Amiya
Race: Humain
Classe: Mage
Niveau: 80
Serveur: Dalaran
Jeu: World of Warcraft
Etat: Actif
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Hop, un article presque vide ! Juste histoire de dire qu'il y'en a un...


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Créé le 26/01/2009 à 19:56:55 - Pas de modification

[Voici donc le texte qui présente l'ensemble des personnages. Lisez le bien, je suis sûre que vous n'aurez aucun mal à retrouver qui est qui par la suite :p Bonne lecture :) ]

 


L'homme sourit. Du haut de son perchoir, il pouvait tout voir sans être vu. Sa cachette dans les collines autour de Baie-du-Butin était parfaite. Une vue plongeante sur la petite ville portuaire et les fenêtres des principaux bâtiments en ligne de mire. Dommage qu'à cette heure là, les chambres de l'auberge soient toutes vides... Ou presque.

 

L'homme se rapprocha du bord de la falaise pour mieux voir. Un homme entra dans une des chambres. Il balança son sac dans un coin de la pièce et entreprit d'enlever la cotte de mailles qui protégeaient son torse. Le sang sur la protection et ses grimaces de douleur ne présageaient rien de bon pour sa santé. Et en effet, une cicatrice barrait son torse. Apparemment, une blessure mal soignée qui s'était rouverte lors d'un combat. Le jeune homme se laissa tomber sur une chaise, visiblement à bout de force. Un autre homme, plus petit, le rejoignit dans la chambre. Ils avaient tout les deux les muscles et la peau tannée des aventuriers. Ils partageaient une longueur de cheveux peu commune chez les humains. Le nouvel arrivant avait des cheveux noirs et lisses, un visage fin et des yeux en amande d'un noir d'encre. Il sortit des bandages d'un sac ainsi que de quoi nettoyer la plaie, et entreprit de bander correctement la blessure de son ami. Il attacha sommairement les longs cheveux châtains de celui-ci et le tira doucement mais fermement vers l'unique lit de la pièce. Le blessé s'endormit dès que sa tête eut touchée l'oreiller. L'autre le couvrit soigneusement et quitta la pièce. L'observateur enrageait : il n'avait pas pu voir la couleur des yeux du châtain. Il lui semblait qu'ils étaient d'un bleu peu commun...

 

Du bruit le détourna de son observation. Un drôle de spectacle se déroulait sous ses yeux. Charmant spectacle en vérité. Sur le toit de l'auberge, une elfe de la nuit paradait sous les yeux des marins et autres aventuriers sans emploi. Le moins qu'on pouvait dire, c'était que l'elfe était très très peu vêtue. Ses sous-vêtements noirs tranchaient sur la blancheur de sa peau. Elle détacha ses longs cheveux blancs qui s'étalèrent comme de la neige sur ses épaules. Des sifflets et des applaudissements montèrent du quai. Avec quelques sortilèges, l'observateur réussit à entendre ce que disait les spectateurs : l'elfe allait-elle vraiment plonger du toit ? Allait-elle réussir à plonger au milieu de la baie ? Allait-elle rater son saut et s'écraser lamentablement sur le sol, et mourir ? On prenait les paris et les mises grimpaient vite. Le silence se fit brutalement. De là où il était, l'observateur vit l'elfe s'élever dans les airs et redescendre presque au ralenti. Elle plongea pile au milieu de la baie de la ville gobeline sans faire de remous. La foule retint son souffle jusqu'à ce que l'elfe refasse surface. Lorsqu'elle remonta sur le ponton, elle fut accueillie par les acclamations de son public improvisé. L'observateur vit enfin son visage. « Plus inexpressif, tu meurs », pensa t’il. Son visage n'exprimait aucune émotion, pas même de la fierté. Elle se dirigea vers l'auberge, totalement indifférente à ses -nombreux- admirateurs.

