Zaphira
Race: Elfe de sang
Classe: Pr?tre
Guilde: Fils de Quel'Thalas
Niveau: 76
Serveur: Kirin Tor
Jeu: World of Warcraft
Etat: Actif
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Au sein de cette vallée, possédée par l'ombre et la mort, le cauchemar pourrait durer une éternité. Des cieux, sans discontinuité, ces maudites météorites venaient s'écraser, balafrant encore plus cette terre, amenant les monstres de la Légion opposés aux peuples mortels. Dans un soupir, l'Anachorète quitta le ciel nuageux du regard pour revenir à l'étude d'une carte de la région, tendue par son assistant, le Vindicateur Baelnar.

Etant un jeune Draeneï à la carrure imposante comme la plupart de ceux de sa race, il baladait ses gros doigts d'un point à un autre tentant d'expliquer une stratégie à la frêle Prêtresse qui, finalement, ne semblait écouter que d'une oreille distraite. Ce comportement, pourtant classique de sa commandante, avait le don de l'agacer malgré tout l'amour qu'il entretenait pour elle.

- Vous m'écoutez Anachorète ?
- Hein ? Heu ... oui oui, Baelnar. Tu sais que je te fais entièrement confiance pour ces aspects. Je n?y comprends rien du tout de toute manière, ce qui compte pour moi, c'est d'apporter la Lumière là où elle doit l'être.

Embrassant du regard les alentours de l'Autel des Sha'Tar, elle poussa un nouveau soupir avant de terminer. "A vrai dire ... partout dans ce pays". Le Vindicateur ouvrit la bouche pour répondre avant de se raviser, apercevant un autre Draeneï à la chevelure tirant sur le blanc comme sa robe richement décorée qui s'approchait. Baelnar inclina légèrement la tête devant cet être au charisme naturel propre à tout bon dirigeant. Il fixa d'un regard froid le couple avant de s'exprimer avec un ton dénué d'émotion, sans même les saluer.

- J'ai décidé de modifier en grande partie l'opération. Vos idées n'ont plus lieu d'être Vindicateur Baelnar. J'ai prévu ... un plan tout spécialement pour vous, Anachorète Zaphira.
- Je vous écoute, Grand Anachorète Hamrish.

Il lui offrit un léger demi-sourire. Depuis qu'elle le connaissait, l'Elfe n'avait jamais vu un tel signe se dessiner sur les lèvres de cet homme. Il n'avait, jusqu'alors, que confirmé sa réputation d'une personnalité froide et implacable complètement dévouée à la Lumière, mais bien peu en l'amour qu'elle devait porter. Ce genre d'homme promu à des postes si hauts dans la hiérarchie de l'Aldor, ne l'étaient que par nécessité militaire face aux menaces qu'ils combattaient. La jeune fille frémit devant la mine réjouie de son supérieur.

- Vous allez mener un petit groupe de diversion, ici. Il désigna sur la carte un petit escarpement rocheux, contournant une plaine promise à être le prochain champ de bataille contre les forces d'Illidan. En attirant l'attention des forces principales à revers, nous pensons qu'ils nous offriront ainsi un accès direct à leur Felcanon mobile que nous pourrons détruire le temps qu'ils se rendent compte du subterfuge. C'est classique, mais très efficace.
- Un petit groupe ... combien de personnes, Grand Anachorète ?
- Vous serez, afin d'assurer la discrétion de votre passage par l'escarpement ... cinq personnes.

Baelnar hoqueta et se retint avec difficulté d'exprimer son opposition à la demande d'Hamrish. Nul n'était censé remettre en question les exigences éclairées et emplies de vérité d'un Grand Anachorète de l'Aldor. Pourtant, ce que venait de faire le vieux Draeneï relevait d'un envoi au suicide, que pourraient faire cinq personnes contre une armée complète de démon ? Anticipant une quelconque protestation, le commandant ajouta.

- J'ai sélectionné les plus braves et plus efficaces guerriers pour vous accompagner, Anachorète. En plus de votre assistant, ceux-là seront avec vous. Il fit signe à un garde qui fit venir un Orc et deux Nains. Je crois savoir que vous connaissez déjà le Vindicateur Thunderfist et eux sont les Vindicateurs Thorin et Kernos Thunderhammer ... ils sont frère jumeau, impossible, de savoir lequel est qui.

Les deux Nains inclinèrent poliment la tête à l'attention de Zaphira. Ils n'étaient effectivement en rien différentiables. Les deux, vêtus de plaque intégrale, laissant échapper des barbes rousses de leur casque, et armé de marteau de guerre faisant approximativement deux fois leur taille. Uzlag se contenta de la gratifier d'un "Lok'thar, Anachorète de Grapeshire", ce qui ne manqua pas d'arracher un sourire à l'Elfe. Avec le Sergent, Baelnar et la Lumière pour l'accompagner, elle savait désormais que rien ne pourrait leur arriver, malgré la difficulté de la mission.

- Vous partirez le plus rapidement possible, le gros des troupes est déjà en train de se préparer ... il ne faudrait pas que vous soyez en retard. Nos vies dépendront de votre succès, quelques salves de Felcanon suffiraient à nous balayer. Que la Lumière soit avec vous.

Hamrish se retira, laissant un silence pesant derrière lui, troublé uniquement par le son des météorites lancés à pleine vitesse pour s'écraser au sol. Tous attendaient un geste, un mot, une réflexion de la jeune Prêtresse qui restait, sans réellement le vouloir, leur commandant. C'est finalement l'Orc qui brisa la glace.

