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Devant mes yeux s'étendent les neiges blanches du Norfendre. Les restes des dragons, dont ce lieu est le cimetière.

Devant mes yeux... Que fais-je ici ?
Cette vie... J'ai eu tant de vie...


Ma première vie a sombré dans les limbes de l'oubli. Il me reste quelques filaments de souvenirs. Il n'y avait rien à en dire.
Elle s'est terminée par mes mains sur sa gorge, serrant, serrant, avec force, jusqu'à ce qu'elle ne bouge plus.
J'ai oublié son nom, j'ai oublié la raison qui m'a conduit à la tuer. Peut-être la désirais-je. Peut-être pour l'argent. J'ai oublié. Elle n'avait pas d'importance, sauf qu'elle mit fin à cette vie.

La fuite.

...

Ma seconde vie fut dans une forêt. Je maniais la hache, je coupais des arbres. Là encore, il n'y avait rien à en dire.

Il y eut encore une femme.
Je n'ai pas souvenir qu'elle m'ait jamais souri. Ni de notre union.
Etions-nous amoureux ? Etions-nous heureux ? Je ne sais plus. Elle n'avait pas d'importance. Je crois... que nous étions bien.
Je me souviens de l'enfant. Etait-ce un garçon, ou une fille ? Je crois que j'étais fier, donc ce devait être un garçon. Une fille est moins utile, dans une ferme, au milieu des bois.
Je me souviens des bois, du bruit de ma hache sur les arbres : Tchac !
Elle me dit au revoir - ça, je m'en souviens, et l'enfant dans ses bras.
Je suis revenu, fatigué, ma hache sur l'épaule. Il y eut un Tchac ! sonore quand je l'ai frappée en pleine tête avec cette hache.
Elle n'étais plus ma compagne. Des yeux de folie, une odeur de charogne, la bave, le cri de rage et de faim. Elle m'a attaqué, je l'ai tuée.
La puanteur horrible... On l'a appelé "Fléau", et cette peste l'a frappée. Ma hache a mis fin à son existence.
L'enfant... Je me souviens du désordre dans la maison, tout ravagé.
Je crois qu'elle l'a dévoré. Je sais que les goules ont toujours faim.
Je ne me souviens pas avoir pleuré. Ils n'avaient pas d'importance.
Cela a clos cette seconde vie.

J'ai marché, je ne sais plus combien de temps.

...

Encore l'errance. Ma troisième vie a commencé dans un camp. L'odeur de viande grillée, je m'en souviens. Le bruit du métal, les hennissements des chevaux, les ordres des chefs.
Des soldats. Je n'oublierai jamais leur nom : la Croisade Ecarlate. Je porte encore leur tabard
J'ai bâti des camps avec ma hache. J'ai tué des abominations avec ma hache.
J'ai vu mes camarades mourir, déchirés, dévorés, et se retourner contre moi.
Je m'en souviens, distinctement, et des prières, des serments. La Lumière.
Je ne l'ai jamais vue. Je me souviens des prières. Des combats. Des camarades tombés. Ils n'avaient pas d'importance.
Il y a la douleur, quand la lame de l'épée a transpercé ma poitrine, je tombe à genoux, le sang dans ma bouche, les rires de ces choses qui ont pris le contrôle des ruines de la vieille cité.
Je meurs, et cela n'a pas d'importance.

Tout sombre dans le néant.

...

Ma quatrième vie. Encore les rires, quand je renais. Ils se nomment Réprouvés, et dorénavant, parce qu'ils l'ont voulu, parce que cela est amusant, je suis l'un des leurs.
Mon corps est tordu, ma chair tombe en morceaux, je ne ressens rien.
Ils m'ont laissé ma hache. Ils m'ont laissé mon tabard, portant la marque de cette Croisade qu'ils exècrent. Cela les fait rire. Ils n'ont pas d'importance.
Je sais manier ma hache, et je tue. Le Tchac ! sec et régulier quand je frappe. Il y a des cris - je crois. Je reconnais leurs visages, ils étaient mes camarades, je les tue. Cela n'a pas d'importance.
Les flèches qui me transpercent ne sont rien. Je ne ressens rien. Je tombe à genoux, et je meurs, encore une fois.

