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Il m'arrive souvent de laisser mon esprit errer dans quelque forêt enchantée,
Ec
outer le chant joyeux et plein d'entrain des oiseaux,
Ob
server la biche se faufile silencieusement entre les arbres,
Sentir les différents parfums de la Nature,
Car
esser le tronc noueux d'un arbre chargé d'histoire,
Gter à la qutude de ce lieu féerique.
C'est alors que je l'apeois, émergeant du feuillage d'un buisson,
Avançant silencieusement, sans même faire bouger les feuilles.
Une couronne de fleurs et de feuille orne sa chevelure,
Un
voile souple et léger laisse deviner ses courbes licates,
Et son regard porte en lui même toutes les merveilles de la Nature.
Elle s'approche de moi, lentement, sans un bruit,
Plus elle s'avance, plus sa psence m'emplit de séréni.
C'est alors que je meveille, sans même avoir pu lui dire le moindre mot.
C
e monde féerique s'efface, elle disparaît avec lui.
Ma
is me si je ne la vois plus, je la sens toujours près de moi.

Je la sens toujours près de moi...

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Créé le 11/09/2008 à 09:10:22 - Pas de modification

Rien ne va plus dans ce monde. Tout s'écroule, tout s'effondre, et je reste seul au milieu de ce désastre. Je regarde autour de moi. Un écran d'ordinateur, une bouteille d'eau, quelques crayons. Rien à quoi je semble pouvoir me raccrocher, rien qui ne puisse me tirer de ma mélancolie.

Il ne me reste donc plus qu'une chose à faire. Partir. Quitter ce monde qui ne semble pas prêt à vouloir me laisser quelque place aujourd'hui. Je m'allonge sur mon matelas, et je ferme les yeux. Tout est noir, je ne vois plus rien, ne ressens plus rien. Plus rien.

. . . .

Soudain, le chant joyeux d'un oiseau se fait entendre, et le son cristallin de l'eau qui danse sur les pierres tinte à mes oreilles. Je sens des brins d'herbe humides se balancer entre mes doigts, au rythme d'un vent qui parcourt mes cheveux. Une odeur de fraîcheur et de nature m'enveloppe. J'ouvre doucement les yeux. Au début, la clarté qui règne m'aveugle, et je dois attendre quelques instants avant que ma vue ne devienne enfin nette. Et ce que je vois m'émerveille! Je suis au centre d'une clairière d'herbe verte, entourée de grands arbres majestueux qui semblent la protéger. Un petit ruisseau la traverse, courant entre les pierres qui occupent son lit. Une biche et son faon folâtrent innocemment, tandis qu'un paisible loup profite de l'eau pure. Tout ici semble vivre en parfaite harmonie.

Tandis que je me promène dans cet endroit idyllique, un bruissement attire mon attention. Me retournant, je n'ai que le temps d'apercevoir une ombre disparaître derrière les feuillages d'un buisson, à la lisière des bois. Obéissant à mon instinct ou à je ne sais quelle pulsion, je me dirige vers le buisson, et en écarte les branches. Dans l'obscurité de la forêt, je distingue l'ombre qui s'éloigne. Sans réfléchir, je la suis à distance. La pénombre m'empêche de distinguer précisément ses formes, mais elle semble avoir une apparence humaine. Au bout de quelques minutes, elle disparaît à nouveau entre des feuillages. Ecartant à mon tour les branches, je découvre une toute petite clairière, au centre de laquelle se dresse un très vieil arbre, au tronc noueux et chargé d'histoire, éclairé par un unique rayon de soleil qui perce la frondaison des arbres environnant. L'ombre que je suivais se dirige vers le vieil arbre, ces pas n'arrachent aucun bruit au sol rocailleux. Elle s'approche du tronc, le caresse respectueusement puis, lentement, elle se retourne. Je ne bouge pas de mon buisson, je ne sais pas si elle m'a vu.

