Stratego Telenil
Race: Humain
Classe: Mage
Niveau: 80
Serveur: Kirin Tor
Jeu: World of Warcraft
Etat: Actif
Infos
7 articles
0 commentaires
0 images
Rejoignez-nous !
Publiez vous aussi les exploits de vos personnages en ouvrant un compte sur rp.azrelia.fr !
Site hors-charte
Choisissez une catégorie
7 messages - Cliquez sur un titre pour afficher la page dans une autre fenêtre

L'histoire de Stratego Telenil, les origines du personnage.

 

 

Contexte :
1) Après quinze ans de prospérité pour les royaumes humains, la Horde a commencé à se reformer. Le chef de guerre Thrall a attaqué les camps d'internements et libéré la plupart des orcs. Les troupes de l'Alliance sont à sa poursuite, mais ne sont pas parvenu à engager ses troupes.
2) Alors que Lordaeron a vacillé face à l'assaut des morts-vivants du Fléau, l'Expédition Humaine est organisée vers l'ouest. Après une navigation aléatoire, le gros de la flotte a atteint un nouveau continent
3) L'Expédition a retrouvé ses vieux ennemis à Kalimdor, et ses forces se concentrent pour le combat.
4) Rassemblés par un Medivh débarassé de sa corruption, Jaina Proudmoore et Thrall ont formé dans des circostances ignorées par toutes leurs troupes une alliance entre leurs forces. Leurs soldats remontent vers le nord, pretes à affronter le véritable ennemi.


Une aura jaune se forma autour de la blessure. La plaie parut comme avalée par la peau qui se reformait. Cari Selena ne put retenir un sourire en voyant la surprise mêlée d‘excitation dans les yeux bleus de la jeune fille. Les guérisseuses ne devaient pas être répandues dans l’intérieur de Dustwallow, hors des murs de Theramore.
Stratego avait laissé une certaine somme aux parents, en plus de ce qu’il avait déjà remboursés à eux et aux notables du village pour quelques dégâts durant l’intervention. Les gobelins avaient été mieux armés qu'ils ne l'avaient cru.
Ils prirent congé de la famille et rejoignirent les autres membres de leur groupe.
« Ca avait l’air de te tenir à cœur de les aider, remarqua Cari avec un sourire. En plus du fait que leur fille ait été blessé dans la bataille. L’argent que tu leur a laissé ne faisait pas partie de nos subventions.
Le mage eut lui aussi un sourire, plus gêné qu’amusé.
- J’ai des fantômes à apaiser moi aussi. »
Devant l’air curieux de son amie, il finit par avouer. « Elle ressemblait énormément à quelqu’un que j’ai connu à Dalaran. Avec un ou deux ans de moins peut-être. Il aurait pu y avoir quelque chose entre nous, mais je me suis… mal comporté. Et puis, quelques mois plus tard, nos classes se sont séparés. Je ne m'étais pas excusé avant, et je ne l’ai plus jamais revue. Je pense que je voulais me libérer ce souvenir. »
Cari resta songeuse tandis que le groupe retournait à Theramore.
Les membres du groupe laissèrent leurs prisonniers à la Citadelle, et rentrèrent vers leurs maisons après avoir fêté leur victoire. Tandis qu’ils marchaient, elle finit par dire :
« Tu ne m’as jamais beaucoup parlé de toi. Je sais d’où tu viens de Dalaran bien sur, je connais ta famille, mais en dehors de ce que tu m’a dit quand nous étions à Ashenvale, je n’ai pas appris grand chose sur ce que tu as fait pendant la guerre.
Stratego parut surpris par cette remarque.
- Eh bien… l’occasion ne s’en est jamais présenté. Bon, comme tu veux, on a pas grand chose à faire de la soirée de toute façon. »
Lorsqu’ils furent arrivé chez lui, le mage s’assit et commença son récit.

I
« Je n’ai pas eu une enfance malheureuse. Rien à voir avec ce qu’il est arrivé à certains de ceux qui combattent pour la garde de Stormwind ou les elfes de la nuit.
Je suis né aux alentours Dalaran. Mes parents avaient une bonne situation, ce qui m’a permis de voyager un peu à Lordaeron et à Stormwind. La magie m’a toujours captivé, et j’ai été autorisé à l’étudier à Dalaran, comme plusieurs de mes amis. Mes professeurs étaient très satisfaits, je n’avais jamais eu de problèmes particuliers, bref rien de spécial ne m’était jamais arrivé. Un jour… »
Il restait plusieurs étudiants dans la bibliothèque malgré le brillant soleil qui éclairait les Jardins Violets. Stratego travaillait avec concentration en prévision d’un examen proche, qui pour une fois n’avait pas pour thèmes les sortilèges ou les calculs magiques.
Il releva distraitement la tête de ses notes sur la Seconde Guerre quand un professeur de Thalassian entra dans la bibliothèque. L’elfe y venait régulièrement, mais quelque chose dans son expression attira le regard du jeune homme. Il avait à mi-chemin entre l’incrédulité et la stupéfaction. Se trouvant à quelques mètres à peine du bureau, Stratego ne pu s’empêcher de tendre l’oreille. L’elfe ne parlait pas tout haut, mais il ne se préoccupait absolument pas si quelqu’un l’écoutait, de sorte qu’avec un peu d’attention et et un petit sortilège, il était possible d’entendre ce qu’il disait. Il arrivait souvent à Stratego d’écouter quelques mots de ce que disaient les professeurs, ne serait-ce que pour se distraire de ses devoirs où il replongeait bien vite.
Mais cette fois, il fut captivé dès les premières phrases.
« Je viens de lire cette histoire avec la garnison de Durnholde. Je suppose que tu es au courant. Vu ce qu’on raconte dans les journaux de Lordaeron, je suis venu voir si nous n’avions pas ici des informations fiables. Qu’est-ce qui s’est passé au juste ? Ils ont vraiment été relachés par des orcs ?
- Heu, d’après ce qu’on en sait oui répondit l’homme. Ce Thrall est devenu chef de la Horde, d’après ce que racontent les soldats. Il a attaqué Durnholde, comme Trollbane refusait de le croire, et brisé les défenses, mais n’a rien fait aux soldats qui se sont rendus, et les a relachés avant de leur donner des vivres. Tu sais, ajouta-t-il, ça correspond assez avec ce qu’on sait de lui. La Horde est étonnamment discrète, bien qu’elle soit assez nombreuse pour s’en prendre aux villages. Je ne sais pas si j’ai entendu parler d’une seule attaque contre des civils.
- Ce n’est pas ça qui me surprend. Avec Lightbringer aux trousses, les orcs sont bien forcés d’être discret. Non, j’ai entendu parler de cet ambassade, repris-t-il beaucoup plus bas, qu’est-ce…Stratego n’entendit pas la suite 
- Est-ce que ça te semble vraisemblable à toi ? entendit-il encore dire le bibliothécaire. Un orc qui voudrait vivre en paix avec nous ? Ils ont dévastés des royaumes entiers. Terenas n’a… et Antonidas est du même avis. »
Ils se mirent à chuchoter entre eux et le jeune mage ne pu en apprendre davantage. Se demandant si il avait bien entendu, il se replongea avec difficulté sur ses notes, en se disant que ce qu’elles déclairait sur la sauvagerie des orcs était peut-être très exagérée.


« Bien sûr, j’en connaissais assez sur les ravages des deux guerres pour savoir que les orcs étaient sans pitié. Pourtant, ce Thrall avait épargné et relâché des hommes sans même les avoir emprisonnés. A des fins de propagande ? Possible, mais ça m’a assez intrigué pour que j’aille en chercher davantage quelques semaines plus tard. »


« Bonsoir monsieur le conseiller, dit le mage en essayant de ne pas grimacer sous la poigne, je vous remercie de m’avoir accordé cet entretien. Comme je vous l’avais dit, je viens ici de Dalaran pour en savoir plus sur les mouvements de la Horde dans cette région. J’ai appris certains comportements étonnants de leur part. On m’a dit que le conseil municipal pouvait me renseigner à ce sujet.
- Oui, en effet, asseyez-vous je vais vous raconter cela.
C’était il y a… peut-être six mois, à la fin de l’automne. Un groupe d’orcs avait capturés un enfant du village. Nous ne nous attendions pas à le revoir vivant, nous ne trouvions jamais ces bandes d’orcs qui avaient encore échappé à la capture. Mais, l’enfant nous a raconté qu’il avait été présenté à un guerrier orc, à qui on a ordonné de le tuer. Mais le guerrier a refusé, le chef des orcs est intervenu et a ordonné qu’on le libère. Il a parlé au garçon, en lui disant que les orcs lui avaient accordés de la pitié. C’est du moins ce qu’il nous a raconté.
Stratego cligna des yeux à plusieurs reprises, essayant de digérer la nouvelle d’un soldat orc comettant une véritable insoumission pour sauver un enfant d’une autre race.
- Comment a-t-il compris ce que les orcs disaient ?
- Il paraît que l’un d’entre eux ne parlait que notre langue. Nous avons eu du mal à le croire, mais comment aurait-il pu inventer un mensonge pareil ?
Si vous voulez des preuves, ajouta-t-il devant le mutisme du mage, allez fouiller dans les archives de la région, tout est consigné en détail. »
Stratego chercha dans les archives de la ville, puis, fort de sa condition d’élève de Dalaran, de la bénédiction d’un conseiller et d’une bonne dose de persuasion alla chercher dans celles de la garde et d’autres villes des environs. Il réunit différents rapports sur la période allant du mois précédent le rapt jusqu’à la chute de Durnholde.
Cela lui pris deux semaines au bout desquels il du reprendre ses études. Mais le bilan était clair et sans équivoque. Sur plus d’un mois de campagne, où les orcs avaient détruits cinq des camps d’internements, et disposant d’une armée de centaines ou même de milliers de soldats, il n’y avait eu qu’un et un seul pillage. Un unique village attaqué par une bande de maraudeurs. Les camps étaient systématiquement rasés, mais les soldats capturés étaient toujours bien traités, et souvent relâchés rapidement. Durant les deux guerres contre la Horde, il n’y avait pas de pitié et pas de prisonniers. Il ne trouva pas de traces d’une ambassade envoyée par les orcs, mais ne doutait plus qu’elle avait existé.
Car il n’y avait qu’une seule solution possible à ce déploiement de générosité. Que les chefs de la Horde aient vraiment changé.