- Je trouve que le plan du vieux, il sent pas bon, de Grapeshire. C'est pas que j'ai peur de me battre à un contre dix face à des hordes de démons, mais y'a des limites quand même.
- Le Vindicateur Thunderfist a raison Anachorète. J'ai beau avoir pleinement confiance dans la vision de mes supérieurs, plus avancés que moi sur le chemin de l'absolution, nous n'avons presque aucune chance de survivre, renchérit Baelnar.
- Presque ... presque n'est pas aucune. Nous ferons en sorte de nous en sortir et sans faillir, car la Lumière est avec nous. Nous n'avons guère le choix de toute manière, il serait très mal venu de ma part de refuser les ordres d'un Grand Anachorète. Nous partons sur-le-champ.

Zaphira savait que son statut ne faisait pas encore l'unanimité au sein de l'Aldor. Elle restait pour eux une Elfe de Sang, et potentiellement une agente des Clairvoyants. Par la Lumière, ce qu'elle détestait toutes ces histoires de politique. Avec une détermination rare, elle s'empara de la carte, de son bâton et se mit en route pour le fameux escarpement. Malgré l'inquiétude générale, le reste du groupe suivi sans un mot de plus.


***

Le petit groupe avançait avec difficulté. L'escarpement rocheux indiqué par le Grand Anachorète se révélait être étroit et à bonne altitude pour une chute mortelle. Même avec leur petite taille, les Nains peinaient dans leurs armures lourdes alors que la jeune Prêtresse faisait de grands efforts pour ne pas se prendre les pieds dans sa robe.

Ils avaient pris avec eux, sur insistance des jumeaux Thunderhammer, un grand sac dont le contenu restait un mystère, mais qui pesait son poids sur les épaules d'Uzlag. Visiblement, Thorin possédait des connaissances en ingénierie et leur avait simplement indiqué que le sac serait indispensable à leur mission. Zaphira n'ayant pu résister au charme enjôleur de ces "deux petits êtres rieurs et sympathiques", elle avait balayé les protestations de l'Orc et du Draeneï contre tout chargement lourd et inutile.

Baelnar, qui ouvrait la marche, agita son immense masse à deux mains typique des Paladins de sa race, donnant le signe de faire halte. Il les invita ensuite d'un autre signe à s'approcher discrètement pour observer les mouvements de l'ennemi depuis un surplomb. L'Anachorète frémit devant le spectacle qui s'offrait à eux. Les troupes Illidaris devaient, au bas mot, être deux fois plus nombreuses que le gros des forces de l'Aldor qui lanceraient l'assaut frontal.

Ils pouvaient apercevoir les six prototypes de Felcanon mobile bien aligné. Cette nouvelle génération d'arme de destruction permettait d'ajuster l'angle du canon entre l'horizontale et la verticale, lui permettant de pilonner les positions adverses sans forcément les positionner sur des hauteurs. Les craintes de Hamrish étaient justifiées, il suffisait aux troupes conventionnelles de démons de ralentir la première ligne de l'Aldor pendant que l'arrière se faisait bombarder méthodiquement.

- Vindicateur Thorin, allez-vous enfin nous expliquer ce qu'il y'a dans le sac qu'a porté Uzlag Thunderfist ? S'interrogea Baelnar.
- Par la barbe de mon père, un lance roquette et deux roquettes ! Annonca fièrement Thorin. Devant la mine déconfite des trois ignorants en technologie Gnome il précisa. Une espèce de fusil géant, que l'on pose sur l'épaule et qui permet de lancer des fusées avec une charge explosive importante.
- Et si la fusée se lance pas ? Grogna Uzlag.
- Nous aurons alors offert du divertissement plutôt qu'une diversion aux démons, je pense. Ajouta cyniquement Kernos.

Les deux Nains s'engagèrent alors dans un conciliabule agité. Thorin argumentant que son frère devait le soutenir et ne pas imaginer que ses inventions pourraient mal fonctionner. L'autre contre argumenta, rappelant les nombreuses expériences au front durant lesquels les machines du premier avaient lâché au moment critique. Devant le débat sans fin, l'Orc dans sa finesse naturelle souleva chacun des deux Thunderhammer par la barbe et les enjoints à cesser leur dispute immédiatement.

- C'est bon, reposez-les, Vindicateur. Ordonna Baelnar sur un ton légèrement exaspéré. Vous comptez utiliser comment votre machine ?
- Je pensais mâcher une partie du travail à ce bon vieux Hamrish. Expliqua Thorin en se lissant la barbe avec un regard noir pour l'Orc. Puisque nous disposons d'un explosif à distance, autant faire exploser un ou deux de leur canon, ce sera une magnifique diversion.

S'accordant quelques secondes de réflexion, les combattants arrivèrent rapidement à la conclusion que l'idée du Nain semblait la seule piste intéressante dans la situation actuelle. La jeune Prêtresse, paraissant plongée dans une méditation depuis quelque minute et n'ayant pas pris part au débat, se releva soudainement. Elle frappa le sol de son bâton attirant la bénédiction de la Lumière sur tout le groupe qui se sentit renforcé sans réellement savoir pourquoi.

- Que la Lumière nous protège et puisse le Feu sacré s'abattre sur ces serviteurs du Néant. Ne tardons pas plus.