Elle se met alors à marcher dans ma direction, toujours aussi placidement, et, subitement, traverse le rayon de soleil. C'est alors que je la voie dans toute sa splendeur! C'est une jeune femme. Elle a pour seul vêtement un voile léger qui laisse deviner ses formes délicates, sa chevelure claire, couronnée d'un diadème de branchages et de feuilles, tombe en cascade sur son dos et ses yeux portent en eux toutes les beautés de la nature. Soudain, elle s'arrête, et pose son regard dans le mien, en me tendant sa main. Cette invitation me surprend, mais au fond de moi, je sais que c'est ce que je désirais le plus. Sans crainte, je me lève, et me dirige vers elle, ne pouvant quitter son regard. Au fur et à mesure que je m'approche, je peux voir les détails de son visage. Sa peau est si pure, et chaque trait de son visage semble parfait. Tandis que je continue à la dévisager, elle me prend la main, et au moment ou nos peaux se touchent, je sens grandir en moi un intense sentiment de sérénité et de bonheur. Je ne vois plus qu'elle, elle devient ma vie. Je m'apprête à clamer ma joie, mais elle m'en empêche, plaçant un doigt sur mes lèvres.

Elle m'entraîne alors vers l'arbre, me tenant toujours pas la main. Une main que je ne voudrais lâcher pour rien au monde. Elle m'invite d'un geste à m'asseoir par terre, contre le tronc noueux. Je m'exécute. Elle lâcha alors ma main, et je laisse ses doigts filer entre les miens, cherchant à faire de ce moment une éternité. Elle se retourne alors, avance de quelques pas, puis s'arrête. Eclairée par l'unique rayon de soleil, elle commence à faire glisser doucement son voile sur son corps, dévoilant des épaules aux courbes si parfaites, une peau si pure. Des petits grains dorés tombent des branches de l'arbre. Plus le voile dévoile ses formes, plus je sens ma vue se troubler et me sens emporté par un profond sommeil. Je tente de lutter. En vain.

Quand je me réveille, je suis de nouveau étendu sur mon lit. Rien n'a changé, et pourtant, je me sens apaisé. Même si je ne la vois plus, je la sens toujours près de moi, et elle continuera d'habiter mes rêves!

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Créé le 11/09/2008 à 09:12:28 - Pas de modification

Enfant, Alrik vivait avec ses parents et ses quelques frères et soeur dans un petit village de paysan. Ils n'étaient que de simples serfs, mais leur Seigneur était relativement bon et n'oppressait pas plus que de raison ses gens, si bien qu'Alrik et sa famille vivaient à peu près décemment.


Comme tous les enfants du village, Alrik adorait jouer au Chevalier, brandissant fièrement un bâton en guise d'épée et se protégeant derrière un couvercle de marmite. Il pouvait passer des heures à jouer ainsi, courant après ses camarades le bâton tournoyant, avant de se faire charger à son tour.


En grandissant, le travail ne lui laissait plus assez de temps libre pour s'adonner au jeu. Il se révéla malgré tout être fort débrouillard, et à l'âge de 12 ans, il se construisit un arc d'une précision incroyable pour avoir été fait par un si jeune homme. Alrik l'avait toujours sur lui, et quelquefois, il partait braconner quelque gibier pour le bonheur de sa famille.

Mais cette vie monotone de paysan n'allait pas durer, et un tout autre destin attendait le jeune Alrik. En effet, une guerre éclata, et tous les Seigneurs du Royaume dans lequel il vivait furent anéantis. Privés de tout commandement, les domaines s'effondrèrent et tout le pays sombra dans un indescriptible chaos.
Le village était souvent la proie des nombreuses bandes de brigands qui écumaient la contrée. Ces soudards ne cherchaient pas d'argent, les paysans n'en ayant pas, ils se contentaient de détruire et d'incendier tout ce qu'ils pouvaient, violaient les femmes et enlevaient les enfants. Rapidement, les villageois placèrent des guetteurs, et allaient se cacher dans les bois proches dès qu'une attaque était annoncée, si bien que les brigands se faisaient de mois en moins présents.

