Articles de Alrik - Rencontre
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Le soleil commençait à émerger de la ligne d’horizon, et une vague de douce chaleur envahissait peu à peu la plaine, chassant devant elle la fraicheur de la nuit. Le vent continuait à souffler entre les collines, entraînant l’herbe brune dans une danse régulière et fluide. Les oiseaux volaient haut dans le ciel et les petits animaux terrestres folâtraient ça et là, profitant de la tiédeur qui émanait de l’astre rayonnant.

Alrik avançait d’un trop soutenu, seul au milieu de cette immensité silencieuse. La lumière du jour qui recouvrait la plaine lui redonna un peu de baume au cœur, et lui apporta un peu de réconfort. Il était parti bien avant l’aube, car il avait peur que les gobelins ne se fassent trop entreprenants et qu’il ne trouve que des ruines et des cadavres à son arrivée.

Ces créatures étaient habituellement d’une stupidité défiant toute concurrence. Cependant, même un petit village de paysans déterminés ne pouvait faire le poids face à toute une horde de gobelins, fussent-ils débiles. Les verdâtres monstres ne connaissaient pas la pitié, et ne faisait aucune différence entre homme, femme, enfant et vieillard. Tous ceux qui avaient le malheur de se trouver sur leur route finissaient irrémédiablement réduits en bouillie sous les coups de masse désordonnés de ces créatures impulsives.

Tandis qu’il ruminait de sombres pensées et priait pour arriver à temps, un cri attira son attention. Se dégageant soudain d’une touffe de hautes herbes, une forme verdâtre s’éleva dans le ciel en déployant une paire d’ailes écailleuses. La créature virevolta quelques instants suivant une trajectoire hasardeuse, puis vint se tenir face au soleil. Aveuglé, Alrik ne parvenait pas à voir de quoi il pouvait s’agir. C’était trop gros pour être un oiseau en tout cas. Peut-être un oiseau-serpent ?

Soudain, l’animal poussa un hurlement strident, et qui semblait étrangement joyeux. D’un battement d’aile, il se rua sur le chevalier en tournoyant. Toujours aveuglé par le soleil bas, le chevalier ne parvint pas à prévoir la trajectoire de la forme, et ne pu l’éviter.

Le choc fut violent, subit. La tête de l’animal percuta le poitrail du guerrier dans un grand fracas, et l’homme et la bête se retrouvèrent mêlés dans un amas de métal et d’écailles, au beau milieu des hautes herbes. Le destrier, étonné de ne plus sentir le poids de son cavalier sur son dos, gambada quelques instants avant de regarder d’un air amusé le chevalier se débattre pour tenter de se dépêtrer de la masse écailleuse.

Une voix s’éleva alors des fourrés d’où avait surgi l’animal.

- Zelk’ allons ! Qu’est-ce que tu as encore fait ? Qu’est-ce que c’est que tout se boucan ?

Peu après, les hautes herbes s’écartèrent, et un homme émergea à son tour du rideau végétal. Il portait d’amples vêtements de cuir renforcés de quelques plaques métalliques, et de nombreuses bourses se balançaient à sa ceinture au rythme de ses pas. Ses cheveux blancs en bataille encadraient un visage sans âge, marqué par le voyage. Ses yeux verts brillaient de malice, et sa petite barbichette blanche comme neige lui donnait un petit air puéril, bien qu’il paraissait passablement âgé.

Publié le 18/07/2008 - Pas de modifications
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