Articles de Hatake Jioshu - a retraite
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Vue de la fenêtre, ce trouve le verger, avec ses arbres désormais dénués de leurs feuilles. A côté, le puits, recouvert à présent de planches de bois, trône en silence. Le vent, sec et froid comme le Nord balai le paysage en sifflant de façon sourde et continue. L’aube ne va pas tarder à pointer et je suis déjà levé depuis longtemps, une tasse de thé brûlant mes mains à travers le récipient. Derrière moi, dans le lit, dort encore Mallyn, qui à nouveau a su se glisser sans me réveiller. Après ces années d’apprentissage à la cathédrale d’Hurlevent, j’avais cru qu’elle se détacherait de moi, pour se rapprocher des siens. Que nenni, plus le temps passe, moins nous aimons mes absences, plus elle profite de ma présence fugace sur le domaine. Ce ne sont pas de grands élans d’affection qu’elle m’envoie ni n’affiche, mais des attentions bien plus pleines qu’aucunes autres. Tout ce temps où Ravenholdt m'a couvert. Depuis mon insertion chez les pirates en fait. Je ne suis plus de Ravenholdt, je n'y ai plus grand pouvoir. Je suis avec Mallyn, et pas en mission. je n'ai plus tué que par spectacle pour laisser l'illusion d'un elfe noir comme la suie. je suis bleu-nuit comme la mélancolie et le retour à la joie de vie. Jorach à pour ça le côté humain qui me plait le plus: la compréhension de l'âme.

 

L’aube perce la lisière de la forêt et pointe sur la maison, y apposant un rayon de soleil aveuglant. La voir ainsi, dans le creux de mes draps, son corps se soulevant doucement au gré de sa respiration, cette vue me fait rappeler toutes mes promesses perdues. Mes promesses à Mary. Etrangement, je reste à l’étage, mon thé brûlant toujours entre mes mains, avec ce léger sourire béat. Je la vois encore enfant, quand je fuyais Andorhal en proie au Fléau nouvellement apparu. Ce fut d’abord l’orphelinat de la capitale humaine ; je ne pouvais pas m’alourdir d’une enfant et Mary non plus. Mais elle lui rendait souvent visite, lui lisant mes lettres lui étant désignées. Lorsque Mary disparue, je pris sur moi de venir jusqu’à Hurlevent, comme s’il était temps que je vienne et non pas Mary. Au début, j’inventais des lettres de Mary. En y repensant, je pense pas avoir été très crédible. Aussi, ces visites étaient pures folies ; mes premières dans une longue et heureuse lignée d’erreurs.

 

La seconde erreur fut un soir où, après l’avoir bordée sous le regard bienveillant de Shellene, qui fait partie de ses êtres en apparence frêles qui savent garder la force intérieure de mille remparts et mille châteaux, Mallyn s’accroche à moi, pour ne plus me laisser partir. La nuit avançait, sans que cela ne change sa résolution de jeune fille. Je la pris avec moi, un accord silencieux entre la directrice et moi. A l’époque, je ne savais pas ce que j’allais faire d’une enfant humaine de quatorze ans. Comment l’éduquer, l’habiller, en prendre soin ? Mais surtout, comment la protéger ? Mary l’aurait fait si j’étais le disparu.

A cette époque, je n’étais pas encore parmi ceux du crâne pirate ; mais mon travail à Ravenholdt était alors celui d’instructeur, astreignant et ne me laissant faire escale que peu auprès de Mallyn. Elle séjournait alors chez une amie de longue date, au fin fond de la Marche de l’Ouest.

 

Plus tard je fus assigné aux pirates. Mon but avait été de les espionner de l’intérieur, d’en apprendre un maximum sur chacun des membres, des navires, des mœurs, des mouvements. J’entamais là ma dernière mission au sein de Ravenholdt. Pour Jorach, à terme, la mission fut un réel et total succès. Ils en savent plus désormais et sont plus aptes que les pirates que j’ai laissés sur place. De Gorg à Belletrogne en passant par Wicca, Samaana et le capitaine Neithan, pour ensuite connaître Klow, ce fameux Klow ; puis Chromatica, Marà, Arìel et tant d’autres. Katan aussi… Kryack… Zalouz… Turik, Swormer.

 

Swormer… frère qui ne su rien, et qui partit, sans que je ne sache rien, douce vengeance.

 

Un soir, durant mon premier temps de piraterie, je revins à quais, sûrement avec une tête à dresser les cheveux gelé d’Arthas, pour changer, mes débuts étant des déboires. Arrivé au verger elle ne cessa de me bombarder de questions, pour finalement choisir une nouvelle voie : devenir prêtresse et pour ce faire retourner à Hurlevent, étudier.

 

De là vint ma troisième erreur. Qu’importe, elle fit ses bagages le lendemain et s’en fut avec Rayne, ma louve, pour l’accueillir avec joie sur son dos. En y repensant, d’entre toutes, c’est bien la seule que Rayne ne chasse pas à son approche.

 

Ah ; alors que ces lignes s’écrivent, la voilà qui ouvre un œil perturbé par le soleil qui se lève paresseusement. Ma plume viendra plus tard se promener.

Publié le 07/01/2010 - Modifié le 07/01/2010
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