Les deux hommes se séparèrent. Alrik se dirigea furtivement vers la tente de Lumpa, et après s’être assuré qu’il n’y avait personne dans les environs, il passa la tête sous la toile. La tente qui était un peu plus grande que les autres accueillait trois personnes, et Lumpa y dormait, escorté dans son sommeil par le grand guerrier balafré et un autre chasseur. Il chercha des yeux la carte, mais ne trouva rien. Il supposa qu’elle devait être dans la besace de cuir du chasseur,et il approchait la main pour s’en emparer quand soudain un cri déchira le silence de la nuit et réveilla tout le campement!

Alrik se plaqua contre le sol, tandis que les occupants de la tente se ruaient à l’extérieur, l’arme à la main. Ne prenant pas le temps de réfléchir, il sauta sur ses pieds, fouilla dans les affaires du chasseur et trouva enfin le rouleau de parchemin. Il sortit à toutes jambes et courut à l’endroit convenu tandis que des bruits de combat se faisaient entendre. Shedan n’était pas là et Alrik s’inquiétait.

Après quelques minutes d’une insoutenable attente, le druide arriva enfin au grand galop, tenant le cheval d’Alrik par la bride.

- Vite, grimpe, on n’a pas le temps ! beugla le druide.

Alrik sauta sur sa selle et partit à toute vitesse derrière son compagnon. Enfin, au bout de quelques minutes, ils ralentirent un peu.

- Que s’est-il passé ? demanda Alrik, haletant.
- Des gobelins, toute une troupe, ils devaient être des dizaines! Ces sales bêtes prévoyaient apparemment de faire rôtir nos montures, je suis tombé nez à nez avec elles tandis que j’approchais des chevaux! Je me suis débrouillé pour les attirer vers les gardes, histoire de faire diversion. Seulement maintenant ils vont remarquer très rapidement notre absence, et ils seront probablement bientôt à notre poursuite. C’est le moment d’étudier la carte !
- Là voilà, fit Alrik, déroulant le parchemin.

C’était une carte dessinée à l’encre noire, tracée d’une main tremblotante et mal assurée, mais déterminée. Ils repérèrent facilement l’endroit qu’ils cherchaient, car il était marqué d’une paire d’ailes et d’une annotation qui ne laissait planer aucun doute.

- Hum, ce n’est pas tout près, et je ne suis pas sûr que nos chevaux pourront aller jusqu’au bout. Mais peu importe, on doit se dépêcher!