Articles de Alrik - Partie 1
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Alrik marchait seul sur l’unique chemin qui traversait la grande forêt. De part et d’autre du sentier, les arbres étendaient leurs branches au dessus du chemin, tels des bras cadavériques prêts à saisir quiconque passerait à leur portée. En cette saison, les arbres étaient nus, et tout souffle de vie semblait avoir délaissé leurs troncs gris et torturés.

Il avançait rapidement dans cette atmosphère lugubre, la main sur le pommeau de son épée et les sens en éveil. Ce bois offrait tant de possibilités de cachettes, d’autant plus que la brume n’arrangeait pas les choses !

Soudain, ce qu’il craignait arriva : quatre hommes jaillirent en hurlant du couvert des arbres et se ruèrent toutes lames dehors sur lui. Laissant momentanément de côté sa témérité et sa bravoure (presque) sans faille, il prit ses jambes à son coup et s’enfuit, esquivant de justesse le coup de taille d’un brigand. Il courait à perdre haleine sur la route chaotique, quand il aperçut devant lui, au travers du brouillard, l’ombre d’un chariot. Puisant dans ses dernières ressources, il pressa le pas pour approcher de la voiture et appela à l’aide. C’est alors qu’un des brigands le rattrapa et le jeta à terre. Le chariot s’arrêta quelques pas plus loin, mais personne n’en descendit. Les quatre brigands entourèrent Alrik, riant aussi fort que le leur permettait leurs poumons vidés par cette course.

- Les voyageurs sont si lâches de nos jours, beugla l’un d’eux. Tu aurais mieux fait de nous donner tout de suite ton or gamin, le résultat aurait été le même, la sueur et les baffes en moins.

- Ouais, petit mais rapide le bougre, fit un autre, tout essoufflé.

- Trêve de bavardage, fit le plus gros des brigands, qui semblait être le chef de la bande. Donne nous tout ce que tu as, si tu ne veux pas qu’on te montre à quoi ressemble ta propre cervelle.

Alrik, impuissant, s’apprêtait à coopérer quand soudain une voix criarde chantonna :

- Je serais toi je ne le toucherais pas, car ce serais t’attirer bien des tracas,
Car tout brigand que tu es, c’est avec joie que je t’étriperais !

Les bandits, stupéfaits, se tournèrent vers la charrette arrêtée. Une ombre fine se tenait debout sur son toit.

- Passe ta route, drôle, ou tes tripes serviront de bandelettes pour embaumer le corps de ce pauvre gars, lança le gros brigand.

Publié le 18/07/2008 - Modifié le 18/07/2008
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