Les forces auxilliaires de l'Alliance avaient décidé de frapper un grand coup.
Trop longtemps, les provocations de la Horde étaient restées impunies dans le marécage de Dustwallow. Mais en vertu de ce qu'il restait du traité de paix, ni la garnison de Theramore ni l'armée de Stormwind ne pouvaient prendre part à l'assaut.
Alors cette "armée" improvisée était composée de miliciens, d'aventuriers par dizaines et de prêtres-guerriers idéalistes. Ils venaient des quatre coins des terres de l'Alliance, et bien qu'il y'eut quelques vétérans des premières guerres contre les Orcs, la plupart étaient jeunes
et inexpérimentés.
Présent à Theramore par un concours de circonstances depuis plusieurs semaines, Brokkr Troggeter se joint à ce groupe de soudards.
Les guerriers de l'Alliance partirent du Fort, sous les ordres peu assurés d'un certain Loggistar, le chef autoproclamé de la troupe. Comme
l'objectif était de frapper au coeur des terres de la Horde, dans les Barrens, les combattants évitèrent soigneusement les routes gardées par la Horde, et n'attaquèrent pas Brackenwall, le principal avant-poste du marécage.
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Après plusieurs heures de marche d'une cadence soutenue et dans une atmosphère surexcitée, les soldats aperçurent enfin leur cible : Camp Taurajo, le poste-frontière entre Mulgore et les Barrens.
Avec toute la désinvolture qui caractérise ces armées de fortune, les troupiers se jettèrent avecfureur sur les fortifications de l'avant-poste. En quelques minutes, l'armée était éclatée et dispersée en petits groupes, sans commandement pour la plupart d'entre eux.
Les combats faisaient rage. Avec un confrère paladin, un mage et un chasseur, Brokkr tenta d'avancer dans le village mais ce fut peine perdue, les gardes taurens étaient nombreux, forts et bien organisés. En à peine quelques minutes, Brokkr et la plupart des autres survivants se replièrent. Ils fuirent rapidement, abandonnant les corps des soldats tombés à l'ennemi.
La nuit était tombée, les groupes de rescapés rallièrent les collines au nord de Taurajo, celles là-même qui bordent la Croisée des chemins. Epuisés, les guerriers profitèrent de cet instant de répit pour se reposer et délibérer. Loggistar tentait de ré-instaurer un peu d'ordre et de réorganiser les troupes démoralisées. D'une brève estimation, Brokkr devina que les pertes de leur côté avaient été considérables.
Malgré cette défaite cuisante, certains zélotes voulaient à tout prix tenter de prendre d'assaut la Croisée des chemins. Le Nain ne sut comment réagir. Brokkr comprenait bien que ces zélotes allaient amener les rescapés au tombeau, mais d'un côté, le plus grand déshonneur serait de laisser les crimes de la Horde invengés, se disait-il.
Ils n'eurent pas le temps de finir de délibérer. Les orcs de la Croisée, alertés par les taurens, finirent par retrouver le flanc de colline dans lequel l'armée se cachait.
Acculés entre la colline et une plaine aride qui fourmilliait d'orcs, Brokkr et ses camarades se battirent avec l'énergie du désespoir. Troggeter cru son sort scellé lorsqu'un grand guerrier orc le renversa d'un coup du battant de sa hache. Grâce à la Lumière, Brokkr trouva la force d'asséner un coup de masse dans le genou de l'ennemi. Le peau-verte tomba sur le côté en poussant un cri déchirant. Poussé par la haine, le Nain put alors se relever et fracassa le crâne de son attaquant avec une telle violence qu'il s'en rappela fort longtemps après. C'était en effet la première fois qu'il tuait un être non mort-vivant.
Ceux qui ont survécu à cette nuit d'horreur ne se rappellent ensuite que difficilement comment ils ont pu échapper à une mort certaine. Tout au plus, Brokkr a vaguement le souvenir d'avoir eu l'énergie de tituber en direction du nord à un certain moment de la bataille, puis de s'être effondré...
Histoire à suivre... ici