Le néant, encore.

...

La douleur, effroyable. Elle est importante. Elle me détruit. Elle me déchire. Je ne peux rien faire.
Puis il y a la voix. Elle murmure à mon âme. Elle tient la douleur en laisse. Elle m'offre une éternité de servitude en échange d'une nouvelle vie.
Ma cinquième vie. Que cesse la douleur, en échange d'un serment prêté à genoux. Cela n'a pas d'importance.
Une voix de métal. Le froid, qui jamais ne cesse. Une armure de terreur, pour servir un maître.
Je suis Chevalier de la Mort. Je tue pour mon Maître, le Roi-Liche. Cela, je le sais, je m'en souviens. Le sang, les hurlements, et la voix, toujours, qui chuchote à mon âme et me promet l'éternité.
Et la voix cesse de me parler. Je vois celui qui dit être notre chef être vaincu par cette Lumière auquel je n'ai jamais cru. Il se met à genoux.
Et la voix se tait, vaincue, chassée.
Je suis libre.
Je ne suis rien.

On m'envoie auprès d'un Orc, jeune, imposant. Il émane de lui de la noblesse et de la sagesse. Je pourrais le frapper, cela n'aurait aucune importance.
Rien n'a d'importance.
Je suis libre.
Ce mot n'a pas de sens pour moi.

...

Ma sixième vie commence - mais est-ce une vie ? J'erre, ma hache à la main. Mes pas me portent vers un nouveau monde, disloqué, ravagé, que l'on nomme Outreterre.
Rien n'a d'importance. On me propose des tâches, je les effectue, pourquoi pas ?
La Péninsule des Flammes Infernales. Mon regard n'y voit rien.
Nagrand. Les vrombissements des insectes, leurs piqures sur ma peau moisie. Je ne ressens rien.
Les Tranchantes. Encore un nom, vide de sens.
Raz-de-Néant, et les Gobelins. Ils n'ont pas d'importance.
Je suis libre.
Je ne suis rien.

Et j'entends parler du Norfendre. Une terre gelée, où les Héros de nos mondes y affrontent le Fléau et son maître, le Roi-Liche.
Le Fléau. Je le connais.
Le Roi-Liche. Sa voix n'est plus là, mon âme est vide.
J'ai regardé mes mains desséchées, et la hache qu'elles portent. J'ai réfléchi, pour la première fois de toutes ces vies si vaines.
Mes mains sur sa gorge. Le bruit de ma hache sur son crâne. L'épée qui me transperce. Les flèches qui me tuent, encore. La voix qui disparait. Le vide, le néant, l'absolue inutilité de mon existence.

...

Ma septième vie commence ici, sur ce continent glacé. Je porte ce tabard usé aux armes de la Croisade Ecarlate. J'ai une hache, lourde, affutée. Une armure solide.
Le Fléau.
Ce qu'il m'a pris n'a pas d'importance.
Ce que je lui prendrais en aura.


J'ai oublié mon nom. Je n'ai pas souvenir d'en avoir eu, un jour.
Je me nomme moi-même Rèdemption. Un Elfe que j'ai croisé a souri et m'a surnommé Red. Il trouve cela amusant, pour quelqu'un qui porte les armes de la Croisade Ecarlate. Je ne comprends pas pourquoi.
Il est amusant. Peut-être même... important.
Important...


Je crois que ma septième vie sera intéressante.
Et je commence à croire, au fin fonds de mon coeur sans âme, qu'elle aura, peut-être, oui... de l'importance...

 

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Créé le 05/02/2010 à 13:15:17 - Pas de modification
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