Ils entamèrent la descente au bout de l'escarpement. L'Anachorète n'hésita plus à prononcer un mot de pouvoir, consumant une plume d'oiseau dans le Feu sacré, pour léviter à quelques centimètres du sol. Sa robe ne gênant plus ses déplacements, ils atteignirent tous la plaine, dans le dos des forces d'Illidan, sans accidents.

 

***

Thoradin tremblait. Couché à quelque distance du Felcanon le plus à gauche de la lignée, il priait la Lumière pour ne pas être vu par un Felguard quelconque avant d'avoir pu tirer sa roquette. Malgré sa dispute avec son frère, il espérait lui aussi que son engin fonctionnerait parfaitement. Le Nain lâcha un juron. Ce maudit tremblement l'empêchait d'aligner correctement sa cible, il fallait qu'il se calme. Fermant les yeux, il chercha le réconfort de la Lumière. Retrouvant en lui la bénédiction de la Prêtresse, il reprit sa visée totalement détendu. "Elle ne manque pas de talent la petite Elfe", pensa-t-il avant d'activer la mise à feu.

Une trainée de fumée et de se forma entre lui et ce qui fût le Felcanon. La force de l'explosion le surprit. L'objectif se volatilisa dans un bruit de tonnerre, un flash lumineux suivi de plusieurs autres détonations dues aux munitions qui entraînèrent une réaction en chaine. La réaction des forces démoniaque ne se fit pas attendre. Deux Nathrezim se mirent à crier des ordres en Eredun, alors que le chaos s'emparait de leurs troupes. La diversion fonctionnait à merveille, les Felcanon restants se mirent en mouvement, tentant de se replier pour être déplacés d'un demi-tour. L'ennemi croyait à une attaque dans son dos.

Sans demander son reste, le Nain courut se réfugier auprès de ses compagnons, restés en arrière au couvert de quelques gros rochers. Après quelques félicitations pour ce joli mouvement, ils prirent tous conscience subitement que, d'ici peu, leur zone grouillerait de centaines de démons. Les quatre Vindicateurs pensèrent déjà à la mort plus qu'honorable qui les attendait en préparant leurs armes. Seule Zaphira eut un éclair de lucidité et reprit la situation en main.

- N'y pensez même pas, j'ai dit que la Lumière nous protégerait, mais je crois qu'il faut l'aider un petit peu. Faisons route rapidement le plus discrètement possible, pour l'autre côté de la lignée de canon ! Lorsque leur armée sera ici, nous pourrons tirer une nouvelle roquette et il faudra espérer que les troupes d'Hamrish seront sur les quatre engins restants. Ils doivent déjà être en mouvement avec ce feu d'artifice.

Devant le regard circonspect de sa petite troupe, l'Anachorète rajouta, hésitante, "Heu ... c'est un ordre ! Bougeons". Baelnar ne réprima pas un sourire devant la première crise d'autorité de sa commandante. Elle commençait enfin à assumer son rôle, dommage que ce soit si tard. Néanmoins, comme de parfaits soldats, ils suivirent l'Elfe qui amorçait son mouvement et entrevoyaient un espoir de survie. L'intuition de Zaphira fut heureuse, à peine une minute après leur départ, des dizaines de démons envahirent leur place de tir.

Le groupe se déplaçait à grande vitesse, mais le reste des forces Illidari commençait à se déployer de leur côté, cherchant encore l'ennemi et investissant les autres positions de tir pouvant menacer leur précieux engin de destruction. Les Felcanons retournés tirèrent une première salve dans le vide, vraisemblablement des munitions éclairantes permettant d'atténuer la pénombre constante de Shadowmoon. Ce fut leur unique chance de fonctionner. Le gros des troupes de l'Aldor fondit dessus, comme prévu dans le plan d'Hamrish et les mirent hors d'état de nuire.

Néanmoins, un des projectiles explosa à proximité de la troupe de diversion, les révélant très clairement à un commando ennemi. Sans hésitation, un groupe de trois Felguard et d'un Elfe de Sang équipé de deux lames courbe se précipita vers eux. Uzlag émit un grognement réjoui du combat qui allait suivre et s'exclama sans que personne puisse protester "Occupez les créatures infernales, je me charge du Sin'Dorei". Il chargea le Chasseur de Démon en poussant un cri de guerre ressemblant vaguement à "THUNDERFIST !" alors que les trois Paladins abattaient leurs jugements de Lumière sur les démons.

Le Maître-Lame et son adversaire paraissaient de niveau équivalent. Leurs armes s'entrechoquant dans des parades arrachant parfois des étincelles, chacun anticipant avec précision où l'autre frapperait. A ce niveau, les observateurs ne pouvaient plus parler de combat sauvage, mais bel et bien d'une véritable démonstration artistique. Deux danseurs, engagés dans des tourbillons mortels, affichant des mouvements gracieux pour lesquels la moindre faute, la moindre inattention, serait fatale.

Les trois démons montraient un clair avantage sur leur adversaire. Leur taille et leur force étaient incomparables en duel singulier, même pour des Paladins aidés de la Lumière. Seules les prières de soins donnaient la vigueur nécessaire à parer les puissants coups de hache qui les auraient brisés autrement. Les marteaux, imprégné de toute la force de leur foi, brûlaient parfois la peau des Felguards les affaiblissant. Mais l'Anachorète le savait, ça ne suffirait pas. Revigorer sans cesse ses trois compagnons concentrait toute son attention et toute son énergie, elle n'arrivait pas à utiliser sa Lumière offensive.