A son retour à Dalaran, ses études suscitèrent au mieux l’étonnement, au pire la colère. Certains étaient surpris par une telle clémence, mais la plupart ne voyaient là qu’une précaution pour ne pas s’attirer les foudres de l’Alliance. Une nouvelle source d’inquiétude était montée, presque au point d’éclipser le réveil de la Horde. Le Fléau, une sorte de peste, s’était propagé dans les Northlands. On parlait de villages décimés, et d’étranges créatures qui rodaient dans les ruines. Il appris peu après que les Paladins de la Main d’Argent avait affronté et écrasé un important groupe d’orcs près des montagnes d’Alterac. Pour autant qu’on le savait, ces orcs étaient des barbares offrant des villageois en sacrifice aux démons. Plus trace d’orcs sauvages dans la région, le chef Thrall et ses guerriers semblaient s’être volatilisés. Peu importait pour beaucoup car le Fléau s’avérait être la couverture d’une féroce armée de morts-vivants. Tandis que la rumeur de la guerre s’intensifiait, les militaires se moquaient bien de savoir ce qu’il était advenu de Thrall, mais Stratego n’avait pas totalement oublié ces orcs qui paraissaient avoir plus de clémence que bon nombre de membres de l’espèce humaine.

II
« Tu les voyais vraiment comme ça ? Dès ce moment-là ?
- Je n’en savais pas grand chose, mais il s’avérait que la Horde avait renoncé à ses coutumes de massacre. Quelqu’en soit la raison, ça me semblait stupide de toujours les traquer sans chercher à savoir dans quelle mesure ils avaient changés. Peu après ce moment-là, mes parents m’ont annoncé le départ de l’Expédition Humaine, à laquelle nous nous sommes joints.
- La fameuse Expédition qui nous a tous amenés ici. Une belle énigme, même pour nous. Je me souviens du moment où j’ai appris son existence. Ca signifiait abandonner Dalaran, mais curieusement ça ne ressemblait pas une fuite. Il y avait une force armée importante, beaucoup d’équippement. Ca a été préparée d’une façon très efficace.
- Oui. Les Terres du Nord étaient exsangues, Stratholme venait d’être anéantie. Une grande part de l’armée de Lordaeron est partie vers Northrend, le Prince Arthas à sa tête. Et pourtant l’Expédition s’est montée très rapidement. En moins d’un mois, les premiers navires partaient, chargés de membres de toutes les nations. C’était très étrange, les choses étaient sombres, mais pas encore désespérées. Les réfugiés ne pensaient pas à quitter Lordaeron, pas avant la mort de Terenas. On avait parlé d’un refuge, d’une nouvelle terre à l’ouest, après un long voyage, sans plus. Le bruit a couru, et nous avons été finalement été très nombreux.
- J’imagine que nous étions des volontaires qui voyaient dans l’Expédition la découverte d’une terre intacte sur laquelle prospérer, ou qui devinaient Lordaeron malgré tout condamnée. Plus bien sûr les forces de Jaina et ses partisans. Enfin, c’est peut-être ce qu’on s’est dit après coup, mais je pense que nous avons simplement été entraînés par les évènements. On nous en a parlé, et on s’est lancé. Très peu connaissaient le véritable but de l’Expédition, peut-être que Jaina elle-même l’ignorait si c’est ce Prophète qui est la cause de tout.
- Tu as sûrement raison. Tu étais partie avec les premiers navires tandis que nous, nous avons quitté Lordaeron avec l’arrière-garde. Mon histoire se confond un peu avec les évènements pour l’instant. J’avais pratiquement fini ma formation à Dalaran, aussi j’ai eu mon titre de Magicien dès la fin de la traversée. C’est à ce moment que j’ai pris ma grande décision, celle de mettre mes pouvoirs au service de l’Alliance et de l’Expédition Humaine. Je n’étais qu’un magicien comme les autres, et l’histoire que je raconte est aussi celle de beaucoup de membres de l’Expédition, à leur débarquement en Kalimdor. A l’époque, on pensait avoir à peu près repris notre vite en main. Mais en fait, nous n'étions que des grains de sable. Le temps était compté, et nous continuions à tomber vers la guerre. »


La couleur de la terre fut la première chose qui surprit Stratego. Elle était brune, presque rougeâtre. La deuxième chose qu’il réalisa, c’est que les arbres étaient secs, et qu'on n’entendait pas de chants d’oiseaux. C'était un désert.
Il eut quelques jours pour découvrir les Barrens, au bout desquels il modifia quelque peu son jugement. C’était certes une étendue désertique, mais la température était chaude, sans plus. La végétation existait. Si ils s’installaient ici, ils n’allaient pas se dessécher sous un soleil de plomb.
Et puis un jour arrivèrent les nouvelles. Elles étaient parties de Lordaeron deux semaines après eux. Le Roi Terenas de Lordaeron était mort. Le Prince Arthas lui-même l’avait assassiné alors qu’il revenait de sa campagne contre le Fléau à Northrend. Au lieu de le détruire, Arthas semblait avoir rejoint du Fléau qu’il dirigeait à présent contre Lordaeron.
Un retour à Lordaeron étant totalement exclus, les hommes ne pouvaient qu’attendre, et espérer.
Et puis, un matin, les hommes furent brutalement appelés toutes affaires cessantes au plus proche quartier militaire. Stratego obéit, avec un mauvais pressentiment.
Le camp était non seulement en pleine activité, mais presque en état d’alerte. Il y avait des soldats armés de pied en cap qui patrouillaient, et beaucoup de messagers et de sentinelles en provenance de l’ouest.
En temps que magicien, il n’était pas un militaire à proprement parler, mais se rendit néanmoins avec les soldats à la tente de commandement.
Autour de lui, il détaillait les uniformes, leur diversité faisait penser à un arc-en-ciel de force et de courage. Les soldats provenaient de pratiquement nombreux royaumes. Il aperçut le rouge de Stromgarde mêlé au noir de Gilneas. Les plus nombreux étaient les gris porteurs du L stylisé de Lordaeron.
« Bien, j’irai droit au but, commença le maitre de guerre Criton, un officier vêtu de gris. Le plan original était de vous laisser quelques jours pour découvrir ce continent, Kalimdor, et de vous envoyer ensuite prêter main forte aux premiers colons et troupes d’explorations. Malheureusement, les évènements ont pris une tournure inattendue.
Une pause.
Vous allez partir dans le désert des Barrens dès aujourd’hui. Nous avons repéré des éléments hostiles. Une puissante armée qui a attaqué plusieurs de nos camps. Et… nous savons avec certitude qu’il s’agit de la quasi-totalité des forces de la Horde des orcs. »
Ce fut le brouhaha pendant plus d’une minute, jusqu’à ce que l’officier réussisse à rétablir l’ordre. Stratego était aussi sidéré que les autres.
« Comment est-ce possible ? demanda quelqu’un. Comment les orcs ont-ils pu arriver jusque ici ? Depuis combien de temps ?
- Difficile à dire. Les orcs ont attaqués un port d’importance en Arathi il y a quelques mois, et on pense qu’ils sont partis à bord des bateaux volés. Il ne doivent pas être ici depuis beaucoup plus longtemps que nous. »
Les discussions reprirent de plus belle.
L’attaque du port remontait à peu près au moment où Thrall et sa Horde avaient mystérieusement disparu. Une Expédition Orc, partie quelques semaines avant la leur, en direction d’une terre que personne ne connaissait il y a un an ? Sacrée coïncidence. Un orc avait-il révélé à Jaina Proudmoore l’emplacement de cette terre ? Non. Leur présence dans ce cas n’aurait pas été une surprise.
« Les orcs semblent être ceux libérés des camps et le clan Warsong, qui a toujours échappé à la capture. Nos éclaireurs les ont formellement identifiés. Vous partez immédiatement renforcer nos troupes en direction de l’Ouest. »