 

Dans un bel ensemble, ils la suivirent dans l'auberge mais furent interceptés par une gnomette qui bloquait l'entrée. Son aura glaciale coupa aussitôt l'envie à la foule d'investir l'endroit. L'observateur la détailla plus précisément. Des cheveux noirs corbeaux coiffés en deux chignons, de grands yeux vert émeraude, une peau pâle et un sourire carnassier. Une robe rouge et or de démoniste et une dague effilée aux reflets rouge sang. Elle tendit la main vers la foule dans un geste explicite. En grommelant, les admirateurs vidèrent leurs poches et jetèrent des pièces aux pieds de la gnomette. Elle ramassa les pièces une par une pour les mettre dans sa bourse. Quand elle eut fini, elle libéra -enfin- le passage. Une vague de mâles de toutes races déferla sur l'auberge à la recherche de celle qu'ils appelaient déjà « la sirène de Baie-du-Butin »

 

Tout ce remue-ménage n'était pas du goût de tout le monde. Devant la banque, un nain râlait, pestait, grognait contre « ces grand couillons d'elfes qui foutaient le bordel partout où ils passaient ». Langage relativement soutenu pour un nain portant une robe caractéristique des prêtres. « Quelles raisons à sa colère ? » se demandait l'observateur. Et bien... Certes, la prestation de l'elfe était impressionnante. Certes, l'elfe en question était -très- jolie. Il n'empêche qu'elle avait fait fuir tous les poissons de la baie ! Il n'avait plus qu'à attendre que les bancs de poissons reviennent. Sa patience sérieusement entamée, il décida d'aller pêcher à l'extérieur de la ville. Sa canne à la main, il se dirigea vers un bouc de monte richement harnaché qui attendait paisiblement à l'ombre. Une brusque rafale de vent fit s'envoler son chapeau. Il le poursuivit sur le quai en vociférant des insultes toutes plus colorées les unes que les autres. Le vent dérangeait sa barbe et ses cheveux blonds cendrés. Aveuglé par sa masse capillaire, il fonça dans une jeune femme qu'il manqua de faire tomber. Celle-ci ne sembla pas énervée ou choquée par le comportement du nain. Au contraire, elle posa sur la tête du nain le chapeau qu'elle avait attrapé au vol. De toute évidence, ils se connaissaient. La jeune femme taquinait son ami qui lui répondait sans se démonter. Ils se séparèrent au bout de quelques minutes, le nain quittant la ville et la jeune femme s'installant dans une des petites cabanes de Baie-du-Butin.

 

La jeune femme resta quelques instants dans le bâtiment. Lorsqu'elle en ressortit, elle avait troqué sa longue robe de mage contre une tenue plus légère. Vêtue d'une tunique sans manches et les jambes nues, elle s'allongea devant la cabane et se mit à lire un livre épais. L'observateur la regarda quelques minutes. Elle avait une peau très foncée et une crinière de cheveux noirs. Ses yeux marrons étaient cachés derrière un chapeau de paille. Elle se plongea dans la lecture de son livre, ignorant les regards intéressés des badauds.

 

Un bateau accosta en milieu d'après-midi. Une troupe d'orcs, de trolls et de taurens en descendit. Toujours caché, le curieux remarqua deux taurens qui restaient en retrait. Ils débarquèrent avec trois kodos lourdement chargés. Le mâle était armé d'une hache d'une taille impressionnante qu'il maniait avec habileté. Son pelage blanc contrastait avec ses cornes noires. La femelle avait un pelage blanc tacheté de noir. Son visage entièrement noir faisait ressortir ses yeux bleus ciel. Les deux portaient des protections en mailles. Les nombreux talismans de la femelle montraient qu'elle était un chaman. Ils montèrent sur leurs kodos après avoir vérifié leurs affaires et rejoignirent le reste de la troupe à l'extérieur de la ville. Un éclair doré attira l'attention de l'observateur. Des colliers fins en métal brillaient aux cous des deux taurens. Ils étaient mariés.

 

L'observateur s'étira. Il fit craquer ses vertèbres une par une, étira ses jambes ankylosées par ses longues heures d'observation. Le soleil allait se coucher d'ici une heure ou deux. Il commença à monter une tente de fortune.

 

Un cavalier peu discret le tira de sa tâche. Un faucon-pérégrin soulevait la poussière du seul chemin praticable de la vallée de Strangleronce. Le volatile semblait complètement paniqué. Il entra dans la ville au pas de course et s'arrêta au milieu de Baie-du-Butin. Son cavalier mit pied à terre, fit quelques pas peu assurés...et s'écroula sur le sol. Le faucon-pérégrin se mit à pousser des cris de détresse, sortant la ville de sa torpeur. Alertées par les cris, quelques personnes sortirent de leurs cabanes pour venir en aide au blessé. « La blessée », pensa le curieux. Le cavalier était une elfe de sang, vêtue d'une robe bleue et les cheveux retenus par un bandeau orné de pierres précieuses. Elle avait un beau visage, des pommettes hautes, des lèvres fines, des yeux en amande aux longs cils. Ses longs cheveux noirs et épais étaient poisseux de sang tout comme sa robe. « Elle est noble », pensa l'observateur. « Et surtout, elle a des ennuis ».