Le manche du marteau de Kernos fût tranché par un coup totalement enragé de son adversaire, faisant trébucher le Nain en arrière. Un voile d'horreur s'abattit sur le visage de Zaphira, qui n'eut d'autre choix que de se concentrer sur eux, aux dépend des autres Paladins. Sans réfléchir, elle abattit  le Feu sacré sur le démon, qui fut consumé sous la puissance déployée par la Prêtresse. Trop tard, le temps d'assembler cette force lumineuse, Kernos gisait tranché en deux. Remettant à plus tard les larmes, elle se retourna pour esquiver de justesse la hache d'un autre Felguard en se jetant à terre. Thorin avait succombé durant sa manoeuvre pour sauver l'autre Nain. D'un geste, elle châtia mortellement et instantanément son ennemi par la Lumière.

Baelnar balaya son opposant d'un coup de marteau circulaire avant de s'écrouler lui-même au sol. La jeune Elfe se précipita vers lui pour constater les dégâts. Le démon lui avait perforé le poumon droit défonçant l'armure d'un geste imparable. La Prêtresse pouvait le sauver, mais, la panique la gagnant peu à peu, elle peinait à concentrer son pouvoir. Le Vindicateur, dans sa douleur, fixa quelques instants le ciel et se permit de lui offrir un sourire.

- Anachorète, j'ai été vraiment extrêmement fier de vous servir. Votre compassion et votre discipline doivent être un exemple pour toutes les générations à venir. Je suis certain qu'un jour, vous serez nommée Anachorète Suprême, Haute Prêtresse de l'Aldor et que vous les conduirez tous vers l'absolution.
- Ne parlez pas ainsi Baelnar ! Si la moitié de vos dires sont vrais, vous serez là, à mes côtés ! Je vais vous soigner et ...

Elle ne put terminer sa phrase. Une violente explosion secoua la terre à quelques mètres d'eux, les projetant. Zaphira, à demi consciente, presque assommée par le choc, put voir sortir du cratère un infernal qui se dirigea, sans se préoccuper des alentours, droit vers la grande bataille. Elle chercha son ami Orc du regard, espérant qu'il était venu à bout de son adversaire. Un sourire se dessina sur son visage lorsqu'elle l'aperçut, debout, pratiquement collé au Sin'Dorei, sa lame enfoncée dans le coeur de ce dernier. Ce même sourire disparu quand elle vit l'arme du Chasseur de Démon pénétrant la chair verte au niveau du bas ventre.

Luttant pour ne pas sombrer, elle aligna quelques derniers mots appelant à l'aide de la Lumière sur Uzlag. Le couple de danseurs tomba finalement au sol. Constatant une faible aura lumineuse, au niveau de la blessure de son ami, elle s'abandonna aux limbes de l'inconscience, espérant de tout coeur que son dernier geste suffirait à le sauver.

 

***

La jeune Elfe ouvrit lentement les yeux. Sa vue restait trouble et des maux de tête l'assaillirent immédiatement. Progressivement, les choses s'éclaircirent, jusqu'à ce qu'elle reconnaisse le visage, penché au-dessus d'elle, qui arborait une mine insatisfaite.

- Grand Anachorète, bégaya-t-elle. Nous avons réussi, je crois.
- Bien mieux que je ne l'espérais. Il soupira. Vous êtes encore vivante ...

Reprenant peu à peu ses esprits, elle afficha un visage d'incompréhension devant l'attitude et les paroles de son supérieur. Bougeant ses doigts, elle constata la texture du sol terreux de Shadowmoon. Pourquoi ne l'avait-il pas ramenée à la base ?

- On dirait que ça vous déçoit.
- Je suis déçu effectivement. Son visage se fendit d'un sourire presque carnassier et il reprit d'un ton accusateur et méprisant. Les catins dans votre genre, maudite Elfe, ces sauvages d'Orc et toutes ces sous-races n'ont rien à faire dans notre ordre. Vous venez abîmer notre pureté et n'êtes qu'une denrée sacrifiable. Je vois que c'est chose faite pour la majorité de votre groupe, même ce traître de Baelnar y est passé.

Un sentiment de révolte s'empara de l'Elfe. Les paroles du Draeneï la choquaient au plus haut point. On ne pouvait se prétendre servir la Lumière et tenir un tel discours, c'était insensé. Rassemblant le peu de forces qui lui restait, elle tenta de se redresser. S'attendant à ce geste, Hamrish la contra de ses deux puissantes mains, la plaquant au sol, lui interdisant tout mouvement.

- N'espère même pas, sale Sin'Dorei. Toi et ceux de ton peuple, même ces prétentieux qui se disent "Clairvoyants", n'êtes que la lie de ce monde, le futur de la Légion. Vous rejoindrez tous votre soi-disant Roi, ce monstre totalement fou. En te tuant, je te ferais échapper à ce destin, tu devrais me remercier. D'ailleurs (un sourire pervers s'afficha sur son visage), je vais prendre mon dû pour cet acte honorable. On raconte, et je suis persuadé que c'est la vérité, que les petites peste dans ton genre allez faire d'excellente remplaçante aux succubes. Vu ta manière indécente de toujours te coller aux gens pour "leur apporter l'amour de la Lumière" ... tu n'es que la preuve même de tout ça.