III
Après plusieurs jours de voyage à marche forcée, ils arrivèrent dans les montagnes appelées Stonetalon.
Une bataille avait eu lieu plusieurs jours auparavant, les forces de l’Alliance avait été balayés par les orcs, mais une partie des rescapés avaient pu se replier vers la passe qui menait dans les montagnes. C’est là que le groupe se rendait à présent pour la renforcer. Tout la colonne était en alerte. Si ils tombait sur une force de la Horde avant d’avoir atteint la passe, ou si celle-ci était déjà assiégée, ils n’auraient que peu de chances de victoire.
Le sous-officier qui informait les hommes arriva. Stratego et une trenatine de soldats se massèrent autour de lui.
« Alors ? Vous les avez repéré ? demanda le capitaine Terens, qui commandanit leur troupe.
- Non. Nos éclaireurs ont fait des reconaissance dans les alentours, et n’ont rien du tout repéré. Les environs sont déserts.
Une nouvelle inquiétude naissait dans l’esprit de Stratego.
- Alors ça veut dire que nous arrivons trop tard ? La passe est-elle prise ?
- Bien que les traces soient difficiles à relever sur ce terrain, il semble que non. Aucune armée importante n’est monté vers le nord depuis au moins notre départ.
Le soulagement aparut sur les visages.
- En forçant l’allure, nous pourrons être à la passe avant les forces orcs. Allons-y.
Ils arrivèrent même à la passe sans repérer le moindre signe de leurs ennemis. Les soldats de la garnison les accueillirent avec un soulagement mêlé d’espoir.
Stratego se mêla à une réunion de sous-officiers et officiers. Il n’en avait pas tout à fait le droit, mais personne n’allait le jeter dehors.
« Comme vous l’avez appris, il y a presque une semaine une importante force de la Horde a attaqué nos forts situés dans la plaine au sud des montagnes.
Ils ont balayé nos forces et ont tué beaucoup des notres. Nos forces avaient pour objectif de protéger les montagnes de Stonetalon, et le camp de Jaina Proudmoore, qui est établi en leur sein. La Horde semblait elle aussi vouloir monter vers le Nord, mais nous bloquions la seule passe. Nos forces ayant été très affaiblies par la bataille, nous pensions être attaqués et proablement battus d’une heure à l’autre. Mais rien n’et venu. Et mieux encore, d’après les renforts qui nous ont rejoint, le gros de la Horde semble s’être totalement évaporé. »
Il y eu des regards étonnés. « Des traces conduisent vers le nord-est, et tous les orcs ont disparus de Stonetalon ou des Barrens méridionaux. »
Stratego failli lever la main mais se retint. Peut-être par peur de la réponse, il décida de ne pas poser à ses hommes la question qui commençait maintenant à le hanter : « Si nous étions faibles, ils auraient pu prendre la passe sans trop d’effort. Il n’avaient pas grand chose à craindre de nous, alors pourquoi ne l’ont-ils pas fait ? »
Pour le première fois depuis son arrivée à Kalimdor, il pensait au chef des orcs, Thrall. Les soldats de l’Expédition avaient-ils été délibérément épargnés ? Ou Thrall avait-il simplement surestimé leurs défenses ? Stratego espérait de tout son cœur que la première hypothèse soit la bonne, mais il n’y avait absolument aucune preuve, et il était hors de question de tout miser sur une simple hypothèse. N‘osant en parler à personne, il fut hanté durant plusieurs jours par une idée fixe : et si l'Alliance pouvait nouer un contact diplomatique avec le chef Thrall ?

IV

Et puis, finalement, un nouvel ordre arriva. Un ordre comme nul humain n’avait jamais pensé en recevoir.
Stratego était en train de prendre son petit déjeuner, quand quelque chose tomba dans l’assiette de viande de son voisin, projetant aux alentour une partie de son contenu.
« Eh ! Ca va pas de lancer des…
Le soldat qui avait envoyer le paquet était en sueur, une lueur de folie dans le regard. Il était probable qu’il n’avait même pas réalisé où son objet avait atteri. Il avait l’air vraiment très impatient que les magiciens regardent ce qu’il avait apporté. C’était une sorte de tube, utilisé pour contenir les ordres officiels. Et effectivement, il y avait un ordre à l’intérieur. Les soldats se pressèrent autour pour le lire. L’ordre disait :
« Commandant Samaul de l’Expédition Humaine, lieutenant de Jaina Proudmoore à Kalimdor, à l’ensemble des forces stationnées aux Barrens et à Stonetalon.
Des évènements innatendus et sans précédent se sont produits dans les montagnes de Stonetalon. A la suite d’une rencontre entre le chef de guerre orc connu sous le nom de Thrall et Dame Proudmoore, et grace à d’autres sources d’informations, notre connaissance de la situation a été éclaircie et modifiée. Les principaux point sont notés ci-après :
- L’état de guerre n’existe plus entre la Horde et l’Alliance.
- Les humaines et les orcs semblent avoir eu les mêmes raisons de quitter Lordaeron et de s’établir à Kalimdor.
- Il s’ensuit que nous avons un ennemi commun. En conséquence, toute attaque contre quelque orc que ce soit, sauf en cas de légitime défense avérée, est strictement interdite. Les orcs sont considérés comem des alliés, et toute action contre eux sera jugée en conséquence comme un trahison.
- L’honneur des orcs est hors de doute. Leurs soldats sont dans le même besoin que nous, et obéiront aux ordres. J’attends que tout le monde fasse de même.
- Nous avons reçu des nouvelles des terres de l’est, et il est temps de les communiquer. Après que le Roi Terenas ait été assassiné, le royaume de Lordaeron n’a pas survécu. La cité d’Albatre a été prise. Quel’Thalas a été totalement anéantie. Dalaran a également été détruite il y a un mois. Nous ignorons ce qu’il est advenu ensuite aux terres de l’est, mais nos dernières informations font état d’une armée plus terrible encore que le Fléau qui s’est abattue sur elles. Dame Proudmoore est à présent l’autorité suprême des forces de l’Alliance sur Azeroth.
- Un grand nombre d’ennemis se sont amassés au nord, près de la forêt apellée Ashenvale, y compris des orcs manipulés par des entités démoniaques. La sécurité de l’Alliance est fortement compromise par leur présence. En conséquence, ordre à toutes les forces de marcher vers le Nord pour éliminer les éléments hostiles, et délivrer les orcs corrompus de leur influence.
- Les forces de Thrall partent elles aussi délivrer leurs frères. L’Expédition et la Horde combattront cote à cote dès les prochains jours. 
Nous ignorons quel sont les forces des démons. Puisse la Lumière vous guider. »
Plus personne ne bougeait, hormis ceux qui n’avaient pas pu lire et réclamaient maintenant le message à grand renfort de cris. Les yeux de Stratego se brouillaint de larmes, à la fois de choc et de chagrin.
Tout ce qu’il avait connu était loin derrière. Détruit à jamais en leur abscence. La cité de Lordaeron, qu’il avait visité à deux reprise, Quel’Thalas, où il espérait aller un jour, et la grande Citadelle Pourpre de Dalaran. Entre ces trois-là, des miliers de morts et la puissance de l’Alliance anéantie.
Stratego lutta contre la culpabilité. Leurs forces armées, bien que puissantes, étaient formées d’échantillons des six nations humaines. Ils avaient justement pris grand soin de ne pas trop affaiblir les armées d’un seul royaume. Même si ils avaient été là, Lordaeron n’aurait résisté qu’un peu plus longtemps avant de s’effondrer irrémédiablement. Ici, ils étaient en sécurité pour le moment, et le pacte avec la Horde ouvrait de nouvelles perspctives.
Car à ce propos, tous ses espoirs s’étaient réalisés. Thrall était le chef éclairé qu’il avait toujours paru être, et venait de prouver qu’il n’était pas l’ennemi des hommes. Oui, une paix était bien possible entre les humains et les orcs. A condition que ces deux races survivent aux prochaines semaines.
Cette pensée le ramena à la réalité. D’après le message, si la Horde et l’Alliance n’étaient pas ennemies pour le moment, il restait un autre péril, beaucoup plus grand : l’armée démoniaque dont parlait le message. Des démons… qu’est-ce qu’ils faisaient bien là ? La rumeur disait que c’était eux qui mettaient les terres de l’est à feu et à sang après la chute de Dalaran. Etaient-ils arrivés ici également ?
Le camp se vida, les barricades furent abandonnées, certains se demandant encore comment les orcs avaient pu arriver jusqu’au pic de Stonetalon sans passer par leur passe, le seul accès aux montagnes à des dizaines de kilomètres à la ronde [en réalité, l'armée des orcs s'est procurée un grand nombre de zepplins gobelins, et les a utilisés pour atteindre la montagne en évitant le combat]
Les discussions allaient bon train tandis que les colonnes avançaient.
« A votre avis, on peut vraiment faire confiance aux orcs ? Qu’est-ce qui leur fait dire qu’ls ne vont pas nous massacrer dès qu’on aura le dos tourné ?
- Nous, nous ne le ferions pas, répondit Stratego. Et je pense que les orcs partagent cette vision de l’honneur.
- Possible, répondit un soldat d’age mur aux traits tirés. J’ai vu tant de choses à leur propos… Les orcs sanguinaires qui ont déferlées sur Arathi et les Northlands il y a vingt ans, les pauvres créatures pitoyables qui étaient parqués dans les camps, et finalement ce peuple fier que nous avons affrontés il y a deux semaines… Je me demande comment ils ont pu évoluer autant en si peu de temps. Moi je crois aussi que les orcs comprennent la loyauté. »
Au fil du trajet, Stratego finit par se rendre compte que la profusion de couleurs qui caractérisait les armées de l’Alliance depuis leur arrivée dans les Barrens commençaient à disparaître. De plus en plus de soldats avaient des uniformes légèrement différents, ressemblants au gris de Lordaeron, mais bleutés. Même si certains hommes avaient gardé leur couleurs, de plus en plus de personnes adoptaient cet uniforme standardisé. En y réflechissant, le mouvement avait commencé lorsqu’ils avaient appris la chute de Lordaeron, comme si ces humains, seuls rescapés des royaumes à présent disparus dans une terre ravagée, s’étaient fait à l’idée et s’étaient rassemblés en une seule unité.
Tandis qu’ils approchaient du pic de Stonetalon, où le rendez-vous avait lieu, tous n’avaient plus qu’une seule idée en tête, les orcs. Comment allaient être ceux qui avaient failli anéantir leur race vingt ans auparavant ? Des optimistes, comme Stratego, à ceux qui montraient ouvertement leur méfiance, tous étaient en fait curieux de savoir ce que cette alliance unique dans l’histoire allait pouvoir engendrer.
La troupe se figea. Une troupe d’orcs venait d’apparaître.
Il ne s’agissait pas d’une troupe importante, la majeure partie des forces de Thrall et de l’Expédition étant déjà partie vers ce fameux combat à Ashenvale. Mais c’était impressionnant tout de même. Les deux groupes se firent face. Les orcs n’avaient pas l’air moins tendu qu’eux. Finalement, le chef des orcs s’avança.
« Throm-ka humains. Bienvenue à Stonetalon. »
Sa voix était tendu, mais il parlait avec un aspect réel. Le capitaine Terens commença à s’avancer à son tour.
« Salutations, orcs, répodit Terens. Nous attendions tous le rendez-vous.
Il tendit sa main avec prudence.
- Nous aussi, humain, répondit l’orc en acceptant la main, nous aussi. »
Un sourire s’épanouit progressivement sur le visage des deux soldats. Les deux groupes avancèrent l’un vers l’autre, et sans que ce soit l’entente cordiale, il ne se produisit aucune friction entre les races. Des mains se serrèrent tout comme on jettait des regards suspicieux, mais le premier contact était noué, moment irréel où deux décennies de combat et des milliers de morts semblaient sinon oubliés, du moins ignorés pour l’instant.
Humains et orcs ne se mélangèrent pas. Les armées établirent des campements séparés et les hommes y restèrent, même si quelques-uns, plus audacieux ou plus curieux, décidèrent de se mêler à l’autre race. Stratego était de ceux-là.
Le campement était semblable au leur, très ordonné et très réglementaire. Des tentes en cercle, des feux entre chaque groupe, et le poste de commandement au centre. Les soldats mangeaient autour des feux, et, sans les emblèmes de la Horde et les kodos massives qui tiraient les chariots de ravitaillement, on aurait pu croire à une organsation humaine. L’ambiance, cependant, était toute autre. Au bout d’une petite demi-heure, il n’était plus possible d’en douter.
On sentait aux murmures prononcés autour des feux, ou au visage déterminé de ceux qui regardait l’horizon, que ces orcs était prêt à tous les sacrifices, à tout endurer pour la victoire, comme s’ils n’avaient rien à perdre. Sans en avoir de preuve tangible, il semblait que seuls les orcs étaient dans cet état. Bien que taurens et les trolls soient aussi alertes qu’il était nécessaire en temps de guerre, il semblait que seuls les orcs avaient cette attitude concentrée et presque désespérée.
Ils étaient dans le camp depuis presque trois quarts d’heure, perplexes, sans échanger plus de quelques mots. Un tauren isolé fini par leur jeter un coup d’œil et lança, non sans méfiance :
« Ishnu-pô-ra, guerriers. Vous contemplez vos nouveaux amis ?
- Salutations, tauren. La Horde est faite d’honorables guerriers que nous nous devons de rencontrer avant la bataille, répondit Stratego en inclinant la tête.
Un elfe reprit :
- Ils sont fiers. Et… »
Il hésita.
« Ils sont très différents de ce qu’ils étaient il y a vingt ans, quand ils ont déferlés sur nos terres.
Le tauren eut une espèce de rire.
- Ces orcs sont de courageux guerriers. Vous avez du mérite pour leur avoir résisté.
Le sourire du tauren s’éteignit aussi vite qu’une bougie qu’on souffle. Il regardait fixement l’horizon. Stratego avait déjà fait volte-face. En face de lui, sur tout un pan de l’horizon, le ciel était devenu rouge. L’espace d’un instant, il crut à un coucher de soleil, mais la nuit était tombée depuis une heure déjà, et d’ailleurs il regardait le nord-est et pas l’ouest. La couleur était d’un rouge sang, et très loin, de petites flammes vertes semblables à des étoiles filantes en descendait avant de disparaître de sa vue.
« Mais qu’est-ce que c’est ? souffla un fantassin.
- Ca, ce sont les dresseurs des orcs qui viennent les ramener au bercail, lacha le tauren. Vous feriez mieux de regagner votre camp. »
Là-dessus, il courut rejoindre ses frères.
« Qu’est-ce qu’il dit ? demanda un nain . Quel est le rapport avec les orcs ?
- Je n’en ai pas la moindre idée, répondit le mage. Mais j'ai bien l'intention de l'apprendre. »
Ils étaient tous des grains de sable, entrainés par le courant du temps. Et ils tombaient vers la guerre.