 

Le soleil  se coucha. Les quelques boutiques fermèrent et toute la ville se retrouva dans la taverne. De son poste, le curieux entendait distinctement les rires, les chansons paillardes, le choc des bouteilles sur les tables. Devant la porte, un couple insolite se disputait. Une elfe de sang traitait un gobelin de tous les noms. Une arnaque foireuse ? Une vente ratée ? Un travail mal payé ? L'observateur n'eut pas le temps d'entendre le motif de leur dispute. Les deux compères retournèrent dans l'auberge. Il grava dans sa mémoire les grands yeux de l'elfe, sa peau blanche et ses lèvres rouges sang.

 

Beaucoup plus tard dans la soirée, un druide sous sa forme de voyage débarqua dans la ville. Il s'arrêta devant l'auberge et reprit forme elfique. Le druide était en fait une druide, un peu intimidée par les rires gras qui sortaient de l'auberge. Elle hésita quelques instants et entra. Le brouhaha à l'intérieur n'avait pas diminué.

 

Beaucoup plus tard encore...

Une silhouette quitta la ville en claudiquant.

Une silhouette à qui il manquait la moitié de sa chair.

Une silhouette qui voyait sans ses yeux.

Une silhouette qui parlait alors que sa mâchoire avait été arrachée.

Un Réprouvé.

Une succube le suivait armée de son fouet. Sa voix douce murmurait des malédictions pour son maître.

 

Baie-du-Butin était décidément une ville très fréquentée, pensa l'observateur. Le soleil était à peine levé que déjà on chargeait et déchargeait les navires à quai. Ce matin là, deux personnes attiraient toute l'attention. Deux femelles draeneis étaient descendues du bateau en provenance d'Auberdine. Deux jumelles aux visages sérieux, à l'attitude fière et déterminée. Leurs cornes et leurs sabots étonnaient les gens qui se demandaient s'ils avaient affaire à un nouveau genre de succube. Elles quittèrent rapidement la ville sur des montures inconnues, de gros mammifères munis de défenses.

Elles partaient à l'aventure dans un monde qui n'était pas le leur...

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Créé le 28/01/2009 à 00:21:06 - Modifié le 28/01/2009 à 00:22:01

On se souvient encore de ce jour à Baie-du-Butin...

 

Un navire battant pavillon des Flots Noirs accosta. Des marins en descendirent, heureux de toucher terre après des mois à faire l'aller-retour entre Baie-du-Butin et Cabestan. Ils avaient plus que mérité leur permission. On déchargeait seulement les marchandises et déjà un nouvel équipage prenait possession du navire.

Parmi ceux qui retrouvaient le plancher des vaches, une femme. La peau noire et les cheveux crépus des humains du sud d'Azeroth. La seule femme de l'équipage. Habillée simplement d'un pantalon et d'une chemise de toile, des bottes solides en cuir, un foulard pour retenir sa chevelure.

Elle salua ses compagnons d'un signe de tête et se dirigea vers l'ancienne capitainerie du port d'un pas décidé. Elle pénétra dans le bâtiment et y jeta un coup d'oeil circulaire. Ses yeux se posèrent sur une forge éteinte dans un coin. Son visage se renfrogna et elle quitta l'endroit en grommelant des insultes. Elle se calma brusquement et sa voix devint douce. Le tas de chiffons qu'elle portait avec précaution dans ses bras s'agitait. Tout en chantonnant, elle se rendit à une petite cabane à la sortie de la ville. La maison semblait vide. La femme s'apprêta à repartir mais un léger ronflement la fit changer d'avis. Elle déposa son précieux paquet devant la porte. Un dernier regard au bébé qui dormait et elle partit vers l'auberge.

Le soleil de Baie-du-Butin tapait dur. Il lui fallait de quoi se rafraîchir. Une bière pour commencer...

 

Dans la cabane, l'homme affalé sur son hamac se réveilla. Il lui avait semblé entendre des bruits de pas. Il tendit l'oreille mais seul le cri des mouettes lui parvint. Il se rendormit.

