Le Grand bricoleur Mekkanivelle posa un regard plein de fierté sur Sissone et Célestia.

“Qui eu cru qu’un maitre ingénieur comme vous Sissone, et un Grand Mage comme Céléstia s’associeraient pour la gloire des gnomes?”

“Ça n’a rien de surprenant, Monseigneur”, répondit Sissone. “Célestia et moi nous nous connaissons depuis longtemps, nous avons déjà vécu de nombreuses aventures et rempli avec succès beaucoup de missions pour l’Alliance”.

“Nous sommes fiers de servir Monseigneur et la cause des gnomes.” ajouta Célestia en s’inclinant.

“Parfait, j’ai confiance en vous. ” dit le Roi.“Veuillez vous rendre à Azshara, avec le matériel nécessaire pour effectuer des fouilles en surface du Maëlstrom. Sissone, vous pourrez emmener le bathyscaphe que nos ingénieurs gnomes ont mis au point ces dernières semaines. Ce sera l’occasion de le mettre à l’épreuve, ahah!”

Sissone fit une petite grimace qui laissait entendre qu’elle se voyait déjà en train de pester sur les rouages de l’appareil.

“Célestia, je compte sur votre savoir arcanique pour sonder les puissances magiques présentes autour de cette dépression”.

“Bien Monseigneur.” Répondirent en chœur les deux gnomettes.

“Attention Sissone!” Cria Célestia.

Bam! Une explosion fit sursauter la petite ingénieur qui tomba à la renverse. “Non d’un Trogg!” Jura t-elle. “Et voilà, la chaudière du bathyscaphe est en rade.” Célestia leva les yeux au ciel et recommença à incanter son sort en direction des remous du Maëlstrom. Les deux petites gnomettes s’étaient installées juste sur l’ilôt en face du Maëlstrom. Une grotte se trouvait sur cet ilôt mais elles n’avaient pas osées s’y aventurer de peur d’y faire la rencontre de furieux nagas. “Punaise! Crotte d’ogre! Je vais vraiment croire que les ingénieurs de Bricabroc ont été stagiaires chez les gobelins!”. On ne voyait plus que la moitié du corps de Sissone dépasser de la machinerie du sous-marin.

Célestia, quant à elle, commençait à percevoir à travers son portail d’observation magique ce qui ressemblait vaguement à des fragments d’argiles.

“Sissone! Je crois que j’ai trouvé quelque chose parmi les débris! Je vais essayer de les apporter par ici.” Sissone n’écoutait pas. Célestia entendait des grommellements émerger de la carcasse de l’engin.

La magicienne commença à téléporter les différents fragments qu’elle avait distingué à la surface des remous, avec les autres morceaux de bois morts et autres immondices qui remuaient sans fin depuis des siècles.

Sissone s’approchait de Célestia, le visage à la fois noirci et rouge de colère. “C’est quoi ces morceaux de cailloux?” demanda t-elle. “Je crois que c’est une stèle, une plaque ou une sorte de tablette…” répondit Célestia sans relâcher son attention: elle ne quittait pas son sort des yeux.

“Mais tu crois que c’est ce genre de chose qu’on doit trouver ici?” interrogea Sissone en prenant l’un des fragment dans sa petite main. “Le Roi n’a pas précisé pourquoi il nous envoyait ici. Je crois qu’il veut qu’on récolte des informations sur Zin-Azshari, la capitale des Nagas. On dit qu’elle se trouve sous le Maëlstrom mais personne n’en a jamais vraiment eu la preuve”.

“Comment tu sais tout ça Célestia?” demanda Sissone, impressionnée. “Ce sont des légendes qui circulent beaucoup dans les quartier des mages. Chez les elfes c’est un peu plus tabou, les nagas sont des elfes noyés qui ont été transformés en créatures haineuses, ils n’aiment pas beaucoup évoquer ce passé.”

Célestia interrompit sont sort. Elle avait à ses pieds une bonne trentaine de petits morceaux.

“Bon, Sissone, tu aimes les puzzles?” L’ingénieur esquissa un sourire et s’agenouilla devant les débris pour commencer l’assemblage.

“Recule, Célestia!” Chuchota Thäemis avec énervement. “Tu vois bien qu’il y a un protecteur des arcanes qui fait sa ronde!”

“Attend!” La gnomette ramassa vivement un livre poussiéreux à ses pieds et rejoignit son groupe. “Tu n’es vraiment pas attentive depuis qu’on est dans la bibliothèque du gardien.” remarqua la prêtresse avec sévérité.

“Oui, je sais. Mais j’ai le sentiment que c’est ici que je trouverai les réponses à mes questions.” chuchota Célestia. “Des questions? Tu veux dire ta vieille tablette d’Azshara?”.

“Allez on se concentre, on y va!” lança leur commandant. “Et puis pas de messes basses les filles…” Le groupe attaqua le protecteur des arcanes. Célestia lançait ses boulets de feu mais son regard était ailleurs. Soudain, le protecteur se rua sur elle.

“Mais c’est pas vrai, Célestia!” rugit Thaëmis qui lança un bouclier autour de la petite gnomette.“Fais attention !” Le guerrier recupéra le protecteur des arcanes, et le groupe l’acheva.