Poster un commentaire - Commentaires (0)
Créé le 02/08/2008 à 15:52:51 - Modifié le 02/08/2008 à 15:54:45

Histoire courte, qui raconte la rencontre entre Stratego et Cari Selena.

Contexte :
Le royaume de Lordaeron a durement été ébranlé par la première vague du Fléau. Tandis que le prince Arthas part à Northrend, Jaina Proudmoore a discrètement monté une Expédition Humaine, formée de membres de l'Alliance de toutes les nations et principalement de Lordaeron, avant de se lancer à travers l'océan, vers l'ouest. Les humains et leurs alliés finissent par atteindre les cotes inconnues de Kalimdor et y rerouvent les orcs. Ils sont maintenant remontés vers Ashenvale pour y affronter une armée de démons.

Année 20 : les alliés d'Ashenvale
La quiétude était retombé sur les dernières plaines des Barrens. La deuxième nuit avait recouvert le champ de bataille de son manteau clair et froid. De la lisière de la forêt, Stratego voyait encore les dernières traces de la terrible bataille qui avait opposé l’avant-veille l’Expédition humaine et la Horde des orcs aux armées corrompues du clan Warsong et à la pluie d’infernaux subitement tombés du ciel devenu encore plus rouge que les reflets déclinants du l’astre du jour. 
Il n’y avait assisté que de très loin, mais avait su tout ce qu’il y avait à savoir. Les orcs à la peau rougeoyantes, avec des flammes au fond des yeux. Les forces du fameux chef Thrall, combattant les artifices des démons. Et surtout, humains, orcs et leurs alliés unis devant un même ennemi. Il se détourna et repartit dans la forêt. La malédiction des orcs étaient terminée. Mannoroth avait été vaincu, et les lueurs rouges dans le yeux des orcs s’étaient toutes éteintes. 

Il marcha un moment, puis aperçut une lueur. Un feu brillait à quelques mètres. 
Un jeune homme brun qu’il avait vaguement vu quelques heures auparavant lui fit signe. Il trouvait encore ça magique de voir trois humains, deux nains, deux orcs et un troll discuter autour du même feu, malgré la tension qui marquait encore les voix. 
« Alors, tu es un magicien c’est ça ? De Dalaran ? lui demanda le brun. 
- Oui, acquiesça le jeune mage au cheveux roux, j’ai pris officiellement ce titre alors que nous étions déjà arrivés à Kalimdor. » 
Les autres le regardèrent avec un certain respect. 
« Content de t’avoir parmi nous mon gars. »
Stratego eut un léger sourire, puis il reprit : 
« J’ai vu la bataille de loin. Vous y étiez c’est ça ? 
Les autres hochèrent la tête. L’un des orcs avait une trace de coup de hache dans le flanc tandis que le troll était borgne. L’un des nains avait également un bout de chair brulé à vif. 
- T’inquiète, lui dit ce dernier, je pense que certains des démons sont restés dans la forêt. En tout cas, c’est là que les Warsongs en sont transformés en ces créatures démoniaques. Tu l’auras bientôt ton combat. 
- Et ces femmes guerrières dont parlent les rescapés des Warsongs ? 
- Pas vu, répondit l’un des humains. Mais elles ont été signalées plus au nord. On craint qu’elles n’attaquent nos camps les plus avancés. 
- Qu’est-ce qu’on va faire dans les prochains jours à votre avis ? demanda le deuxième nain. S’enfoncer encore dans la forêt, ou retourner dans les Barrens ? 
- Regardez ! s’exclama soudain le troll. 

