Articles de FloOk - VI. L'EXORCISME EPIQUE
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VI
 
 
 
 
 

L’EXORCISME EPIQUE

 
 
 
 
 
 
 
 
 
Et elle chanta.

De ces chants lointains et émouvants,

Qui auraient fait pleurer un enfant.

 
 Et elle dansa.

De ces danses lentes et irréelles,

Qui auraient subjugué les plus belles.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Le petit matin était frais, le fort cénarien s’éveillait lentement, les plus matinaux entamant paisiblement leurs activités. Quelques modestes habitations en bois, contigus, côtoyaient des bâtisses en pierre dans l’enceinte fortifiée. Elles avaient un style presque minimaliste, plus fonctionnelles qu’esthétiques, hormis quelques fleurs ou lierres grimpants qui ornaient fenêtres et façades de quelques unes d’entres elles. Non loin du fort se trouvaient des ruches d'abeilles géantes, qui infestaient les alentours, et dont le bourdonnement incessant résonnaient mal sainement aux oreilles des occupants du fort. Et, au milieu de la place centrale, bien dégagée, le Puits de lune à l’eau calme et scintillante, semblait nous attendre. Notre petite troupe pénètre sans tarder dans l’unique auberge du fort, et s’installe à l’une des tables, afin de se restaurer. Après m’avoir allongé par terre, à côté de la tablée, mes trois amis discutèrent, pour préparer la mission qu’ils s’étaient donnés.

 

Deathmask prend les devants d’emblée, en menant le débat de manière sérieuse et responsable, ce qui changeait de son comportement étonnant et fantasque pendant le voyage de Baie du butin à Silithus.

- Nous avons réussit à parvenir à notre objectif, arriver jusqu’au Puits de lune de Silithus… Ceci étant dit, pendant que Kilexia va préparer son rituel, toi et moi nous irons surveiller les alentours pour voir si tout va bien.

Dargore acquiesce en hochant lentement la tête.

- Kilexia, de quoi as-tu besoin pour mener à bien ton rituel ?

- Je crois que le plus important pour moi, c’est de ne pas être dérangé. Si on interrompt mes incantations, il faudra tout recommencer, avec le risque que cela ne soit plus possible…

Son entreprise était périlleuse, elle le savait. Et pas seulement au niveau magique, mais aussi sur un plan matériel. D’ailleurs ils s’en doutaient tous plus ou moins. Si elle était interrompue par quiconque, cela pouvait s’avérer catastrophique pour la réussite du rituel, aussi bien pour elle que pour moi. Ils se demandent comment procéder sans attirer l’attention des habitants, et surtout des militaires qui devaient patrouiller un peu partout. Ce qui leur inspire ces réflexions.

- Hum, et vu le monde qu’il y a au fort…
- Et vu que le puits est en plein milieu de celui-ci…

- …Il risque bien sur d’être gardé. Dargore, tu dois trouver les soldats qui gardent le puits, et essayer de les soudoyer pour que non seulement ils laissent notre amie faire ce qu’elle a à faire, mais aussi qu’ils la protègent si des gêneurs venaient la perturber. Proposes leur de l’argent…

- C’est d’accord.

- Et maintenant, Kilexia, que faut-il faire avec FloOk pour l’inclure dans le rituel ?

- Il faut le placer à l’intérieur du puits...

Elle ne dit que le strict minimum, car elle est irritée par l’orc, qui jouait selon elle au petit chef, comme pour montrer qu’il prenait les choses bien en main. Elle se retient toutefois d’exprimer son agacement, et se mettait mentalement en condition. Quant au mort vivant, il ne s’attarde pas sur la pédanterie de son ami démoniste, considérant que c’était secondaire, et se contente de se concentrer sur la tâche qui l’attendait, ainsi que le plan qui se préparait autour de la table. De par sa simplicité était il le plus sage ? Il boit une gorgée de breuvage chaud, et pose une question pratique.

- Comment le mettre dans le puits sans qu’il ne se noie ?

L’orc trouve vite des idées.

