Articles de Hatake Jioshu - Klow...
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En pénétrant les sentiers perdus et abandonnés d'Elwynn, un voyageur remplit de chance put voir par une sombre nuit parsemée d'étoiles brillantes de mille feux, une silhouette attablée. L'elfe, au regard bleu lagon taillait un calame avec une lenteur, le mouvement quasi mécanique. Enfin, quelques rouleaux de parchemins déroulés devant lui, il se mit à écrire lentement dans une écriture calligraphique, avec une patience de chasseur.

 

Klow,

 

Te souviens-tu de mon groupe de terreur ? Féandil, Turik et bien sûr Swormer. Te rappelles-tu les premiers mots que tu m’aies dits ? Je te saluais de manière protocolaire, et tu m’avais rabroué, me rappelant que nous n’étions pas à l’armée. Je me souviens encore de ma bêtise, et surtout celles de Féandil. Celle de Turik aussi, qui avait laissé Cupidon le frapper pour cette cruche blonde d’elfe saoularde. Des conneries de cette ogresse qui finit au trou. De notre sauvetage qui nous paru héroïque, qui répété fut un désastre retentissant.

Tu t’étais chargé personnellement de Turik et moi. Dans la forge de cabestan, tu nous as, à Turik et moi, rappelé l’utilité d’un ordre hiérarchique, des principes de disciplines, remuant un tison chauffé je crois, à blanc. Et lentement, ce même tison s’est approché pour être fiché si près de mon visage que je pouvais entendre crépiter le métal et le bois sous la chaleur. Ma peau aussi a crépité. Trop fier pour le montrer.

 

Et puis un soir, on est partit à Maraudon. Ah, quel soir. C’est un soir où je vis Klow l’officier du Brume-Funeste sous un autre angle. Un autre Klow. Peut être même le plus proche du “vrai“ Klow d’antan qui sait ? Toujours est-il, je te haïssais. Je t’ai estimé.

 

D’estime à amitié il n’y a qu’un pas, toujours emprunt de respect. Très vite (tout est relatif je sais), Tu es devenu « Klow », plus « Quartier maître » et je venais te voir souvent. Une rareté en soi, moi qui m’efforçait de n’approcher personne hormis mon capitaine et Swormer. Klow qui me sauva la vie le jour où le poison s’était foutu dans mon cœur. Ce même Klow qui, lorsqu’il me présenta Aliciae se rendit compte de sa bêtise. L’erreur est une enjambée nécessaire et connue de nous deux. Surtout de moi la concernant.

 

Ce même Tauren qui, lorsqu’une dégénérée d’elfette complètement à côté de plaque m’ouvrit le cœur à peine cicatrisé, au sens propre, empoigna sa chevelure pour la trainer à l’eau et presque la noyer. Ce massif de plaques muettes qui effondrait sa défense face à mon levé de masque pour des moments de fraternité bien plus solides et perdurant qu’aucun autre dans l’Histoire de la camaraderie.

 

Te rappelles-tu, oui j’en suis sûr, de ton procès ? Surtout ses causes. La seule fois où je pus, à mon souvenir, te rendre une partie de ma dette envers toi. Mille manières de s’échapper, mille façons de disparaître. Deux alliés dont un qui ne t’avait pas lâché une seule fois du regard. Tout entendu ce que je jury disait, tout compris, toujours souriant. Une bête de plaque emmurée pour le meilleur et le pire.

 

Jamais, Ô grand jamais j’avais imaginé lire dans ton glyphe jumeau, que tu allais mourir de lassitude. Un échec ta quête, peut être. Nous n’avons pas tous le luxe de trouver un salvateur. Tu as vécu des atrocités, rattrapés maintes fois par ton passé ; revenu à chaque fois avec ce même entêtement et cette détermination folle. Pas tout à fait folle, puisque je te comprenais. Je voyais au-delà de tes gestes erratiques. Comme le faisait le capitaine Neithan. Klow, mon regret fut de ne pas avoir pu me battre contre toi, une fois.

 

A chacune de nos sorties, je me voyais, dans un futur aléatoirement lointain, fouetté par la pluie, le masque au cou, souriant, riant, toi de même, dans un duel sans merci, sans règles, sans fin possible à deux. Car les frères finissent ennemis, un jour serait venu que l’on se serait trahis. Tout comme elle m’a trahie et que tu m’as vengé. A vrai dire, j’ai été inquiet pour Avà. Le temps de savoir qu’elle vivrait. Après, je t’ai approuvé. Tu avais raison depuis longtemps. Plus versatile dans l’esprit, plus pragmatique dans les actes. Tu es et resteras gravé quelque part au plus profond de moi.

 

Je me souviens de nos préparations avant de nous attaquer au Murmure Sanglant. On avait l’impression de partir en guerre avec le monde entier et même plus. Mais avec toi, j’irai souriant en enfer, passer toutes ses portes, sans fléchir, sans m’arrêter, pour peu que tu sois à mes côtés.

Ni en face.

Ni derrière

Simplement à côté de moi.

 

A un compagnon d’arme, un pirate exemplaire qui a sur perpétrer une tradition qui s’est perdue dans un néant incongru et impromptu, un officier élevé part les meilleurs instructeurs. A un guerrier pensant avec la tête avant d’aller aux bras.

 

Simplement à un ami, le seul encore en vie. Le seul que je pleure.

 

Je te dis adieu. Adieu et attends-moi foutredieu de démon chié de l’enfer.

 

Attends-moi, je ne serai pas long. Du moins pas trop.

 

Tu te rappelles Klow ? Un jour, je t’ai demandé si les dieux existaient, et si un jour on serait pardonnés pour tout.

 

Tu m’as répondu non. Mais au fond, on s’enfoutait, car notre place dans le brasier nous attend de pied ferme.

J’en ai eus peur. Plus maintenant. Maintenant je te pleure. Et je souris, je te souris, car je vais te rejoindre et on sera repartis…

 

Attends-moi bordel, avant de commencer à semer le chaos chez les damnés, attends-moi, au moins que je puisse en profiter.

 

Hatake Jioshu.

 

L’elfe se releva lentement, posant son calame sans le tailler. Pliant la lettre en trois, une larme tomba dessus, et un sourire content se posa sur le visage serein du Kal Doreï. Avec une lenteur solennelle, il décrocha sa broche d’un crâne et deux clé à mollettes, pour piquer la missive à la façon d’un cachet. Puis, il décrocha la seconde broche, pour faire de même de l’autre côté.

Se tenant droit comme à une revue, il s’avança vers un long coffret qu’il ouvrit. A l’intérieur luisaient deux sabres, deux lames de gangracier forgées par le tauren. Les deux dernières œuvres qu’il fit. La lettre y trouva un logement, au centre.

Il s’arrêta un instant, reprit par tout ce qu’il vécu, les yeux posés sur les deux lames faites avec maestria.

 

 

Plus tard dans la nuit, Dans les ombres de Désolace, au centre du lac aux pieds des cascades magnifiques du dédale, un elfe s’en fut au fond pour y déposer le coffret. On put entendre peu après, le bruit de pales de gyrocoptère décollant et s’en allant.

 

- Une dernière promesse à briser mon ami… Rien qu’une dernière…

Publié le 07/01/2010 - Pas de modifications
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