Les regards se tournèrent dans la direction qu’il indiquait. De leur position dans une clairière surélevée, ils pouvaient observer quelques centaines de mètres autour d’eux. Les arbres bougeaient comme sous l’effet d’un vent violent. On entendit des bruits assourdis provenant des alentours. Soudain, des arbres s’enflammèrent, perçant la nuit de lueurs d’incendie. A leur lumière, on peut voir que d’autres arbres avaient pris une teinte grise, et bien qu’on ait pu croire à une illusion d’optique, la tache grise semblait gagner très lentement du terrain. Des bruits étouffés se mirent à s'élever des sous-bois. 
« Par la Lumière ! 
- Vite ! s’écria l’un des hommes, allons voir ce qui se passe ! » 
Le groupe rassembla ces affaires et corut vers les arbres proches. 
« Eh ! s'exclama quelqu'un. Il y a quelque chose... »
Deux formes jaillirent des fourrés. Les deux nains tirèrent et en abatirent une en plein vol. L’autre atterrit au beau milieu du groupe. Stratego ne avait vu cette créature qu’en dessin rapporté à Dalaran peu avant qu’il ne parte à Kalimdor, mais il la reconnut aussitôt. Une goule. 
La créature poussa un mugissement, et fut aussitôt décapitée d’un coup de hache bien ajusté. 

Il y eut un autre beuglement et ce l’apparition suivante fut une créature de cauchemar, bardée de cicatrices et tenant un hachoir sanguinolent dans un de ses bras difformes. 
Un orc poussa un juron qui fut noyé dans le vacarme des armes à feu. L’abomination paru affectée mais chargea néanmoins. 
Un grand coup de hachoir se brisa sur le bouclier d’un orcs. L’autre attaqia, hache levée, mais l’abomination l’atteignit en pleine tête avec le crochet géant qu’elle tenait dans l’autre main, le tuant sur le coup. Le groupe chargea, encerclant la monstruosité, qui finit par s’écrouler. 
« Qu’est-ce que c’est que ces choses ? cria l’orc au bouclier. 
- Ce sont les morts-vivants, répondit un humain. Les ennemis qui nous ont fait fuir de Lordaeron. 
- Nous sommes venus à Kalimdor parce que le Fléau était déjà en train de submerger nos terres, rajouta Stratego. Nous pensions les avoir semés en venant ici, mais apparemment ils nous ont suivis. La forêt doit grouiller de morts-vivants et de démons. 
- Nous devons rejoindre les camps et vite, s’exclama un des nains. Nous ne tiendrons pas longtemps ici et on va avoir besoin de nous ailleurs. » 
Ils distinguèrent soudain le fracas d’une lutte non loin. 
« Et plus tôt qu’on ne le pense ! » 

La bataille faisait rage à deux cents mètres. Un campement de l’Alliance était attaqué par une vague de morts-vivants. Ils avaient apparemment été pris par surprise, la nourriture était répandue sur le sol et certains des hommes n’avaient même pas d’armes. Une partie du camp commençait à flamber. 
« Regardez ! » 
Un troisième groupe surgit des bois de l’autre coté du champ de bataille. Un groupe de guerriers montés envoyait des projectiles que Stratego n’avait encore jamais vu, qui rebondissait après avoir frappé un premier ennemi et permettait ainsi d’ouvrir facilement une brèche dans les rangs adverses. Une rangée d’archers les suivaient en lançant une pluie de flèches sur les lignes en pleine bataille. 
Humains et morts-vivants furent pareillement pris au dépourvu. Une partie des morts-vivants se détourna pour s’occuper des nouveaux venus, tandis que les forces de l’Alliance profitèrent de la diversion pour se regrouper. 
Le groupe descendit rapidement le monticule où ils se trouvaient pour se joindre au combat. L’assaut des morts-vivants avaient repris, et ceux qui étaient probablement les femmes-guerrières s’étaient évaporées. Un bataillon d’orc arrivé en renfort prit les forces du Fléau par le flanc tandis que les forces du camp attaquaient de front. L’armée maudite se dispersa. 

Ils furent d’abord poursuivis, mais les chevaliers avaient du mal à avancer dans les sous-bois d’Ashenvale, et ils semblaient craindre une embuscade. Les forces de l’Alliance et de la Horde se regroupèrent bientôt dans les restes du camp. Bien qu’il soit difficile d’en juger à la lueur des torches, il devait y avoir une quarantaine de soldats de la Horde et un peu plus des forces de l’Alliance. Moins d’une centaine d’hommes, dont une bonne partie blessés. 
Une chance qu’orcs et humains aient été dans le même camp. C’était même leur seul espoir de salut, vu le nombre de morts-vivants semblaient infester la forêt. Etrange, se dit-il, cette alliance conclue juste avant cette invasion… Il chercha une tente de commandement. Il n’y avait que quelques hommes à l'intérieur. 
« Stratego Telenil, magicien de Dalaran, se présenta-t-il. Je viens d’arriver au camp avec un groupe d’hommes. Pouvez-vous me dire ce qu’il s’est passé ? » 
Les hommes semblaient concentrés et agacés par son intervention, mais un haut-elfe penché sur une carte lui répondit tout de même. 
« Nous ne savons pas exactement. La journée avait été calme, et soudain on en a vu surgir de partout. D’après nos éclaireurs, ils arrivent de la mer et par les Barrens. Ce que nous avons affrontés n’était qu’une avant-garde. Il y a plusieurs centaines de morts-vivants et de démons là-dehors, et il en sort de partout. Nous pensons nous replier vers le nord en espérant retrouver assez de troupes pour contrer les colonnes qui menacent de nous encercler. 
L’elfe eut un soupir. 
Nous sommes sans nouvelles de beaucoup de petites unités qui étaient dispersées dans la forêt. Nous espérons qu’elles pourront rejoindre nos troupes, mais nous ne pouvons plus les attendre. Le Commandant a décidé de lever le camp dans une heure.
- Je vous remercie. Je suis à vos ordres. » 
Il ressortit. Le camp était effectivement dans un sale état. Des tentes étaient incendiées, des hommes blessés, l’équipement dévasté. L’intervention des orcs avait heureusement permis d’éviter le pire. 
Il réfléchissait. Qu’est-ce qui avait bien pu pousser Jaina à s’allier avec les orcs ? 
Stratego était plus que jamais persuadé que leur chef avait eu raison ; malgré les tensions au sein de l’armée, les orcs étaient finalement bien plus proches d’eux qu’on ne l’admettait. Ils ressemblaient plutot à ce qu’il avait appris du chef Thrall qu’à ce qu’en disait les récits de boucheries des livres sur la Seconde Guerre. Non, le problème n’était pas là. 
L’Expédition Humaine était partie juste à temps vers Kalimdor, sans qu’on donne de véritable raison au départ. Ca pouvait ressembler à une fuite, mais ils s’étaient dirigés droit vers l’ouest pour parvenir après une navigation des plus dangereuses vers une terre ne figurant sur aucune carte, pour y retrouver comme par hasard la Horde des orcs disparue de Lordaeron juste avant le début du Fléau. Et l’Alliance s’était alliée avec elle au pic de Stonetalon, alors qu’une bataille s’était encore déroulée la veille. Mais oui ! Leurs forces étaient à Stonetalon, à chercher paraît-il un certain oracle qui pourraient leur donner des instructions sur l’avenir. C’est ça, et les orcs y étaient aussi. L’oracle leur avait probablement dit qu’un péril les menaçait, et les avait convaincu de l’affronter ensemble. Etait-ce un homme de ce genre qui avait dit à thrall et à Jaina de fuir vers Kalimdor ? En tout cas, ce ou ces personnes les avaient probablement tous sauvés. Qui pouvaient-ils être, eux qui jouaient cette partie d’échecs contre les démons ? Il se promit de le découvrir. 

Arrivé à la périphérie du camp, il fut interrompu dans ses réflexions par quelque chose qui lui agrippa l’épaule. Il se retourna aussitôt en levant une main, prêt au combat. Mais la créature qui l’avait approché n’était qu’un orc, blessé mais encore capable de tenir debout. 
« Je vous ai trouvé. Il y a des gens, des humains, souffla-t-il. Blessés, pas loin. Il faut les aider. 
- Où ? lui demanda le mage. Vous pourrez m’y conduire ? 
L’orc hocha la tête. 
- Alors allez-y, il faut faire vite. De grosses forces mort-vivantes approchent dans cette direction, et nous allons partir dans une demi-heure. 
Après une brève explication avec un infirmier, Stratego partit. Les rescapés en question se trouvaient à quelques centaines de mètres à peine du camp. Il étaient une bonne trentaine. A sa grande surprise, il vit des femmes et même des enfants. Certains ne devaient pas avoir plus de dix ans. Une bonne moitié des hommes étaient blessés, et à peine trois ou quatre semblaient en état de se battre. 
« Qu’est-ce qu’ils fichent là ? murmura-t-il. 
- Il s’agissait de prisonniers, répondit l’orc. Capturés par les Warsongs durant les premiers combats. La suite je n’en sait pas plus, je suis tout de suite venus vous prévenir. 
Bon ! cria l’orc à l’intention des prisonniers. Ecoutez-moi ! Nous allons vous conduire jusqu’à notre camp de base et vous soigner. »
Il y eut un mouvement dans la foule. Stratego il se rendit compte avec un sursaut de colère que ces humains semblaient considérer l’orc comme un ennemi. Apparemment, c’est uniquement parce qu’il se tenait à coté qu’ils n’attaquaient pas 
« Ca suffit ! cria-t-il. C’est cet orc qui est venu nous prévenir qu’il y avait des réfugiés ici. Sans lui personne ne vous aurait jamais trouvé ! » 
« Restez tranquilles, renchérit une jeune fille. Les orcs ne vous ont jamais fait de mal ! Vous préférez quoi, rester ici ? » 
L’inquiétude décrût lentement. 
« Bien, fit Stratego. Tous les blessés qui peuvent marcher, venez. Les autres, restez-là, des infirmiers vont arriver. » 

