- Silence !
La voix d’Alrik surpassa celle des villageois en liesse.
- Ce n’est pas terminé. Ce n’étaient que les fantassins de la troupe. Il y a toujours un groupe de gobelins un peu plus futés qui dirigent les autres. Et ceux-là n’étaient visiblement pas ici. Restez sur vos gardes, ils ne sont sans doute pas…
Il n’eut pas le temps finir sa phrase. Un cri terrifiant et dangereusement proche se répercuta sur toutes les collines avoisinantes. Un frisson parcouru la troupe des hommes.
Soudain, une torche s’alluma dans le néant, et trois petites formes s’avancèrent d’une démarche chaloupée. Il s’agissait de gobelins. Des gobelins pas plus grands que la moyenne, mais bien mieux équipés, et apparemment instruits aux arcannes. Deux d’entre eux portaient de longs bâtons de bois noueux enveloppés d’une aura malfaisante. Le troisième tenait deux petites épées et portait une armure de trop bonne facture pour être de fabrication gobeline.
- Cachez-vous ! hurla Alrik, ce sont des mages !
A peine avait-il finit sa phrase qu’un éclair vint frapper un paysan en pleine poitrine, le projetant en arrière de plusieurs mètres.
Un autre, vif comme l’éclair, lança sa fourche droit sur une des créatures, mais l’outil s’enbrasa en pleine course et se changea en un nuage de cendre qui vint caresser doucement le visage d’une des créatures.
Des cris de terreur s’échappèrent de la masse des villageois, qui couraient en tout sens, en proie à la terreur. Cette magie noire en pleine nuit avait vraiment quelque chose d’effrayant. Profitant de la diversion, Alrik se rua sur le guerrier en armure et engagea un corps à corps sanglant avec la créature. Elle était extrêmement agile et esquivait avec une maestria surprenante chacun de ses coups.
Soudain, des cris de victoire s’élevèrent derrière lui. Un des mages, trop téméraire, s’était approché trop près du groupe et Blanchegriffe avait pu lui ficher son poignard entre les deux yeux. Galvanisés par cette petite victoire, ils se ruaient déjà comme un seul homme sur l’autre mage, qui s’enfuit à toutes jambes.
Il réussit à les distancer et disparut dans l’ombre. Les villageois allèrent prêter main forte au paladin, qui prenait le dessous dans son duel.
Tandis qu’ils commençaient à dominer l’étonnante créature, un cri de douleur suivit d’un hurlement rauque s’éleva de la nuit. Le guerrier gobelin émit un petit ricanement de mauvais augure avant de trépasser sous les coups du paladin.