- Faut mettre quelque chose dessous pour le soutenir. L’eau n’est pas très profonde. Je sais pas, des caisses en bois ou des matelas. Je vais essayer de trouver ça. Une fois cela fait, que vas-tu faire après ?

- Je vais essayer d’invoquer le Loa, et lui demander de faire partir l’entité noire de l’âme de FloOk…

Deathmask est un peu étonné par la brièveté extrême de la prêtresse, et aurait aimé en savoir plus. Il essayait sincèrement de voir les problèmes qui pourraient surgir, et attendait des détails de sa part, pour anticiper des problèmes éventuels. Dargore quant à lui, faisait totalement confiance à la prêtresse, mais après réflexion fait la remarque suivante.

- Et si le Loa ne vient pas ?
- Et bien je tenterais de chasser l’entité moi-même…

Elle le dit avec un aplomb et une détermination qui montre bien qu’elle est déjà prête à passer à l’action. Elle avait accumulée son énergie psychique et augmentée son mana du sacré au maximum. Son regard se fait plus intense, et force le respect de Dargore, qui détourne le sien. Deathmask, au contraire, la défie du regard, insolent. On avait l’impression qu’ils se parlaient sans prononcer de parole, et Dargore fait semblant de ne pas y prêter attention, ne voulant pas s’en mêler. Il voulait poursuivre la discussion, pour mettre au point les détails, et achever les préparatifs, sans se rendre compte qu’il n’était pas du tout écouté.

- Bon, y a-t-il autre chose ? Admettons que le Loa vienne, et qu’il exorcise FloOk, et que vraiment tout se passe au mieux, cela sera il suffisant ? Moi je sais pas, j’ai un mauvais pressentiment ; quelque chose me dit que nous allons avoir besoin d’aide. Je voudrais qu’on appelle des renforts…

Pendant qu’il exposait son point de vue, le jeu de défi des regards entres les deux autres s’était poursuivi, s’amplifiant au point de créer une aura de puissance palpable, qui se matérialise sous la forme de faibles volutes blanches et noires qui s’entremêlent. Les mouvements des volutes noires émanant du démoniste illustraient sa volonté de la dominer, en absorbant les volutes blanches de la prêtresse. Lors de la dernière remarque du mort-vivant, Deathmask détourne brusquement son regard vers lui, et le regarde de la même manière que la prêtresse. Il le défie aussi du regard, de façon hypnotique, mais cela dure un peu trop longtemps au goût de Dargore. Il pense qu’ils gaspillaient leur énergie magique, et il n’apprécie pas qu’ils fassent étalage de leurs pouvoirs dans l’auberge. Pensant qu’il valait mieux communiquer avant de passer à l’action, il finit par dire, en fronçant le sourcil et en regardant la table :

- Quelque chose ne va pas Death ?

Cela surprend ce dernier, qui fait un mouvement de recul sur sa chaise. Cela détourne sa concentration, et les volutes d’ombres disparaissent progressivement. Il regarde à nouveau la prêtresse, avec un regard plus détendu.

- Tout ce que je souhaite, c’est que tu réussisses, Kilexia. Sincèrement…

Les volutes blanches émanant de la prêtresse s’estompent elles aussi quelques instants après ceux du démoniste, ramenant l’auberge à une ambiance normale. C’étaient ils défié pour émuler mutuellement leur pouvoirs, ou parce qu’une équivoque les opposait ? La prêtresse avait signifiée son agacement du début en ayant relevé le défi de Deathmask, et le démoniste quant à lui jalousait ses pouvoirs. Son souhait d’être le plus puissant possible générait un conflit dans le choix de ses écoles de magie, et bien qu’il eut choisit l’ombre et le feu, il convoitait secrètement les autres écoles, bien qu’elles furent impossible à les cumuler toutes.

La prêtresse garde le silence, car elle commence déjà à partir. A partir vers son destin. Elle ne redoutait plus la mort, et était prête à perdre sa vie sans aucun regret. Ce qui allait se produire lors de son rituel, elle ne le savait, mais elle ne voulait pas y penser. Son silence eut valeur de réponse, et ils sentirent que le moment était venu de passer à l’action. Deathmask conclut.