En rentrant au camp, Stratego repensa à l’orc qui était parti à la recherche d’aide dès qu’il avait vu des blessés humains. En aurait-il fait autant si il avait découverts des orcs sans défense, attendant une mort presque certaine ? La majorité des gens se trompaient décidément sur le compte des orcs. C’était une race fière, mais honorable. Intrépide, mais juste. 
« Vous venez de Dalaran n’est-ce pas ? 
Stratego leva les yeux. C’était la jeune fille qui avait parler pour défendre l’orc. 
- Oui. J’y ai été élevé. 
Elle était un peu plus jeune que Stratego, d’un an ou deux peut-être. Elle semblait fatiguée, mais néanmoins vive et intelligente. Elle avait les yeux bleus, et des cheveux blonds mi-longs qui lui tombaient sur les épaules. 
- Moi aussi, répondit-elle. J’ai un peu étudié la magie, mais plutot celle de la Lumière. Je m’appelle Cari Selena. Je suis contente de vous voir, peu de magiciens de la Citadelle sont venus avec nous. Les autres sont sans doute tous morts maintenant...
Stratego hocha la tête. Il avait laissé beaucoup de camarades là-bas, et doutait à présent qu’il puisse les revoir un jour. 
- Merci d’avoir parlé pour l’orc. Je vois que certains ont compris qui ils étaient vraiment. Comment êtes-vous arrivé là ? » 

Ils parlèrent un long moment, jusqu'à ce que le signal du départ soit donné et que la troupe s'éloigne vers le nord. 
Elle était venu par les premiers navires, alors que Stratego avait embarqué beaucoup plus tard. La jeune fille lui raconta qu’ils avaient été capturés par les orcs durant les combats qui avaient eu lieu dans les Barrens, et emmenés ici par les orcs. Le clan Warsong, supposa Stratego. Puis, les femmes-guerrières qui se faisaient appelés les elfes de la Nuit avaient repoussés les orcs, et avaient trouvés les camps. Il ne leur avaient fait aucun mal, peut-être parce qu’il y avait des femmes et des enfants, ou parce que c’était les ennemis de leurs ennemis. Ils les avaient simplement conduit à l’orée de la forêt en leur ordonnant de ne jamais y revenir. Puis ils avaient rencontrés des troupes de l’Alliance entrés dans la forêt, mais l’assaut des morts-vivants les avaient pris par surprise. Ils étaient là, faibles et mourants, quand lles secours étaient arrivés. 
- Je crois aussi, ajouta-elle, qu’une paix durable est possible entre les orcs et les humains. Vous combattez ensemble et celui-ci a risqué sa vie pour nous aider. 
Stratego regarda dans le lointain, vers les arbres sombres. Il la regarda. 
- Oui. Si tout ça finit un jour, on s'installera surement sur ces terres. Il faudra alors veiller à ce que les anciennes haines ne reviennent pas à la surface. De grandes batailles se préparent, et il faudra nous unir. Si nous échouons, et que les morts-vivants parviennent à conquérir la forêt, nous n’aurons plus d’autre endroit pour nous enfuir que l’océan. Nous avons perdu un royaume à l'est, il ne faut pas perdre ce refuge. 
La jeune fille hocha la tête, une soudain larme au coin des yeux. 
- Pour notre monde, tous ensemble. On se battra. »

Poster un commentaire - Commentaires (0)
Créé le 02/08/2008 à 15:56:46 - Pas de modification

Plaguelands de l'ouest, dans une maison abandonnée.

Le couteau de l'écarlate était toujours posé sur la gorge de la fille. Comment Stratego avait-il pu ne pas le voir approcher, il n'en savit rien. Il avait certes entendu quelques rumeurs sur les Croisés, mais ni lui ni Farie n'avaient l'air de morts-vivants. Stratego se dit qu'il allait peut-être pouvoir le raisonner. Tout ce qui importait, c'était que l'homme aux joues maigres ne fasse pas de geste inconsidéré.
"Du calme, dit-il lentement, on ne te veut aucun mal et elle n'a rien à voir là-dedans."
Le Croisé eut un sourire qui ne lui paru pas du tout aimable. Et puis, d'un geste fluide, il plongea sa dague dans le coeur de la fillette. Elle poussa un cri. Ses yeux marrons s'aggrandirent, et la lumière dans ses yeux s'éteignit. Elle tomba au sol.
Stratego resta pétrifié quelques secondes.
"Mais pourquoi tu as fait ça ordure ! hurla-t-il. Est-ce qu'un gamine de douze ans pouvait bien avoir l'air d'une mort-vivante ? Je croyais que vous serviez la Lumière !
- Tu crois quoi ? La Croisade n'a jamais puni ceux qui ont tué des humains. Mais elle récompense ceux qui lui apportent des objets magiques. Ne t'en fais pas, mage, sourit-il de nouveau. Tu seras le prochain.
Stratego fixa le corps sans vie de la petite fille. Il s'occupait d'elle depuis presqu'une semaine... Il fut envahi d'une vague du fureur comme il n'avait jamais ressenti. Le monde devint rouge, il rassembla toute la puissance qu'il possédait pour le combat. Et du fond de sa rage, un grand pouvoir lui répondit.


Le Croisé était pris dans la glace. Stratego était blessé, mais il ne le sentait même pas. Le combat avit été bref et violent, mais maintenant c'était terminé. Il savoura le moment où il se tourna vers le Croisé, et encore plus celui où il vit que cet humain sans émotions avait enfin peur. Des flammes se rassemblèrent autour de lui et il leva les bras.
"Crève."
Un torrent de flammes jaillit vers le voleur. Il hurla, transformé en torche vive. Stratego le regarda sans le moindre remords, et même avec un contentement féroce. Crève. Il faut que tu sentes ton corps bruler avant de plonger dans le néant. Le Croisé s'effondra. Stratego s'approcha du corps. Il était difficile de deviner qu'il avait jadis été un humain, se dit-il avec satisfaction. Certaines des flammes qui brulaient encore était noires. Cela réveillait un écho chez lui, un peu désagréable. Où est-ce que j'en ai déjà vu ? se demanda-t-il abstraitement. Ah oui, ces démonistes dans les Barrens, au cours d'une intervention avec Syldur. C'est eux qui les utilisaient.
Sainte Lumière.
Il redevint lui-même et s'effondra au sol, en pleurant sous le choc et la honte. La magie était une drogue dangereuse, lui avait-on dit et redit durant son enseignement. Pourtant il avait complètement oublié tous les conseils et toutes les prudences. Ca, il avait obtenu le pouvoir. Mais il avait tué le Croisé sans hésiter et sans remords, pris plaisir à sa souffrance, et c'était même arrangé pour qu'il souffre au maximum avant de l'envoyer dans l'oubli. Si il le racontait, on lui dirait qu'il était en légitime défense, qu'il n'y avait pas de plus grand crime que de tuer un enfant, et que le voleur ne méritait pas mieux. Mais Stratego, lui, savait qu'il ne pensait à rien de tout ça à ce moment.
Il n'avait pas tué ce Croisé pour la justice, il l'avait fait parce que, pendant un moment affreux, il était agréable de faire souffrir, peu importe qui. C'était le pouvoir d'exterminer les autres, de les dominer, de tuer. Les sentiments qui menaient au service de la Légion Ardente.
C'est contre ça que je me bat, se défendit-il, contre ça que je me suis toujours battu. Cette pensée réussi à le calmer un peu. Il ferma les yeux et se plongea quelques instants dans les préceptes de la Lumière, dans le lien de son bonheur propre avec celui du monde. Il savait qu'il se sentirait toujours coupable, mais il se promettait aussi que jamais plus il ne retomberait dans cette magie.
Ses yeux étaient encore humides quand il s'approcha doucement du corps de Farie et l'incinéra, respectueusement cette fois, dans des flammes chaudes. Adieu, petite fille innocente.
En tout cas, j'aurai vu pour quoi je me bats, se dit-il. Protéger les petites filles, et tous les créatures du monde, de l'horreur indicible qu'il avait senti et qui attendait toujours, quelque part, pour retourner dans ce monde.

Poster un commentaire - Commentaires (0)
Créé le 02/08/2008 à 16:05:57 - Modifié le 02/08/2008 à 16:20:43

Theramore, citadelle de Foothold

Stratego sentit les énergies s’accumuler autour de lui…et cette fois, un petit éclat bleu avec des flammes rouges jaillit de ses mains pour frapper la cible au mur.

« Tu progresses, fit le haut-elfe. Mais tu essayes encore trop de mélanger les deux sorts, alors que c’est ni une boule de feu ni un éclair de glace. C’est quelque chose de nouveau, entre les deux. »

Il incanta durant quelques secondes et expédia une Frostfire bolt en plein centre de sa cible. Un peu vexé, Stratego essuya les quelques gouttes de sueur à son front. Le sort n’était pas difficile, c’était même une plaisanterie par rapport aux mécanismes de la téléportation, mais il avait tendance à se ramener à l’éclair de glace au lieu de marier les énergies correctement.

« Aller, on va déjeuner, fit-il. On reprendra tout à l’heure. »

L’autre mage essaya vaillamment de ne pas sourire et lui emboîta le pas hors de la salle d’entraînement, vers le réfectoire.