 

Des pleurs le sortirent définitivement de son sommeil. Il se redressa sur son hamac, bien décidé à chasser le gamin qui pleurait devant sa maison. D'un geste las, il recoiffa vaguement ses longs cheveux noirs dérangés par la sieste. Il déplaça sa lourde carcasse fatiguée à travers l'unique pièce de la maison. Il passa sa tête  au travers du léger rideau de perles qui tenait lieu de porte. Il ne vit personne mais les pleurs, eux, étaient bien réels. Et ils étaient proches de lui. Sous son nez en fait...

Il baissa les yeux et remarqua enfin le bébé qui pleurait, enroulé dans une couverture. L'homme le souleva avec précaution et l'emporta dans sa cabane. Il déposa l'enfant sur l'unique table et partit à la recherche de quelque chose pour le nourrir. Il revint finalement avec un peu de lait et une bouteille trafiquée par un ami gobelin pour servir de biberon. L'enfant pleurait toujours. L'homme le prit dans ses bras maladroitement et lui fit boire le lait tant bien que mal. Le bébé s'endormit, rassasié, et l'homme s'autorisa enfin un soupir de soulagement.

Il déposa l'enfant dans le hamac et plia la vieille couverture trouée qui avait servie à le couvrir. Un papier plié s'en échappa. L'homme le déplia et le lut. Son visage passa de la stupéfaction à la colère au fur et à mesure de la lecture.

Joao, je te présente ta fille. Cette petite s'appelle Amiya. Surtout, prend bien soin d'elle !

PS : Si tu veux partager une bière ou deux avec moi, je serai à l'auberge...

                                                                                                                        Koliana

 

Joao se précipita à l'auberge. Le soleil allait bientôt se coucher et celle-ci se remplissait déjà de marins et d'aventuriers en quête d'un peu de compagnie. Il n'eut aucun mal à trouver celle qu'il cherchait. Koliana dansait sur une table, sa chemise à moitié ouverte. Elle se déhanchait au rythme des tambours que quelques trolls martelaient de leurs mains puissantes. Une horde de mâles de toutes races l'entouraient et l'encourageaient.

Joao la regardait, complètement hypnotisé par ses gestes. Il se reprit cependant et se fraya un chemin parmi le cercle d'admirateurs. Il attrapa la jeune femme par le bras et la força à descendre de la table. Koliana se laissa entraîner sans résister. Mais une fois à l'extérieur de l'auberge, elle inversa les rôles. Elle plaqua Joao contre un mur et l'embrassa sans lui laisser le temps de réagir. Le temps s'arrêta pour eux...

 

Le temps ne reprit son cours normal que le lendemain. Joao émergea difficilement. L'enfant, lui, était bien réveillé et le faisait savoir.

-Mes aïeux, quelle nuit...maugréa t’il dans sa barbe.

Il se leva et s'étira, faisant craquer ses articulations. Tout son corps était courbaturé.

-Me suis endormi sur la natte... On a fait ça à la barbare... Un vrai couple de trolls...

Il entreprit de nourrir et de changer le bébé qui pleurait toujours.

-Oui, t'es bien une fille, murmura t’il en souriant. Et je sens que tu tiens de ta mère...

Joao prit la petite dans ses bras, maladroitement.

-Il va me falloir un moment avant de savoir comment m'occuper de toi correctement.

Le bébé gazouillait joyeusement, ce qui le fit sourire. Un petit sourire qui illuminait son visage marqué par la vie et le soleil de Strangleronce. Ce petit être...Cet enfant, son enfant, le rendait heureux par sa seule présence. Un claquement dans l'air le fit sursauter.

Un navire avait bordé ses voiles et s'apprêtait à dépasser le cap Janeiro. Les mouettes le suivaient, piaillant, criant, riant presque de la lenteur du navire. Et soudain, les voiles captèrent un souffle de vent. La toile blanche gonfla, se tendit et le vaisseau fendit les vagues. Rapidement, il disparut à l'horizon. Joao retourna dans sa cabane.

Il n'avait pas besoin de demander aux marins ivres qui dessaoulaient sur les quais. Il savait que Koliana était repartie.

-Cette femme... Elle me rendra chèvre. C'est comme une braise, impossible de la garder dans la main sans se brûler. Ca te fait rire, Ruu ?

-J'me marre l'ami. C'pas un crime.

Un orc se tenait dans l'encadrement de la porte.

-J't'avais dis que c'te femme était dangereuse. Te v'la avec un p'tiot sur les bras maint'nant, baragouina t’il dans un commun approximatif.

