou. Les lèvres crachent à nouveau un torrent de bulle qui se tarit en un clin d’œil. Tout le corps de l’apprenti est soudain parcouru de violents tremblements. Bras et jambes ruent dans ce qu’ils peuvent sans réussir à se libérer.

Sentant l’instant venir, je bande tous mes muscles afin de le maintenir d’une main, tandis que l’autre se glisse dans ma bourse de pièces pour en prendre une poignée avant de lui enfourner dans la bouche ouverte avant de le ressaisir à deux mains au cou.

Les secondes s’écoulent…Soudain l’elfe s’arrête de bouger, ses membres retombant sur le sol mollement.

Je conserve sa tête sous l’eau encore quelques secondes avant de la ressortir. Je place sa nuque au creux de mon coude et un craquement sinistre accompagne la violente torsion que je lui applique.

Me relevant, je lisse le devant de mon tabard de la croisade d’argent, partant d’un pas résolu.

Derrière moi, j’entends déjà les couinements des rats s’approchant du cadavre.