L'horreur s'inscrit sur le visage de Zaphira. Il allait prendre son "dû". Il n'oserait quand même pas ? Relâchant une de ses mains, il agrippa la robe de l'Elfe, voulant la déchirer à l'aide d'une dague. Terrifiée, la Prêtresse tenta de profiter du manque de prise de son agresseur pour se défendre. Un coup de poing puissant au visage annihila sa tentative. Le Draneï continua avec sa lame, révélant le buste et rapidement l'entier du corps nu de la jeune fille.

- Regardez-moi ça, elle ne porte même pas de sous-vêtements. Une catin, c'est bien ce que je disais, tu vas avoir ce que tu mérites.

Hamrish voulut mettre sa menace à exécution, portant sa main à sa taille pour défaire ses propres vêtements. L'Anachorète ferma les yeux, désespérée, sans plus aucune force, elle ne pourrait pas l'empêcher. Une pensée pour Elebrinda, sa compagne, se forma et la tristesse s'ancra en elle, lui arrachant des larmes. Il valait mieux qu'elle meurt après ça, elle ne pourrait vivre souillée ainsi. Se résignant, elle attendit la désagréable sensation qui allait suivre.

Le bruit étrange du glissement du dur s'enfonçant dans le mou parvint à ses oreilles, mais elle ne sentit pourtant rien en elle. Rouvrant lentement les yeux, elle vit le visage d'Hamrish figé dans un air totalement stupéfait. Une goutte de liquide toucha son buste, fixant les lèvres entre-ouverte de son agresseur, Zaphira constata le sang qui s'écoulait de sa bouche. Descendant encore le regard le long du corps du Draeneï, elle perçut la large lame de métal, aux stries écarlates, dépassant de son bas-ventre.

Un autre son de succion marqua le retrait de l'arme du corps d'Hamrish qui s'affaissa sur le côté, révélant Uzlag. Après avoir remis son épée en place dans son dos, il s'agenouilla vers elle, semblant nullement affecté par sa nudité. L'Elfe, encore sous le choc, ne put articuler un mot, se laissant faire alors que l'Orc tentait de la ramasser avec toute la douceur qu'il pouvait montrer. Elle s'accrocha à son cou, pleurant au creux de son épaule alors qu'il la portait vers la base de l'Aldor. Le Vindicateur Thunderfist ne prononça pas un seul mot du trajet, le temps des paroles viendrait plus tard, quand elle serait remise ...

 

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Créé le 02/07/2008 à 12:43:06 - Modifié le 02/07/2008 à 12:47:45
L'odeur du ciment fracassé, de la poussière dégagée par une bâtisse tout juste mise à terre, lui imprégnait les narines. Les cris, les explosions, les lames qui s'entrechoquaient, tous ces sons se perdaient dans ses tympans depuis déjà trop longtemps. Elle n'avait nul besoin de voir pour savoir, ressentir ce qui se passait autour d'elle, la douleur, la souffrance qui se dégageait de cet endroit immonde que l'on appelait ... champ de bataille. La capuche relevée voilait son visage d'une ombre. Aucun des quatre soldats qui l'accompagnaient, pas même son fidèle Vindicateur, ne percevait les larmes qui coulaient presque à flot constant sur ses joues. Plus qu'elle ne l'admettrait jamais, elle aurait voulu que quelques autres soient avec elle en ce moment. Le débarquement tellement chaotique les avait tous en grande partie séparés les uns des autres et la jeune prêtresse ne pouvait plus qu'espérer que tous vécussent encore.

Le groupe s'avançait avec prudence dans les ruines du bâtiment. Ne sachant même pas exactement, ce qu'ils y faisaient, ni même ce qu'ils pourraient y faire. Tous restaient simplement en protection autour de la jeune femme alors qu'Uzlag avançait en tête. Au premier abord, les soldats de la Shattered Sun, des fusiliers, s'étaient retenus de sourire ou de rire en voyant la frêle Elfe qui les accompagnait. Lorsqu'une flèche s'était plantée dans son épaule gauche, ils avaient bien pensé qu'elle y passerait rien que sous le choc et pourtant elle n'avait pas vacillé. Quand ils la virent retirer la flèche et régénérer la blessure d'une aura lumineuse sans avoir poussé un seul cri de douleur du début à la fin, ils comprirent leur erreur de jugement et se promirent de suivre la petite jusqu'au bout.

Zaphira n'avait pas pu récupérer la totale mobilité de son bras, cela lui demanderait un peu de concentration et de calme pour faire appel à la Lumière suffisamment fortement. Cela ne lui importait que peu, elle devait garder son énergie pour les cas plus graves, les blessures qui endolorissaient les membres de ceux qui combattaient. Une plainte légère se fit entendre sur la droite, le groupe stoppa tout mouvement. Les quatre tireurs se déployèrent à pas de loup, approchant lentement de la source du son. Ils la repérèrent rapidement. Six soldats Sunfury blessés suite à l'effondrement du bâtiment, acculés contre le mur de ce qui fût une pièce. Un seul d'entre eux pouvant encore tenir une arme, prêt à se battre jusqu'au bout. Les tireurs de la Shattered mirent en joue.

- Assez !

Les doigts s'arrêtèrent à moins d'un millimètre des gâchettes lorsque la voix cristalline et le mot en Thalassien résonnèrent. Seul un coup de feu retentit, touchant le Sunfury armé. Les tireurs se retournèrent, regardant Zaphira sans comprendre alors que celle-ci s'avançait déjà. L'un d'entre eux s'exprima finalement.