Joao ne répondit pas et sortit quelques instants. Il revint avec des planches et des outils et essaya de bricoler un berceau. Ruu le regarda faire, attendri par le spectacle qu'offrait le jeune père

-Gaga d'vant la mère, gaga d'vant la fille, murmura t’il. J'vais m'occuper d'la forge, prend soin d'ta p'tite ! dit-il à l'attention de l'homme absorbé par son travail.

-Je te remercie, Ruu. Je termine juste ça et j'arrive.

-Tut tut, fit l'orc. T'reste là et tu t'occupe d'elle. J'me charge du reste !

-Mais...

L'orc partit sans lui laisser le temps de répliquer. Joao secoua la tête, un peu dépassé par le comportement de son ami. Il retourna à son ouvrage, le coeur un peu plus léger. Son vieil ami lui offrait son soutien. Il n'aurait pas à choisir entre sa fille et la forge.

Dans le hamac, l'enfant dormait, bien loin des préoccupations de son père. Le lieu, les gens la rassuraient. Ne manquait plus que la présence d'une mère...

 

Loin, loin d'ici... Une femme sur un fier navire...

 

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Créé le 06/02/2009 à 14:00:02 - Modifié le 06/02/2009 à 14:00:33

-Voilà... Nous sommes arrivés.

Gallyhkhan poussa la lourde porte en bois et entra dans la maison, la jeune femme sur ses talons.

-C'est, en quelque sorte, le quartier général de notre petite guilde. Un point de ralliement.

-C'est...chaleureux.

-Encore plus quand j'aurais allumé ce foutu feu.

 

Le silence retomba dans la pièce principale, seulement troublé par les claquements de dents d'Amiya. La chaleur émanant du feu envahit petit à petit la pièce, réchauffant l'atmosphère un peu tendue.

-C'est normal qu'il n'y ait personne ?

-Et bien...

Le nain se mit en quête de nourriture. Il mit la main sur quelques légumes et un peu de viande qu'il fit réchauffer.

-Y'a pas à dire, c'est bien pratique cette invention gnome pour garder la nourriture... Tu disais ?

-...

-Ah oui ! Treth et Zaz doivent être encore fourrés dans les ennuis quelques part. Farek – c'est mon frère- doit revenir d'Alterac dans quelques jours. Quant à la bande de joyeux lurons elfes, ils sont sûrement rentrés à Darnassus, la capitale elfe.

Amiya haussa un sourcil. Des elfes dans une guilde basée à Hurlevent ? Ce n'était pas courant.

-Il y a des elfes de la nuit dans votre guilde ?

-Oui je sais, c'est étonnant. Mais ceux là ont un caractère fêtard qui facilite grandement les relations avec le reste de l'Alliance. Drik, Arzhel et Tequito ne sont jamais les derniers à refuser une chope de bière.

-Je vois le genre, répondit Amiya en riant.

 

Un frisson traversa la jeune femme. Malgré le feu qui crépitait dans la cheminée, elle tremblait de froid. Hurlevent sous la neige était bien différente de la chaleur tropicale de Strangleronce. De plus, ses vêtements légers n'étaient pas adaptés à des températures aussi basses. Gallyhkhan remarqua ses tremblements et lui apporta une couverture. Elle s'empressa de l'enrouler autour d'elle.

-Fait pas très chaud, murmura t'elle d'une voix enfantine.

-On est en hiver petite, lui répondit le nain. Faudra penser à t'acheter de nouveaux vêtements.

 

La jeune femme acquiesça. Elle piquait du nez, épuisée par son long voyage. Voyant cela, le nain lui proposa d'aller se reposer. Elle accepta et le suivit à l'étage, vers une chambre un peu à l'écart des autres. Ici aussi, un feu dispensait sa chaleur.

-Fais comme chez toi, cette chambre est la tienne désormais.

-C'est trop...Je ne pourrais jamais assez te remercier...

-Aucune importance. Dors bien, lui dit-il en quittant la pièce. Ah, au fait...

Il posa une petite clé sur une commode.

-C'est la clé de la chambre. On n'a pas l'habitude des filles ici... Alors, il vaut mieux que tu t'enfermes à double tour jusqu'à ce qu'ils te laissent tranquilles.

-Je saurais me faire respecter, répondit-elle en souriant.

-Je n'en doute pas.

Le nain sortit, la laissant seule dans sa nouvelle chambre. Elle se changea et se glissa rapidement sous les couvertures. Elle s'endormit presque aussitôt.

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Créé le 06/02/2009 à 14:05:19 - Pas de modification

-DEHORS !