- Très bien, je résume : Kilexia va préparer son rituel, pendant que toi tu vas soudoyer les gardes, tout en gardant un œil sur notre amie. Et moi je vais inspecter les environs pour voir si quelque chose pouvait nous poser problème. C’est clair pour tout le monde ?

- Oui, c’est bon pour moi.

Dit le mort-vivant, en donnant un petit coup sur la table en signe d’assentiment. Il se voulait conciliant, mais il était déçu de ne pas avoir reçu de réponse quant à sa proposition d’appeler des renforts.

- Oui…
Dit Kilexia d’une voix absente…
 

Ils sortent de l’auberge, et font les quelques dizaine de mètres qui les séparent du Puits de lune. Un bassin, de forme vaguement oblong, d’environ cinq mètres sur trois, avec des rebords en pierre grises grossièrement taillées, parsemés de cinq petites colonnes en roc, de tailles inégales, fixées sur les rebords, qui s’érigeaient sur un à deux mètres de hauteur. L’eau, d’un bleu clair à la surface calme, contenait un extrait du liquide sacré du Puits d’éternité. Ce dernier avait existé depuis le début du monde d'Azeroth, et était le véritable cœur de la magie et des puissances naturelles de la planète. Tirant ses énergies du Néant Distordu par delà le monde, le Puits d’éternité était comme une fontaine mystique déversant ses énergies puissantes pour nourrir la vie dans sa multitude de formes. Un extrait du liquide de cet antique Puits avait été déversé dans le Puits de lune juste avant sa destruction, et l'énergie à la fois apaisante et puissante qui émanait du lieu était perceptible par nous tous, moi y compris…

En attendant de trouver un support pour me placer à l’intérieur, ils me déposent précautionneusement sur la pierre rêche, étant toujours dans le coma. Puis chacun commence sa tâche. Kilexia trace une fine ligne avec de la poudre tout autour du puits, pour former un cercle, dont le rayon dépasse celui du puits de quelques centimètres à peine. Elle en dépose aussi dans l'eau, pour former des figures géométriques connues des seuls vaudous Trolls, des vévés, en constatant avec soulagement que sa poudre ne se dilue pas, et qu'elle n'est pas dispersée par l'eau calme. Elle fait cela sans y penser, par automatismes, mais en gardant présent à l’esprit ses facultés psychiques.

 

Tous ces préparatifs attiraient depuis quelques minutes l’attention de deux elfes en armes. La prêtresse tournait autour du bassin, et se livrait à des actes qui éveillaient leur suspicion. Dargore le remarque, devine qu’il s’agit des gardes en charge de la surveillance du puits, et estime qu’il est temps d’aller les voir. Il se dirige vers eux, dont les noms étaient Fonbouf et Gnolguy :

- Bonjour gardes.

Il ne cherche même pas à être spécialement poli ou respectueux, les morts-vivants étant souvent regardés avec méfiance par les elfes.

- Quoi ? Que nous veux-tu ?
- J'ai un petit marché à vous proposer…

Les deux elfes plissent les yeux suspicieusement, et Fonbouf répond :

- Un marché ? C’est louche…
- On t'écoute…

- Voilà : je vous donne à chacun cinquante pièces d'or… Non, je vous donne à chacun cent pièces d'or si vous laissez mon amie tranquille pendant quelques minutes sur le puits, et si vous la protégez contre quelqu'un qui voudrait lui faire obstruction.

Les deux gardes écarquillent les yeux pendant un instant ; cette somme représentait facilement quinze ans de leurs maigres soldes. Autant dire une fortune. Dargore pouvait se le permettre, il était riche de par une ancienne descendance noble de sa famille. En même temps, il voulait être sur que sa tentative de corruption réussisse, en avançant d'emblée l'argument de la somme folle.

