Alrik avait déjà passé deux jours sans sortir du village. Peu à peu, grâce aux breuvages préparés par le druide et aux délicates intentions de la jeune femme qui veillait sur lui, il avait sentit ses forces revenir et avait commencé à se déplacer à peu près normalement. Ses plaies avaient été bandées et sa jambe droite était entièrement recouverte de bandes de lin blanc.
Le guerrier se reposait dans sa chambre, tandis que la villageoise préparait une mixture qui répandait dans l'air des émanations quelque peu désagréable. Cependant, elle fredonnait allègrement malgré la situation délicate et Alrik se sentait bercé par ce chant. Il avait fermait les yeux et se laisser porté par la voix féminine.
Soudain, il sentit une ombre passer devant ses yeux et sentit quelque chose lui tomber lourdement sur le ventre. Il lâcha un petit cri étouffé et ouvrit soudainement les yeux. Il tomba nez à nez avec le faciès écailleux du petit dragon qui l'observait avec intérêt de ses yeux jaunes.
- Zelkira ! aboya la demoiselle, laisse le chevalier tranquille, il ne va pas pouvoir guérir correctement si tu t'obstines à lui sauter dessus à la moindre occasion!
- Bah, laissez, répondit Alrik. Je ne sens presque plus mes blessures, et cette bestiole est tout à fait affectueuse.
- Bien sûr, mais...
- Alrik ! Alors, en forme? Je vois qu'on fait des mamours à Zelk ! Prends garde, s'il y prend goût, il ne va plus te lâcher!
Le druide venait d'entrer dans la pièce. Sa chevelure en bataille couleur de neige ondulait faiblement sous le courant d'air qui traversait la pièce et il était toujours vêtu de son éternelle veste de cuir élimé renforcée de quelques plaques de métal. Son poignard de nacre était toujours attaché à sa ceinture et il s'appuyait sur un long bâton de bois noueux.