Un casque qui atterrit sur les pavés.

-J'AI DIT DEHORS ! HORS DE MA VUE !

Un bouclier qui roule sur le sol.

-QUE JE NE TE REVOIS PLUS ICI ! SALE GARCE !

Une hache qui se plante dans une porte.

 Amiya sortit tranquillement de la caserne. Derrière elle, un officier furieux vociférait des menaces de mort à son égard. Quelques soldats l'empêchaient tant bien que mal de sortir. La jeune femme se retourna et fit un signe aux soldats qui lui sourirent. L'officier, lui, eut droit à un superbe bras d'honneur. Cela lui valut quelques insultes supplémentaires. Elle ne s'en formalisa pas et quitta la vieille ville sans un regard en arrière.

 Elle s'assit sur un des petits quais qui rassemblait les pêcheurs, ruminant ce qu'il s'était passé. L'officier avait mis ses hommes au défi de les battre en duel. Quelqu’un avaient essayé et avaient eu quelques petits problèmes de santé. Amiya décida néanmoins de tenter sa chance. Elle n'avait été employée que pour faire la cuisine mais elle savait aussi se servir d'une épée. Aptitude que le recruteur avait aussitôt écartée pour lui proposer un poste de cuistot dans l'armée.

 Lorsqu'elle se porta volontaire, l'officier lui rit au nez. Grave erreur. Elle profita de sa distraction pour attraper son poignet tout en évitant la lame. Un coup puissant et précis sur l'articulation fit tomber l'arme. Un simple croche-pied le fit chuter. Quand il se releva, dépité et honteux, Amiya tenait son épée. Elle n'avait aucun mal à la manier. Elle la jeta au pied de l'officier. Les soldats se dispersèrent, elle retourna à ses fourneaux. Tout aurait pu s'arrêter là...

 Seulement, l'officier -qui restera anonyme- et la jeune femme avaient une liaison. C'était un homme charmant, éduqué et galant mais qui avait une trop bonne image de lui. Et même pendant les nuits qu'ils passaient ensemble, il avait tendance à rabaisser la jeune femme. Oh, c'était discret et pas bien méchant. Des remarques sur ces manières, son attitude, son éducation. Sa couleur de peau parfois et son origine souvent. Strangleronce.

 Amiya avait l'oreille fine et la rancune facile et tenace. Tout ce que l'officier avait dit, elle l'avait retenu. Et elle se fit un plaisir de répandre des rumeurs à son sujet. Pas grand-chose, juste des insinuations sur ses soi-disant prouesses nocturnes. A la fin de la journée, la nouvelle avait fait le tour de la caserne. Le hasard faisant bien les choses, l'officier fut mis au courant lors de son dîner. Dîner soigneusement assaisonné par la jeune femme. La rencontre du repas et de la rumeur fût un choc qui fit voler en éclats sa raison.

 La suite, nous la connaissons. Amiya fut chassée avec pertes et fracas de la caserne. Déçue d'avoir perdu son travail pour une histoire aussi stupide, elle se balada dans la ville. Glissant sur les pavés humides, la neige et la boue salissant ses bottes, elle arriva au quartier des mages. L'endroit était calme, serein. Les bâtiments semblaient dormir, recouverts par une fine couche de neige. Des magasins, des bibliothèques, des habitations d'où s'échappaient la chaleur et la lumière d'un feu de cheminée. Cela lui rappelait des choses...

 Des périodes de son enfance passée à chiper des livres aux mages et prêtres. Les conseils de druides et de chamans qui passaient par là. La méditation, la lecture, l'observation et la discipline. Ces quelques enseignements grappillés ici et là qui l'avaient souvent tiré d'affaires lors de ces balades dans la jungle. Puis elle avait grandi. Comme beaucoup, elle avait appris à se battre. La magie avait peu à peu quittée ses pensées.

 Mais face à cette tour où scintillait des stalactites de glace, quelque chose toucha son esprit engourdi par l'appel des armes.

 Elle entendit une voix d'homme pester derrière elle. Un vieux mage avait glissé et peinait à se relever. Elle lui proposa son aide, il accepta. Tout en se levant, il râlait contre les apprentis un peu bêtes dont il s'occupait.

-Quel est le crétin qui a transformé la place en patinoire ?

Elle sourit.

 

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Créé le 11/02/2009 à 17:06:04 - Modifié le 11/02/2009 à 17:07:10
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