Dès que le groupe fit une petite pause, Célestia retourna fouiller la bibliothèque de Medivh. Elle remplit son sac de quatre petits grimoires et commença à en feuilleter un cinquième.

“Je suis sure qu’il y a des bouquins pour déchiffrer les langues anciennes elfiques et rares. Si ce n’est pas dans sa bibliothèque, ce ne sera nulle part”. Célestia tourna une page et une main surgit pour lui accrocher le visage.

“Mais…Aaah!” Thaëmis lui prit le livre des mains et le referma. “Célestia, on retourne au combat. Si tu m’en dis plus sur ce que tu cherches après cette mission, je te jure que je ferai tout pour t’aider. Mais pitié, pour le moment, CONCENTRE-TOI!”

Célestia était plongée dans ses grimoires, sur une table de l’auberge du solitaire bleu.

Au bar, Sissone trinquait bruyamment avec quelques nains et un grand sélenien.

Depuis 2 ans que les gnomettes avaient remontés les fragments de la première tablette du Maëlstrom, Sissone avait continué ses recherches archéologiques dans toute la région, et avait ramené des Ruines d’Eldarath, envahies par les nagas, des bas-reliefs et des statuettes de facture récente.

Les mêmes symboles se retrouvaient sur chacun des objets. On aurait dit une langue très ancienne, oubliée de tous, avec quelques idiomes qui faisait penser à la langue maudite et démoniaque de la légion ardente.

Célestia était intriguée et inquiète. Elle consultait sans relâche toutes les bibliothèques d’Azeroth depuis des mois, et commençait à démarcher en Exodar et à Darnassus les archivistes et bibliothécaires de Kalimdor.

Les livres qu’elle avait ramené de Karazhan lui laissait penser que Medivh connaissait l’existence de ce parler hors du commun.

Son objectif, maintenant, était d’en comprendre le sens.

Elle avait expliqué à Thäemis pourquoi sa découverte l’intriguait autant. La jeune prêtresse avait finalement compris que cette obsession de Célestia cachait une véritable inquiétude.

Ce langage en lui même était mystérieux, mais le retrouver sur des objets récents l’était encore plus. Bien sûr tous connaissaient l’état pitoyable de la région d’Azshara et la présence des Nagas en surface comme sous l’eau.

Mais on n’accordait que peu d’intérêt à leur menace potentielle car les nagas sont connus pour être des créatures désorganisées, très peu sociabilisées, et regroupées en petites communautés anarchiques.

Célestia commençait à en douter profondément. Les légendes que les druides du cercle cénarien lui avaient rapportés (avec beaucoup de pudeur et de réticence) sur leur ancienne Reine Azshara lui laissait envisager le pire.

La cité engloutie de Zin-Azshari était-elle vraiment qu’une légende? Pourquoi les nagas étaient déployés en Azeroth, en Kalimdor, jusqu’en Outreterre?

“Eh! Copine! Regarde!” lança Sissone. Elle était un peu pompette, ce qui n’avait rien de surprenant.

Célestia leva les yeux vers le bar, et Sissone monta sur les épaules du sélenien qui gloussait bruyamment.

“Il faut absolument que je trouve comment décrypter ce texte.” pensa Célestia.

Célestia et Sissone étaient à Bricabroc, devant le Grand ingénieur Mekkanivelle.

Thäemis se tenait en retrait, l'air grave.

Célestia avait l'air épuisée et plus inquiète que jamais. Sissone revenait juste de la contrée d'Azshara et était encore couverte de suie, de boue, et dégageait une odeur fortement iodée. Elle avait remis la tablette reconstituée au Roi des gnomes et tenait la traduction enfin faite par Célestia entre ses mains.

La petite ingénieur lu de sa petite voix, qui laissait transparaître son boulversement.

"Maudits sont les bien-nés, mais puissant est leur pouvoir.

De l'eau renaîtra le puit d'éternité, des abîmes La Grande Reine reviendra.

Avec nous sont les Dieux anciens, tremblez de subir leur courroux!

Vous, traitres à votre Reine, Elfes, soyez maudits.

Vous, races infâmes et méprisables, mourrez.

Les Bien-nés sont éternels, sur la terre comme sous l'eau."

 Sissone leva les yeux vers le Roi des gnomes. Les autres gnomes à proximité de lui s'était arrêtés dans leur tâches et écoutaient.

Le Grand Ingénieur regarda Célestia, Thäemis, reposa les yeux sur Sissone.

"Vous avez fait un excellent travail. Mais votre découverte est troublante. Il faut absolumment prévenir nos alliés de ce que vous avez découvert. Je vais vous rédiger une lettre de recommandation pour appuyer votre crédibilité...dans l'espoir que cela suffise." Le Roi fit une moue, il semblait peu convaincu par ce qu'il disait. Un garde apporta un parchemin au Roi pour écrire sa missive.

Célestia regarda Sissone. Elle pris le parchemin que Mekkanivelle lui tendit, se retourna vers son amie gnome et dit:

"Je m'occuppe de prevenir nos alliés, Sissone. Je pense que tu devrais retourner en Azshara continuer tes recherches."

"J'y comptais bien" répondit Sissone en esquissant un sourire.

Thäemis s'approcha de Célestia.

"Je viens avec toi, Célestia. Plus nous serons nombreux et plus nous aurons de chances d'être entendus."