- Dame, qu'est-ce que cela signifie ? Nous devons ...
- Abolir leur souffrance et les aider, continua-t-elle en l'interrompant.
- Mais ce sont des ennemis ! Vous n'y pensez pas c'est dang ... mmmpf. La grosse patte de l'Orc appuyée sur la bouche de l'Elfe mit fin à son discours.
- Laisse la faire, je n'approuve pas plus que toi, mais, généralement, elle sait ce qu'elle fait, conclut Uzlag.

Les soldats Sunfury la regardaient approcher avec crainte. Redoutant une quelconque sorcière ou encore démoniste qui abattrait ses ténébreux pouvoirs sur eux. Leurs yeux s'écarquillèrent lorsqu'elle s'agenouilla vers l'un des blessés et que de ses mains, la Lumière jaillit, apaisant sa souffrance et réparant ce qui pouvait l'être immédiatement. Zaphira entreprit de s'occuper de chacun d'entre eux totalement hagard d'incompréhension. Celui touché par le coup de feu sembla se réveiller, aux portes de la mort, il s'exprima avec difficulté.

- Une ... Prêtresse ... la Lumière ... mais qu'est-ce que ...

La jeune elfe s'approcha de lui, allant jusqu'à le prendre dans ses bras, d'un geste protecteur, comme pour lui offrir un dernier moment de réconfort avant le trépas. Et pourtant, les deux corps semblèrent s'illuminer, elle essayait quand même de le sauver.

- Shhhhht, n'épuisez pas le peu de force qu'il vous reste, murmura-t-elle. Laissez-moi faire, ne souffrez point, vous devez vous raccrocher à la vie, gardée par la Lumière.
- Il ... est ... trop tard ... pour moi.

Il toussa un peu de sang vermillon qui se déposa sur la robe sombre. Elle le serra plus fort contre elle, il avait mal, ses larmes mouillaient le vêtement saint de la prêtresse. Tous les autres restaient stupéfaits, plus un bruit émanait d'eux, c'est à peine s'ils osaient encore respirer. Zaphira peinait à accumuler suffisamment de pouvoir. Le Sunfury usa de ses dernières forces pour la repousser légèrement, jetant un regard sur ses camarades dont il était le chef comme l'indiquaient ses galons.

- Regardez-les... regardez-la. Cette ... femme, suivez ...-la. Si nous ... ne les avions pas abandonnés ... si nous n'avions pas ... nous n'en serions pas la ... le Soleil ... la Lumière.

Un sourire se dessina sur ses lèvres, alors qu'il émettait son dernier souffle. Tous baissèrent quelques instants la tête, certains rabattirent même leurs oreilles. La Prêtresse resta de longues minutes, le cadavre dans les bras, pleurant silencieusement. Elle murmura une prière pour l'âme repentie qui venait de partir rejoindre le Soleil, pour les âmes des tous les morts ,de tout ceux qui avaient souffert et souffriraient encore le temps de cette journée noire. Il n'existait plus de Justes ou de Malfaisants, tous n'avaient toujours été que des Victimes.

Le groupe se remit en route. Malgré les protestations, la jeune femme pris sur elle de porter le cadavre jusqu'au camp de base qui s'établissait. Elle y retrouva peut à peut les autres, les Fils, des Ours Noir, des Coeurs de Sang, des gens de l'Aldor, tous survivants de la bataille et se réjouissant de la victoire du jour. Mais pourtant elle n'afficha que sa réserve habituelle, se contentant de quelques sourires aux gens, sans plus, trop distante, comme d'habitude. Plus tard, la Shattered Sun gagnait cinq nouveaux soldats qu'on disait être des transfuges Sunfury ....
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Créé le 19/08/2008 à 21:28:16 - Pas de modification
Préambule:

Voici le mini-récit qui devrait prendre 3 chapitre pour expliquer ce qu'est le bâton dans les main de Zaphira, comment il y est arrivé et qui introduira le(s) event(s) en relation avec ça. Cela me permettra aussi d'introduire, sans entrer dans les détails, l'ordre particulier de Prêtre auquel Zaphira est censé appartenir et qui prend toute sa dimension avec l'arbre discipline du Prêtre. "Les Longanimistes" seront néanmoins mieux décrit dans un autre récit lié à ce dernier qui parlera du passé de Zaphira.

Citation:

LONGANIME, adj.

A. - Littér. Qui se montre patient malgré la possibilité ou l'autorité qu'il aurait de faire cesser ce qui lui déplaît.

B. - P. ext., rare. Qui supporte patiemment (contrariétés, malheurs, attaques, difficultés)


Pour l'instant, le premier chapitre uniquement. Les deux autres arriveront d'ici peu et ensuite je les posterais sur le forum officiel. Effectivement, il est possible que je revise une partie des textes avant de les rendres "officiel".
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Chapitre 1



Quel'Danas, Plateau du Puit Solaire, il y'a 2500 ans

Son regard se perdait dans les remous de l'eau sacrée. Jamais il ne pourrait appréhender complètement la puissance qui se dégageait en volute lumineuse de ce symbole éternel de son peuple. Ils le louaient, le possédaient, l'étudiaient, sans un instant se remémorer le danger inhérent que représentait le gigantesque artefact. Imbu de lui-même, arrogant, blessé par leur cousin plusieurs milliers d'années auparavant, son peuple risquait de courir droit à sa perte et leur récente victoire sur les Amani n'y changerait rien. Sariel, Prêtre du Soleil, ne savait pas à quel point ses pensées vagabondes étaient proches de la vérité.