Les deux gardes se regardent pendant un instant, puis acquiescent imperceptiblement du menton en signe d'accord. Mais ils ne voulaient pas montrer qu'ils étaient aisément corruptibles. Ce n'est pas sur la somme, qui était impossible à négocier, mais sur des détails qu'ils résistent :

- Et elle en a pour longtemps ?
Dargore feint la simplicité :
- Ho non, une heure ou deux, tout au plus.
- Et elle veut faire quoi ?

- Ne vous inquiétez pas, elle va juste chanter un peu autour du puits et puis c'est tout. Mais je voudrais que vous fassiez autre chose pour moi.

- Quoi d'autre ?

- Je veux que vous alliez chercher trois solides caisses en bois, pour qu'on puisse déposer mon ami orc à la surface de l'eau du puits.

- Non ! Pas question ! Personne n'a le droit d'entrer dans le puits sans l'autorisation du commandant en chef du camp ou le magicien.

- D'accord. Alors on va dire que je vous offre à chacun deux cent pièces d'or si vous le faites.

Les deux gardes, à nouveau étonné, restent méfiants :

- Montres nous ton or avant d'avancer des sommes pareilles, et on te dira si on accepte ou pas.

Dargore sort deux bourses, les ouvre, et verse quelques pièces dans le creux de sa main. Le regard cupide des deux gardes est visible pendant un instant, et ils se regardent à nouveau. Voilà à présent qui leur permettaient de prendre une retraite anticipée et de démissionner de cette pénible armée. C'était une occasion unique pour eux qu'ils ne voulaient pas rater. Leur cupidité leur fit oublier de demander au mort-vivant pourquoi il leur proposait une somme aussi énorme pour ce qui semblait être un si menu service, et finissent pas accepter.

- Très bien, affaire conclue le mort vivant. Et bien sur ça reste entre nous.

- Ho oui, bien sur, moi aussi je ne souhaite pas que ce petit marché ne parvienne à d'autres oreilles. Ne vous inquiétez pas, et surtout faîtes ce que je vous ais dit. Pas d'entourloupe, alors je résume notre marché : un, vous protégez la Troll des éventuels gêneurs, et deux vous placez mon ami orc à la surface du Puits en le posant sur trois caisses en bois. Vu l'argent que je vous donne, vous avez intérêt à faire ce que je vous dis. C’est d'accord ?

- Oui c'est d'accord. Donne-nous l'or maintenant.

Grognent-ils sur un ton agacé. Dargore leur remet leur bourses respectives, pendant qu'ils scrutent autour d'eux si personne ne les remarquent. Ils cachent rapidement l’or dans leurs poches, et Dargore s’en va sans les saluer.

 

Puis il revient vers la prêtresse, qui avait revêtue une robe cérémonielle blanche et bleue.

 

- C'est bon, j'ai trouvé de quoi te protéger pendant ton rituel. Les deux gardes que tu voies là bas sont chargés de surveiller le puits, dit il en les montrant discrètement du doigt. Je leur ai demandé de te protéger en cas de problème.

- Merci Dargore, il se peut en effet que je sois exposé à des risques divers et variés, dit elle en sortant de son sac un crâne humain. Et il ne faut pas que je sois dérangée.

- Qu'est ce que c'est?

- C'est une tête vaudou. Elle va permettre, si tout ce passe bien, d'emprisonner l'âme du possesseur de FloOk pour éviter qu'il ne m'attaque après sa sortie de son corps.

- C'est astucieux. Et ça marche bien?

Ce qu’elle aurait du expliquer lors de leur préparatifs dans l’auberge, elle le fit avec le mort-vivant, en qui elle faisait plus confiance, et parce qu’elle ne voulait pas trop parler à l’orc prétentieux, se méfiant intuitivement de lui.

- En théorie oui, ça a toujours marché avec moi, bien que je n'ais fait que deux ou trois sorts d'exorcismes dans ma vie, et toujours sous le regard de mes maîtres formateurs lorsque j'apprenais le vaudou étant jeune. Mais comme on ne connaît toujours pas l'identité du possesseur de FloOk, j'ignore si la tête sera assez puissante pour le rendre captif. Il faut l'espérer, c'est tout.

