Articles de Ravelle Clamesac - Le profil bas ou la planche...
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Alors que l'escale du Saint Greyneas à Hurlevent se prolonge, Ravelle reçoit une missive sans signature et aux caractères incompréhensibles. Après de longues minutes de décodage, elle apprend que l'Amiral exige de la voir au plus tôt au donjon de la capitale.

Se risquer en haut-lieu du gouvernement sans utiliser de messages codés habituels pour transmettre une information était plutôt inhabituel. Sans doute l'Amiral souhaitait-elle confier une réorientation de mission importante, ou bien la féliciter pour son excellent travail.

S'assurant que personne ne constate sa disparition, la gnome descend du navire et se dirige vers le Donjon par des voies détournées, évitant les rues passantes et les lieux fréquentés.

Son arrivée se fait sans incident, et Ravelle est bientôt introduite en présence de sa supérieure.

[Ravelle] : Bonjour Amiral ! Je suis impa...
[Grand amiral Jes-Tereth] : TAISEZ-VOUS ! ASSEYEZ-VOUS ET ÉCOUTEZ-MOI ATTENTIVEMENT !!!

Hum... visiblement, ce n'était pas pour la féliciter de son excellent travail... Ravelle remarque une revue mondaine sur la table proche... Le dernier Culture Culte... Pas le genre de lecture courant dans l'amirauté... c'était soit une erreur, soit un mauvais présage.

[Grand amiral Jes-Tereth] : Alors comme ça, on parade, hein ? On se fait remarquer, on fait la belle, et on attire l'attention, au risque de faire s'effondrer la seule mission d'envergure qui vous ait jamais été confiée ?

L'amiral se saisit de la revue d'un geste rageur et la brandit sous le nez de la gnome, ouverte à la page consacrée au dernier concours des Miss. Le mauvais présage se confirmait.

[Grand amiral Jes-Tereth] : Avez-vous idée de ce que nous avons investi jusque là pour renouer avec le royaume de Gilnéas ? Croyez-vous que nous pouvons nous permettre d'échouer alors que le seigneur Greymane semble enfin vouloir se montrer ?

La revue est à l'envers, mais Ravelle distingue sans mal les photos d'elle aux côtés de ses dauphines, et son nom écrit à plusieurs reprises dans l'article. Elle esquisse un sourire, qu'elle perd en une fraction de seconde, en repensant à l'amiral qui fulmine au-dessus d'elle. Non, c'était décidément très mauvais signe.

[Grand amiral Jes-Tereth] : On vous demande juste d'infiltrer un navire et de rapporter des renseignements, et vous, vous vous pavanez dans des sauteries de basse-cour, quitte à provoquer des collusions et vous faire confondre !
[Ravelle] : En fait, c'est que...
[Grand amiral Jes-Tereth] : FERMEZ-LÀ !!! Je ne veux pas vous entendre ! Je ne sais pas ce qui me retient de vous faire enfermer de suite alors que vous le méritez.

Bon, ça aurait pu être pire... Il paraîtrait que la prison de Hurlevent est très mal fréquentée. Et les procès traînent en longueur, parfois jusqu'à la mort des accusés.

[Grand amiral Jes-Tereth] : Vous avez intérêt à faire profil bas, désormais ! Nous ne pouvons pas tolérer l'échec ! Si les officiers du Saint Greyneas ou la seigneurie de Gilnéas viennent à apprendre trop de choses sur votre passé et fassent le rapprochement avec votre présence sur leur navire, vous pouvez compter sur moi pour vous balancer délibérément ! Et s'ils ne vous tuent pas sur le champ, je me chargerai personnellement de vous traquer pour que vous ne puissiez jamais plus parler de trop !

Ravelle hoche la tête sans déserrer les lèvres, effort assez rare pour mériter d'être souligné.

[Grand amiral Jes-Tereth] : Maintenant, retournez immédiatement là où vous devriez être ! Et vous avez intérêt à garder à l'esprit ce qu'on attend de vous. Autrement, ce sera leur planche ou une balle dans le dos !

Sur un geste de congé rageur de sa supérieure, Ravelle se précipite dehors. Oubliant toute mesure de prudence en chemin, elle se précipite vers le port pour remonter à bord et méditer sur ses bêtises et les moyens possibles de les réparer.

Publié le 22/03/2009 - Modifié le 22/03/2009
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