Le Haut-Elfe détacha ses yeux de l'eau scintillante, se retournant et les posant sur l'humain en retrait. Arendis partageait en de nombreux points sa religion, en tant qu'Abbé à Stromgarde. Son statut était l'unique preuve de son intégrité, l'unique raison qui l'autorisait à approcher si près du Puit, sous le regard méfiant de nombreux Rangers de Quel'Thalas. Il arborait un léger rictus, tenant dans ses mains un objet longiforme emballé dans du tissu coûteux.

- Pouvons-nous faire confiance aux mages ? demanda Sariel, une pointe de dépit dans le ton.
- Non. C'est bien la raison de ma présence ici même mon cher ami. Nous ne pouvons faire confiance aux mages. Encore moin quand ils sont de ma race. Il suffit de voir ce que Dalaran a failli devenir et les raisons qui les ont poussés à créer le Concile de Tirisfal avec les vôtres.

Comment Arendis avait eu vent d'un ordre fondé dans un tel secret, Sariel n'en savait rien. Cet homme était extraordinaire, on aurait dit qu'il tenait plus de l'espion que du prêtre. Peut-être le confessionnal rendait la double casquette facile à porter, mais cela aurait impliqué un comportement bien éloigné du code moral des dévots de la Lumière.

- C'est une erreur de croire que la lutte contre le Néant leur revient Sariel. Ils sont fragiles, exposés directement, car ils espèrent se servir de l'ennemi contre lui-même. La Lumière est notre plus puissante arme contre la Légion Ardente, c'est notre combat. Pas le leur. L'humain commençait à s'emporter dans un pseudofanatisme que Sariel interrompit d'un geste.

- Baisse d'un ton Arendis. Tu oublies où tu te trouves ? Il y'a plus de mages dans les alentours que dans la tour principale de Dalaran. Tu veux vraiment qu'ils t'éjectent du royaume ?

- Excuse-moi, je m'emporte. Quoi qu'il en soit, le Concile de Tirisfal a décidé de léguer une arme à celui qui deviendrait le premier Gardien. Elle serait transmise ensuite à travers les générations. Ils ont fait fabriquer un bâton par les soins des meilleurs enchanteurs de Dalaran. Un très puissant artefact, béni par le clergé qu'ils ont ensuite infusé de leur propre magie. Il ressemble à ceci.

L'homme retira partiellement le tissu qui couvrait l'objet dans ses mains. Il révéla à l'elfe un bâton de bois dont l'extrémité était taillée en forme d'oiseau, un corbeau aux yeux sertis de rubis. Sariel ouvrit la bouche pour protester, mais Arendis l’interrompit immédiatement.

- C'est une copie. Les enchanteurs, sur demande particulière, ont créé plusieurs versions de l'artefact nommé Atiesh. Celui-ci n'a évidemment pas reçu la puissance du Concile. J'estime que ton ordre doit le recevoir et s'en servir le moment venu.

- Mon ordre ? Les Longanimistes ? Sariel se permit un sourire. Allons, tu plaisantes, ils ne sont que trop peu à me suivre ...

- ... sur la voie la plus difficile et la plus exigeante que peut nous ouvrir la Lumière. Ne vous sous-estimez pas Sariel, j'ai foi en vous, le chemin que vous avez commencé à arpenter pourra faire de vous les véritables Gardiens de nos esprits et de nos âmes, quel que soit votre nombre.

Arendis tendit doucement l'objet à Sariel qui le prit dans un soupir. Il retira complètement le tissu, appréciant du regard les finitions appliquées au bâton. Des fines runes couvraient une partie de la surface du manche. Dans ses mains, l'elfe ressentait l'énergie pulsée de l'arme. Elle était réellement neutre, une forme de magie qu'il n'avait jamais ressentie jusqu'à présent, bien moins corruptrice que les arcanes. Il sourit à son ami et exécuta un demi-tour sur lui-même, s'approchant des bords du Puit Solaire.

Avec délicatesse, il fit glisser le corbeau sculpté dans les eaux arcaniques du Puit. Le bâton réagit. Les petites runes du manche se mirent à scintiller alors que l'objet semblait s'abreuver de l'énergie du Puit. Sariel ferma les yeux, faisant la paix en lui-même avant de réciter des mots de pouvoirs ayant attrait à sa propre religion. Ainsi, il créa lui-même une étrange alchimie entre Arcane et Lumière au sein du bâton, lui conférant le pouvoir et la marque de son ordre, les Longanimistes ...
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Créé le 30/11/2008 à 23:01:25 - Pas de modification
Chapitre II



Maleterres de l'Est, deux semaines avant la défaite de Kel'Thuzad (30.09.08 IRL)

L'air empestait la mort. Le visage couvert, se protégeant des effluves de chair en décomposition tout autour d'eux, ils chevauchaient en direction de Stratholme. Ces deux nécropoles, apparues vers Naxxramas, ne présagaient rien de bon. La Confrérie de la Lumière avait enfin établi son plan définitif pour renverser Kel'Thuzad. Il ne prenait pas en compte du soutien armé supplémentaire de la part du Fléau.