- Et bien, je te souhaite de réussir. C'est tout ce que je peux espérer pour toi.

Ses figures géométriques complexes étant à présent terminées, elle sort ensuite un flacon de son sac, l'ouvre, et commence à s'enduire les bras avec un liquide visqueux de couleur verdâtre. Dargore ne cherche pas à lui demander qu'elle en est l'utilité, il comprend que ce parfum faisait partie des préparatifs.

 

Pendant ce temps, Deathmask se dirige vers une bâtisse, entre, fais quelques pas assurés dans quelques couloirs, et parvient devant une porte blindée. Une personne l’attendait, un elfe en robe noire, assis sur une chaise. Ils échangent un regard perçant sans dire mot, et à eux deux ils verrouillent magiquement la porte blindée. Ils approchent leurs mains de la serrure, et tout en manipulant habilement leurs doigts dans de lents mouvements, murmurent intérieurement des incantations qui fait tourner le loquet de la porte et la bloque. Une fois leur sortilège terminé, ils échangent un dernier regard perçant, et, toujours sans parler, s’en vont leur chemin. L’orc sort du bâtiment, revient au puits, et constate l’avancée des préparatifs de la prêtresse. Il s’adresse à Dargore.

- Je n'ai pas trouvé de détail particulier susceptible de gêner Kilexia.

Il regarde autour de lui pendant un instant, puis fait par de son étonnement.

- Il n’y a pas de garde ?

- Si, rassures toi, je m'en suis occupé. Comme j’ai réussit à les persuader de ramener des caisses en bois pour poser FloOk dans le puits, ils ne devraient pas tarder à revenir.

- Très bien. Je te félicite.

- Merci. Sinon, je répète ce que j’ai dit tout à l'heure dans l’auberge. Quelque chose me dit que Kilexia risque d'avoir besoin d'aide si elle veut sauver FloOk. J'ai envie d'appeler mes amis à la rescousse, et je pense que tu devrais faire pareil.

Il réfléchit un instant, sentant un début de tension en regardant le puits, celui du destin qui allait se jouer, puis répond :

- Je ne sais pas... Je ne me rappelle plus que tu ais dit ça dans l’auberge…

- Si, mais vous ne m’écoutiez pas…
- Ha… dit il un peu songeur.

Le début de tension ressenti s’enchaîne par un état second ; les deux démonistes, la prêtresse, se détachaient progressivement de la réalité, et l’ambiance prenait des tournures irréelles. Ils entendaient les voix des autres de façon lointaine, un peu comme dans un rêve éveillé. Kilexia avait terminé l'élaboration du cercle protecteur vaudou, et, agenouillée sur le rebord du Puits, elle priait. Elle pensait à la Déesse Elune, gardienne spirituelle du bassin sacré, afin de mettre son esprit en contact avec elle.

- Tu veux bien faire ça pour moi Death ? En souvenir de nos batailles communes.

- Ouais… Non…

Il hésite encore, puis finit par dire, sur un ton ironique :

- Ha, si je comprends bien, je raterais pour de bon le mariage de mon cousin alors…

Dargore traduit cela comme une affirmative de sa part, voit le sourire de son ami, et le remercie.

- Merci Death, je ne l'oublierais pas.
- Ho, de rien, je n'ai pas oublié FloOk non plus...
- Honneur à toi, grand démoniste.

- Merci. Allez, nous avons assez parlé. Je pars immédiatement chercher tous les démonistes que je connais qui ne font pas partie de ta guilde.

- Oui, assez bavardé. Le mieux pour moi c'est d'aller à Ogrimmar, c'est là que vit Shungenja. S'il accepte, c'est bon pour nous, car avec son pouvoir dans la guilde, il pourra mobiliser plus de monde que moi.

- Je crois surtout qu’Orgrimmar doit toujours être bien protégé de l’invasion. En tout cas c’est une bonne idée.

