Articles de Alrik - Destruction
La forteresse des chevaliers s’élevait devant lui, tel un monstre imposant, immobile sous le soleil couchant. Les hautes tours du bâtiment s’élevaient vers le ciel, longs doigts rachitiques pointés vers les cieux inaccessibles.
Alrik sauta à terre et manqua de peu de tomber tant la douleur était vive lorsque son pied toucha le sol. Il mena son cheval par la bride et franchit la majestueuse porte de bois. Il attache sa monture à l’écurie et grimpa aussi vite qu’il le put les marches qui le séparaient de la chambre de sa bien-aimée. Enfin, il arriva devant la porte de ses appartements. Il baissa les yeux et regarda ses mains couvertes de traces de griffure. Comment allait-elle l’accueillir, maintenant qu’il était défiguré et couvert de poussière ? Ne l’avait-elle pas oublié depuis tut ce temps ? Ces sombres pensées lui serrèrent le cœur.
Cependant, déterminé à revoir son amour maintenant quel qu’en soit les conséquences, il frappa. Pas de réponse. Il redonna trois coups contre l’huis. Toujours rien.
- Misspiff ? Tu es là ?
Un silence pesant lui répondit.
- Misspiff, c’est moi, Alrik ! Ouvre-moi !
Aucune réaction. Alrik était inquiet. A cette heure là, les guerriers rentraient habituellement à la forteresse. Peut-être était-elle en mission ? Inquiet, il ne put résister et poussa la porte. Lentement, elle pivota en grinçant effroyablement. Une petite pièce plongée dans l’ombre apparut. Il y avait pour seuls meubles un lit, une armoire de bois massif et une petite table avec un tabouret. A part ce maigre ameublement, la pièce était entièrement vide. Le lit était fait, les rideaux tirés devant l’unique petite fenêtre. Elle semblait inhabitée. Alrik se précipita vers l’ouverture et tira les voiles de lin. Un rai de lumière diffuse vient se poser sur le lit, éclairant vaguement les alentours. Il ouvrit d’un grand geste les portes de l’armoire. Une petite souris s‘en échappa en couinant. Il n’y avait rien. Alrik ne comprenait pas. C’était pourtant sa chambre, il en était sûr.
Parcourant d’un regard inquiet les alentours, il distingua un petit scintillement sur la table. Il s’en approcha. Seuls deux objets laissaient supposer la présence de Misspiff dans cet endroit quelques temps auparavant. Un foulard de soie et un pendentif d’argent. C’est tout ce qu’il restait de la jeune femme. De toute évidence, elle était partie.
Alrik saisit le collier et le foulard entre ses mains et les fixa un instant, les yeux vides. Puis il se laissa tomber sur le lit et laissa son chagrin s’exprimer. Serrant très fort ces derniers souvenirs contre son cœur, il pleurait à chaudes larmes, parcouru de sanglots qui faisaient trembler tout son corps endolori.
Elle était partie. Il ne savait où, mais il était sûr qu’elle était partie. Il la connaissait, ces signes ne trompaient pas. Il avait l’impression d’avoir tout perdu. Plus rien ne semblait avoir de sens. Il était défiguré, son amour n’était plus près de lui et il se sentait terriblement faible. Il n’avait plus la joie de vivre. Il n’avait plus que le goût amer du sang et de la violence à l’esprit. Toute joie semblait l’avoir quitté. Il n’était plus un homme, juste l’ombre d’un homme.
Publié le 18/07/2008 - Pas de modifications