«  Alors, demanda l’elfe entre deux bouchées de tortue aux herbes, comment va la famille ?

- Bien, merci. Clara a eu trois ans l’hiver dernier et Soren devrait bientôt avaler autre chose que du lait. Cari a repris le travail, même si elle n’a pas grand monde à soigner puisque que les combats se passent à l’autre bout du monde.

- Je vois. Pour en revenir aux sortilèges, tu commences à t’en sortir avec les Frostfire bolt. Tu ne devrais pas avoir trop de mal à ajouter les renforcements de glace que tu connais une fois que tu auras maîtrisé l’incantation de base.

- Et pourtant ça reste un sort de feu.

- On peut aussi bien le lancer en glace si besoin est, avec une incantation presque identique.

- Comment le Kirin Tor a-t-il pu créer un truc pareil ? demanda l’humain

-Ils étudient le changement d’élément depuis des années. Certains archimages arrivaient déjà à lancer des blizzards de foudre ou des cônes d’acide… mais c’était fait par des calculs et des méthodes d’archimage. Pour ce que j’en sais, c’est le premier sort de ce type utilisable par un mage normal.

Stratego hocha la tête. A Dalaran, un groupe de mages parmi les plus géniaux s’occupaient exclusivement de tests et de calculs magiques totalement abstraits, mais qui avaient permis d’élaborer des nouveaux sorts et quantité d’améliorations pour les sorts existants. Il était admis parmi les étudiants et certains professeurs qu'au vu des méthodes de calcul qu'ils utilisaient, les magiciens de ce groupe ne pouvaient pas être totalement sains d’esprit. Apparemment, le carnage qui avait accompagné la destruction de Dalaran n’avait pas mis un terme à ce genre de recherche.

«  Au départ, ça a été élaboré pour les élémentalistes, reprit l’elfe, puisque la Frostfire bolt leur permet d’utiliser à la fois leur maîtrise du feu et du givre. Eux peuvent amplement compenser la baisse de puissance par rapport aux sorts classiques. Bon aller, conclut-il en posant ses couverts, au boulot.

- Je ne suis pas élémentaliste. Rapelle-moi pourquoi je passe ma journée à galérer sur ce sort au lieu de faire jouer mes enfants ?

- Parce qu’il serait dommage que tu en sois réduit aux projectiles des arcanes si tu te retrouves contre des ennemis qui résistent au froid.

- Ouais. Je me disais bien que j’avais une bonne raison.

- Aller, on y retourne. On doit bien avoir encore trois ou quatre heures avant de céder la place. »

L’humain soupira, jeta discrètement un coup d’œil aux notes qu’il avait pris, et suivit son collègue vers les escaliers.

Poster un commentaire - Commentaires (0)
Créé le 26/08/2008 à 22:21:56 - Modifié le 21/05/2009 à 23:10:08

Cette histoire se passe durant les niveaux de Warcraft III : The Frozen Throne. L’histoire est fictive, mais les évènements auxquels prennent part les personnages sont tirés du background officiel. Contexte :
1) Maiev Shadowsong, Malfurion Stormrage et Tyrande Wisperwind sont partis à la poursuite d’Illidan et de ses nagas, qui ont récupéré un puissant artefact, l’œil de Sargeras. Ils le rattrapent à Dalaran, d’où les nagas ont chassé le Fléau et sont en train d’invoquer un sortilège surpuissant. Kael’thas et ses forces, secourus la veille par Tyrande, acceptent de couvrir les elfes de la nuit dans leur assaut.
2) Sur le point d’être exécutés par les humains, les elfes de sang s’enfuient vers un monde qui s’avèrera être l’Outreterre. Kael y retrouve Illidan, ce que la plupart des elfes ignorent, et lui prète allégeance
3) Illidan et ses alliés prennent le contrôle de l’Outreterre, mais ils y sont retrouvé par le seigneur démon Kil’Jaeden, qui force Illidan à partir à Northrend pour y détruire le Roi Liche, seigneur du Fléau, piégé dans son trône de glace. Les elfes de sang progressent dans le continent gelé et lancent l’assaut contre le glacier d’Icecrown, siège du Trone de Glace, où les morts-vivants ont rassemblé toutes ses forces.


[b]I[/b]
L’abomination faucha deux des soldats dans un bruit mou. Plus rien à faire pour eux. Une sorcière lança une Lenteur, qui permit à d’autres guerriers de prendre la créature en tenaille.
Veriden se concentra sur celui que l’abomination venait de frapper d’un coup de hachoir, et murmura une brève prirère. Il y eut une lueur jaune, et les blessures du soldat se refermèrent. Criblé de coups, le mort-vivant finit par tomber. Du coin de l’œil, Veriden vit les cadavres des deux fantassins qui commençaient à se relever… Une dissipation de masse brisa leurs os et renvoya leurs corps au repos. Il chercha des yeux le nécromancien et lui expédia un Chatiment. L’homme subit le choc de plein fouet, et la sorcière en profita pour l’achever.
Au-dessus d’eux, une gargouille se débattait dans les Entraves aériennes d’un faucon-dragon. En moins de quinze secondes, elle fut broyée, et ses morceaux retombèrent sur le champ de bataille. Le chevaucheur vira au nord, vers la base elfe de la nuit que des Couatls surgis de Dalaran étaient en train de harceler.
Au sol, Veriden vit son frère Retan charger vers un démon des cryptes, bouclier en avant. Veriden murmura un mot de pouvoir, et les énergies de la Lumière se concentrèrent pour le renforcer. L’ex-nérubien mordait, griffait et lançait des insectes à l’attaque, mais Veriden pouvait soigner les blessures beaucoup plus vie que le mort-vivant ne les infligeait. L’araignée s’effondra dans son sang vert.
Autour d’eux, les elfes de sang commençaient à prendre le dessus. Le seigneur de l’effroi qui commandait l’assaut avait déjà battu en retraite, et les morts-vivants furent définitivement repoussés quand un choc de flammes spectaculaire du prince Kael fit sauter les chariots à viande qui bombardaient les tours.
« Bravo petit frère, lança Veriden. Tu te bats de mieux en mieux.
- Va t’occuper des blessés au lieu de me flatter, sourit Retan.
Le prêtre se penchait vers un archer blessé par une goule, quand une nouvelle secousse fit trembler le sol. Dalaran était à plusieurs kilomètres, et pourtant ils la sentaient jusqu’ici. Qu’est-ce que les nagas pouvaient bien être en train de libérer ? En tout cas, ce fut la dernière secousse. Une heure plus tard, les nagas et les elfes de la nuit étaient partis sans laisser de traces.

« Mouvement les gars, lança le lendemain le lieutenant Sunrider avec un grand sourire.
- Où on va ?
- A Dalaran. Les troupes de l’Alliance sont entrées la ville ce matin. Le Fléau a été repoussé, et c’est grâce à nous. Voilà qui devrait nous attirer un peu de considération de ce crétin de raciste de Garithos… »

Une semaine plus tard.

« Il a fait QUOI ?
- Il a arrêté le prince Kael et toutes ses forces, répéta Veriden sans parvenir à maitriser sa voix. Pour trahison avec les nagas. Et ca risque d’être bientôt notre tour.
- Mais qu’est-ce que c’est cette histoire ? fit son frère avec colère.
- Garithos a envoyé Kael et des dizaines d’entre nous en mission suicide face à une armée de morts-vivants. Les nagas lui ont permis de gagner quand même, mais Garithos les a tous enfermé, et va sans doute les faire exécuter.
- Mais ça n’a aucun sens. Les soldats de Kael n’y sont pour rien, sans parler des civils. Ca n’a rien à voir avec nous !
- Et pourtant il y a des gardes armés au bout de l’allée. »
Ils étaient une dizaine d’elfes dans la maison, dans une rue désolée des ruines de Dalaran. Il y eut un long silence.
« Qu’est-ce qu’on peut faire ? demanda une jeune femme avec une armure de cuir.
- Pas grand chose… répondit Retan. On n’ a nulle part où aller. Il n’y a aucun des notres autour de Dalaran.
Les notres avait-il dit. Veriden sentit un frisson de rage et de peur l’envahir. Est-ce qu’on en était arrivé là ?