- Sauvons FloOk…
- Oui. Je m’en vais à présent…

Ils se posent la main sur leur épaules respectives, se dirigent vers le maître des montures volantes, et s'envolent chacun de leur côté. Dargore chevaucha vers la capitale orque, tandis que Deathmask partit vers d'autres lieus.

 

Pendant ce temps, Fonbouf et Gnolguy reviennent avec trois caisses, d'une taille idéale pour me maintenir à la surface de l'eau. Malheureusement, leur négligence leur avaient fait choisir les trois premières caisses qui leur étaient tombées sous la main, qui étaient vieilles et vermoulues. Cependant, elles sont juste assez solides pour soutenir mon poids, et, aidé de Kilexia, ils pénètrent dans le Puis, posent les caisses au milieu de celui-ci, et enfin déposent délicatement mon corps dessus. Mouillés jusqu'aux genoux, ils se repostent en faction, en surveillant les alentours.

 

La dernière étape des préparatifs de la prêtresse consiste à se taillader les bras avec un poignard, pour offrir du sang au Loa. Ensuite, elle revêt une cape enchantée pour se protéger des forces de l'ombre, puis, pour me guérir, elle chanta...

De ces chants lointains et émouvants, en langue Troll, qui auraient fait pleurer un enfant - même d'une autre race - tant la sensibilité et la compassion qui en émanaient étaient fortes. Puis, pendant ses mélopées, pour accompagner le flux de sa voix, elle dansa...

De ces danses lentes et irréelles, qui aurait subjugué - même les plus belles - tant ses mouvements étaient fluides, mais pourtant si difficiles à suivre. Son corps ondulait en suivant le rythme de sa voix.

Son chant est empli de consolation, et parle de souffrance. D’un démoniste qui avait été attaqué de façon injuste, et qui ne méritait pas le sort qu’il avait subi. Qu’il devait faire le deuil de son errance, s’en remettre, et l’oublier pour reprendre le cours de la vie. C'était à la fois pour me consoler des souffrances que j'avais enduré depuis des lustres, et aussi pour me redonner du courage, et me préparer aux évènements qui resteraient gravés dans l’histoire du fort de Silithus.

 

Un commerçant Tauren tenait une boutique de produits artisanaux. Son commerce étant à quelques mètres à peine du puits, il nous remarque au moment où Kilexia avait entamé son rituel, hésite, et finalement abandonne son étal pour s’approcher des gardes, mu par un acquis de conscience.

- Que fait il, il est à l’intérieur du Puits sacré… Il se tourne vers Fonbouf : C'est vous qui êtes chargés de la protection du puits ? Vous savez qu'il est interdit d'y pénétrer ?

- Oui ! Nous le savons mieux que toi, marchand, c'est nous qui sommes chargés de sa protection !

Aboie-t-il d'un ton méprisant.

- Et nous avons reçu l'ordre de protéger ces deux là ! Répondit l’autre. Passes ton chemin le Tauren, et mêles toi de tes affaires ! Conclut-il d'un ton impérieux. Le marchand, un peu cynique, cède en laissant échapper un commentaire un peu désabusé.

- D’accord, c’est pas moi qui aurait des problèmes en tout cas…

Le Tauren n'insiste pas, retourne à sa boutique et reprend son travail en jetant un coup d’œil de temps à autre à la scène en fronçant le sourcil. A plusieurs reprises pendant la matinée, des passants, étonnés par notre présence, nous remarquent, mais les gardes jouent bien leur rôle, en prenant soin de faire fuir les gêneurs qui auraient pu s’interposer à la prêtresse.

 

Puis l’intonation de la voix de celle-ci changea. Son chant se fit passion. Il se fit en même temps plus ferme, plus décidé. Elle m’encourageait à reprendre espoir, et de ne pas abandonner la lutte contre l’adversité, et de me concentrer sur la vigilance que je devais préserver, afin de garder présent à l’esprit que je pouvais encore être sauvé, au moment où je ne m’y attendrais peut être pas.

 

Publié le 18/01/2009 - Pas de modifications
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