Les questions se bousculaient dans la tête de Sinaël, le prêtre haut-elfe qui paraissait mener les quatre autres cavaliers, des paladins lourdement amurés. Et si Kel'Thuzad avait eu connaissance du plan d'action ? La Chapelle de l'Espoir Lumière abritait-elle un traître ? Peut-être ce sorcier bien peu commode de la Croisade Ecarlate travaillait pour l'ennemi ? Il s'agissait en réalité que d'un terrible concours de circonstance. Deux volontés, celle du Roi Liche et celle des croyants, qui allaient se confronter pour donner lieu à une des guerres les plus violentes qu'Azeroth aura connues.

Ils mirent pied-à-terre, juste en dessous d'une des deux nouvelles nécropoles, baptisée par la Confrérie "Twinranus". L'autre serait bientôt identifiée sous le nom de "Archeus". Les cinq croisés inspectèrent le socle de téléportation, semblable à celui permettant d'accéder à Naxxramas. Ils procédèrent à une évaluation des magies impies à l'oeuvre. Étrangement, l'activité du Fléau autour d'eux semblait fortement diminuée. Sinäel en fit le constat avant d'ajouter un autre élément à l'attention de ses compagnons. Le socle de téléportation n'avait aucune protection, il leur suffirait de l'activer pour se retrouver directement dans la nécropole.

- Il est peut-être trop récent, le Fléau n'a encore pas pu activer la moindre protection, suggéra un paladin.
- Votre théorie ne tient pas, s'ils devaient encore activer des éléments, nous n'aurions jamais pu approcher l'endroit, tellement le Fléau serait actif et présent, contesta un autre des cavaliers.
- Par la Lumière, trêve de discussion ! Activons ce fichu appareil et allons voir là-haut ! ordonna un nain quelque peu nerveux.
- Le Nain a raison. À moi la première victime ! Qui prend le pari ? s'enquit la seule dame du groupe sur un ton enjoué.

Quelques instants plus tard, le groupe se retrouvait dans les sombres coursives de la nécropole. Tout semblait vide, calme, un silence pesant régnait, rompu que par les coulissements des armures de plaque et les échos de leur pas. Ils s'aventurèrent au hasard dans la labyrinthique forteresse, finissant par atteindre une vaste salle remplie de tas d'os sur tout son pourtour. C'est alors qu'enfin, ils sentirent une présence, l'aura malsaine d'un puissant mort-vivant. Ce dernier ne tarda pas à se montrer visuellement, arrivant d'un couloir à l'autre bout de la salle sous la forme d'une liche. Instantanément, les paladins se mirent en position de combat.

- Bien, bien ... vous êtes précis. Pile à l'heure devrais-je dire. La liche s'exprimait d'une voix caverneuse et froide caractéristique. Elle posa son regard mort sur Sinäel, et le long bâton de bois, orné d'un corbeau qu'il tenait dans sa main. Vous m'avez apporté ce qui me revient de droit. Quelle délicate attention ! Ainsi, vous êtes le Longanimiste restant. Qui est votre apprenti ? En avez-vous eu un ? Je l'espère, ce serait vraiment dommage que l'ordre que j'ai fondé disparaisse aujourd'hui même ...

Sinäel en resta bouche bée. Avec un mouvement de recul, il se heurta à une grille qui s'était lentement refermée derrière eux. Les quatre paladins s'apprêtèrent à charger la liche et à l'arroser de Lumière purificatrice. C'est alors que les tas d'os s'animèrent et qu'en sortirent des dizaines de squelettes qui se ruèrent sur le groupe de croisés. Des bruits semblables à des gargouillements se firent entendre et des légions de créatures arachnoïdes vinrent former une protection autour du maître des lieux. Le combat serait rude et les possibilités de victoire infimes ...

Le Longanimiste ouvrit doucement les yeux. Malgré tout son entraînement, toute la force de sa foi, il ressentait quelque chose qui ne lui était plus arrivé depuis des décennies. Il souffrait. Tourmenté, vidé lentement de sa force vitale, il ne lui restait plus beaucoup de temps à vivre et il venait de perdre le bâton au profit d'une liche. Il sentit alors sa présence infime. Elle devait se trouver à plusieurs kilomètres quelques parts dans les Maleterres. S'attachant à ce dernier espoir d'éviter le pire, il rassembla toutes ses forces pour effleurer l'esprit de Zaphira de Grapeshire, son ancienne apprentie ...
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Créé le 30/11/2008 à 23:02:05 - Pas de modification

Je ne sais pas vraiment pourquoi il me prend l'envie de tenir ce journal de bord. Par orgueil ? Dans l'idée d'accomplir de grande chose et peut être en mourir ? Peut être simplement parce que je suis désormais gardienne d'une version d'Atiesh ... et que par nécessité, les êtres du futur, à qui nous offriront un monde meilleur devront savoir tout ce qui s'est passé.

A quel rythme est-ce que je pourrais le tenir ? Aucune idée ... pour une aveugle, l'écriture n'est pas chose aisée. Je dois me rabattre sur des gens qui écriront pour moi, où alors utiliser les yeux d'un animal par le biais de l'Ombre ... je n'aime pas vraiment ça. En tout cas, ce journal ne devrait rien contenir d'intime ou de pensée qui m'appartiennent à moi seule. J'y logerais sûrement les copies des rapports que je ferais pour les chefs de Fils de Quel'Thalas ... ça devrait être amplement suffisant.

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Créé le 30/11/2008 à 23:08:36 - Pas de modification
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