Ils attendirent plusieurs heures, jusqu’au coucher du soleil. Et puis il se mit à y avoir des bruits dans les rues inférieures. Des bruit de lutte. Les elfes avaient dressé l’oreille.
« Qu’est-ce qui se passe ? demanda une petite fille.
- On dirait qu’on se bat, répondit Retan.
- Mais qui se bat ?
- Je vais voir, décida Meïane, la jeune femme.
- Trop dangereux, répondit un homme âgé. Les gardes vous tueront si ils vous voient.
- Si ils me voient, répondit-elle avec un sourire mauvais. Elle se glissa par la fenêtre et se fondit dans l’ombre.
Veridan se demandait si elle était sérieuse. Même si elle était discrète, elle n’était pas invisible. Pourtant elle revint au bout de vingt minutes.
« J’ai vu Sunrider. Lui et les autres Lieutenants sont en train de rallier tout le monde. Les nagas les ont délivré, et ils ont ouvert un Portail qui va nous permettre de filer d’ici.
- On peut tenir face aux forces humaines ?
- Pas ici, répondit Veridan. Ca a l’air d’être la pagaille et Garithos nous tombera dessus avant qu’on ai pu s’organiser. De toute façon, il y a trop de non-combattants parmi nous.
Il y eut un bref silence.
- Il n’y a pas d’autre solutions ? demanda le vieil elfe.
- On n’a plus le choix. Notre peuple doit partir ou subir un nouveau massacre. C’est la guerre là-dehors»
Effectivement, ils entendaient les sonneries de repli des troupes de l’Alliance.
Les elfes de sang sortirent prudemment des barraquements.
« Il reste des gardes, murmura quelqu’un.
- Par pour longtemps.
- Je m’en charge, déclara Meïane en avançant. Vous, faites sortir les autres elfes de leurs maisons. »
Veriden lui emboita le pas, refusant de la laisser seule. La sortie était barrée par deux humains, en armes et armure. Mais ils leur tournaient le dos, et ils écoutaient la bataille en contrebas.
L’unique coup que l’un d’eux parvient à donner s’écrasa contre le bouclier que Veriden avait invoqué autour de l’elfe. Bon sang, elle était douée.
« Impressionant, dit-il avec sincérité.
- Merci, sourit-elle.
Leurs regards se croisèrent, et ils se regardèrent, immobiles, durant quelques secondes.
- Au portail. »

[b]II[/b]
Les elfes de sang et les nagas sont parvenus à retenir les forces de Garithos jusqu’à ce que leur peuple ait pu fuir par le Portail, qui a été refermé. Provisoirement en sécurité, les elfes passent maintenant leur première nuit dans un désert rougeatre.

Cet endroit n’était pas naturel, se dit Veriden en se réveillant. Tout était si mort… comme si il y avait eu un cataclysme. A coté de lui, Meïane dormait encore. Il se leva doucement, et sortit de la tente quelques minutes plus tard.
L’aube était proche, mais la teinte rouge du ciel était déjà visible. Il n’y avait aucune trace d’animaux, et la végétation se résumait à d’énormes champignons rouges. Des bouts de rocs déchiquetés flottaient dans l’air, sans que rien ne les fasse aparemment retomber.
« Déjà réveillé ? s’étonna Retan en arrivant derrière lui.
- Toi aussi.
- Oui mais je n’avais pas de jolie fille dans ma tente.
Veriden rougit.
- Plus sérieusement, reprit son frère, j’ai interrogé des nagas. Cet endroit s’appelle la Péninsule de Hellfire [des flammes infernales en version franscisée].
- Hellfire... marmonna le prêtre. Hellhole* oui ! Il n’y a rien ici. Pas d’animaux, pas d’arbre, rien que des champignons rouges et des gouffres sans fond. Et en plus ça ne m’apprend rien. Tu as déjà entendu ce nom-là ?
- Non, admis Retan. Les elfes de la nuit venaient de Kalimdor, mais je n’ai même pas l’impression qu’on y soit. Il a du se passer quelque chose ici. Je ne vois pas comment la nature aurait pu créer un endroit pareil.
[size=9]*Hellhole : expression anglaise signifiant quelque chose comme « trou paumé »[/size]

Ils parcoururent des yeux la plaine dévastée.
« Tu as pensé à Eïdriss ? fit Retan.
Eïdriss était leur plus jeune sœur et le dernier membre de leur famille. Leur père et leur sœur ainée étaient morts en combattant le Fléau, et leur mère avait été massacrée en même temps que le moitié de Quel’thalas. Eux trois avaient survécu, et à leur départ pour retrouver l’Alliance, les deux frères avaient provisoirement placé Eidriss dans un des innombrables refuges de Quel’thalas ravagé.
Veriden hocha la tête
- Evidemment. Il n’était pas prévu qu’on parte plus de deux ou trois mois. Il soupira. Quoi qu’il arrive, il faudra qu’un de nous retourne s’occuper d’elle.
- Aller, vient. Le camp ne vas pas tarder à réveiller, et on aura sans doute une longue route à faire dans notre petit coin de paradis. »
Alors qu'est-ce que ça serait en enfer, se dit sombrement le prêtre.

[b]III[/b]
Deux mois plus tard. Les nagas et les elfes de sang avaient poussé le Fléau devant eux et étaient parvenus jusqu’au dernier bastion du Roi Liche. Des morts-vivants étaient arrivé de Lordaeron et étaient parvenus à débarquer, mais l’arrière-garde des elfes les avaient retardés suffisamment longtemps pour qu’ils ne se puissent pas participer à la défense. Il n’y avait plus qu’à conquérir les quatre obélisques d’Icecrown pour pénétrer dans le Pic, et leurs forces pourraient éliminer le Roi Liche et la totalité des morts-vivants avec lui.
Malheureusement, ça ne se passait pas bien.

« Veriden Dawnstrider, sixième phalange, souffla-t-il en arrivant dans la tente d’état-major.
- Au rapport ?
- Les morts-vivants nous ont submergés. Ils ont fortifié l’obélisque et sont repartis à l’attaque. La moitié de nos hommes sont morts et nous avons du abandonner nos positions. Nous n’avons vu aucun signe de la force naga.
- Le capitaine Moonwatcher ?
- Mort. Un trio de Destructeurs l’a abattu avec d’autres lanceurs de sorts. »
Le général se dirigea vers la carte, d’un air résigné. Des jetons bleus, rouges et cyans indiquaient la progression des forces d’assaut. Quelques heures plus tot, elles recouvraient le quart d’Icecrown et deux obélisques. A présent, l’officier faisit reculer les derniers points rouges à proximité de l’obélisque occidentale
« Nous ne pouvons plus faire grand chose, dit-il aux autres commandants. Nous avons perdu le contact avec les nagas du nord. Nous ne pouvons plus attaquer l'obélisque sans eux, en tout cas pas la garder. Et le Fléau doit leur tomber dessus en masse.
- Je suis d’accord. Il faut envoyer nos dernières réserves au nord-est pour essayer de rétablir le contact avec eux. Et si ça ne marche pas… »
Veriden sortit de la tente et n’entendit pas la suite.
Il se pencha vers certains des blessés du camp de base et fit de son mieux pour soigner leurs blessures. Il se dit que ceux-là avaient de la chance d’avoir été ramenés. Les morts-vivants ne faisaient pas de prisonniers.
Soudain, il y eut une immense vague de puissance qui déferla depuis le pic au centre de la vallée. Veriden se releva d’un bond. Il n’avait jamais rien senti de pareil. Et c’était dangereux… Mortellement dangereux.
« Qu’est-ce que c’est ?! s’exclama un mage.
- Le signe qu'on a échoué, cria Veriden. Il faut partir. Vite ! »
Les officiers l’avaient senti aussi, et criaient déjà les mêmes ordres. Ils avaient perdu. Ils avaient eu une occasion irremplaçable de détruire d’un seul coup le Fléau, de venger Quel’thalas et de libérer le monde d’un mal incommensurable. Mais le Fléau était victorieux, et maintenant venait le commander un être d’une puissance incomparable. Assez, se dit-il. La seule chose qui importait était de partir de là.

Finalement, ils avaient réussi à s’enfuir. Le Fléau ne les avait que mollement poursuivis, que ce soit parce qu’il les dédaignait ou parce que le Roi Liche ne voulait pas se lancer dans un nouveau combat, et la plupart des survivants avaient pu regagner la cote. La défaite était terrible, mais ils avaient évité désastre plus grand encore.
Mais Veriden cherchait quelqu’un.
« Doran ! cria-t-il.
Le ranger leva les yeux, et pendant un instant, parut ne pas le connaître.
- Veriden. Content de te revoir en vie.
- Tu es dans la coordination. Est-ce que tu sais où est mon frère ? Je crois qu’il était à Dragonblight [région du sud de Northrend] avec le second groupe de la troisième phalange.
Doran réfléchit une seconde. Son visage s’attrista.
- C’est la force qui tenait la côte où Arthas a débarqué. Un groupe de rescapés nous a rejoint mais, Veriden, je suis désolé… je l’aurai reconnu si il en avait fait partie. »
Non. Veriden sentit le froid de Northrend le glacer. Il pria pour qu’au moins, le corps de son frère connaisse le repos et ne serve pas dans les rangs des morts-vivants.
« Qu’est-ce que tu comptes faire ?
Bonne question, se dit le prêtre. Retan était mort. Il n'avait plus de famille. Plus que Eidriss, se dit-il.
- Je vais rentrer à Quel’thalas, décida-t-il.
- Tu es sur ? demanda Doran. L'Outreterre n'est pas si mal tu sais. Ca n’est pas partout comme à Hellfire.
- Tant mieux si ça te convient, répondit Veriden. Mais Quel’thalas, est notre terre ancestrale, et puis, c’est là qu’est ma sœur. Rien de ce qu’il y a dans ce monde mort ne me manquera. »
Sauf peut-être Meïane, s’abstint-il d’ajouter.
Le ranger hocha la tête. « Tu veux que je transmette un message à quelqu’un ?
Veriden ouvrit la bouche, mais après tout, il se ravisa.
- Non. merci. »

Il se dirigea vers un des navires. A Lordaeron, il prendrait la route de Quel’thalas. Il retrouverait Eidriss… et verrait ce qui pourrait bien arriver au reste de son peuple.

Poster un commentaire - Commentaires (0)
Créé le 17/09/2008 à 11:53:14 - Pas de modification
Pages: 1   2