Un jour, une bande un peu plus organisée réussi à s'approcher du village sans éveiller la méfiance des gardes, et leur raid commença subitement, dans la surprise la plus totale. Les brigands déferlaient dans le village, pillant tout. Alrik et ses parents s'enfermèrent dans leur masure, tremblant de peur. Hélas, un des brigands défonça la porte d'un grand coup de son énorme hache et pénétra dans leur taudis. Alrik se blottit contre sa mère horrifiée, adossée au mur, tandis que son père, muni d'une fourche, s'interposa entre le colosse et eux. Dans un héroïsme désespéré, il engagea un combat perdu d'avance. Alrik ne vit pas le coup porté, mais il entendit le sang couler et vit avec horreur la tête de son père rouler à ses pieds, sous les éclats de rire sadiques du tueur et les hurlements de terreur et de désespoir de sa mère. Le bandit s'approcha d'eux, et dévisagea sa mère d'un regard envieur. Puis il regarda Alrik, et le jeune homme soutint son regard. Le brigand lui adressa une formidable gifle qui l'envoya rouler, à moitié assommé, à quelques mètres. De ses yeux entrouvert, Alrik vit le monstre poser les mains sur le corps tremblotant de sa mère, arracher violemment ses vêtements et regarder sa nudité d'un regard de chien affamé. L'homme se pencha alors sur elle, abusant de son corps si pur, malgré ses cris d'horreur et de dégoût. Alrik voulut réagir, mais il ne le pouvait, il était encore étourdi, et n'avait aucune arme.

Il remarqua soudain qu'il n'y avait plus aucun bruit à l'extérieur, et il aperçut un homme sur le seuil de sa masure. C'était un grand homme, qui portait une armure, un bouclier et une épée ruisselante de sang. Il suait et respirait rapidement. Il venait probablement de combattre. Un craquement de l'armure attira l'attention du brigand. Celui-ci relâcha son étreinte et la mère d'Alrik tomba sur le sol, dans un état proche de l'inconscience. Le brigand se releva maladroitement, ses chausses sur les chevilles, et tenta d'atteindre sa hache. Rapide comme l'éclair, l'homme d'arme lui trancha le bras. La brigand poussa un hurlement de douleur, et le chevalier l'acheva en lui enfonçant profondément la pointe de son épée dans le crâne. Tandis qu'il la retirait dans une gerbe de sang, Alrik s'approcha de sa mère et la réveilla. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle aperçut d'abord le chevalier, puis posa sur son fils un regard plein d'espoir.

    Alors elle s'adressa à son sauveur, d'une voix encore tremblante et faible, et lui dit:
- Messire, vous m'avez sauvez la vie, et surtout celle de mon fils! je vous en suis infiniment reconnaissante. Demandez-moi ce que vous désirez, je vous l'offre de tout coeur.


Le chevalier regarda alors le jeune homme, et Alrik lui rendit son regard.


- Donnez-moi votre fils, dit-il simplement.


Cette phrase porta un grand coup à la mère d'Alrik. Elle fondit en larme et s'agrippa à son fils, et, perdant toute retenue, elle se mit à gémir:


- Non, pas Alrik, pas mon fils! Prenez tout ce que vous voulez, mais laissez moi mon fils!


Le chevalier tendit la main au jeune paysan. Alrik regarda cette main, puis regarda le visage de l'homme d'arme. Un visage travaillé par le voyage et les combats, un visage implacable et dur, mais néanmoins beau.
Alors Alrik se libéra délicatement de l'étreinte de sa mère et mis sa main dans celle de l'homme. Le guerrier l'aida à se lever, puis, s'agenouillant devant la femme, il releva son visage ruisselant de larmes et lui murmura quelque chose qu'Alrik n'entendit pas, avant d'essuyer ses larmes de ses doigts et de se relever à son tour.
L'homme d'arme posa une main protectrice et paternelle sur l'épaule d'Alrik, et ils sortirent dans les ruines fumantes du village. Tous les brigands étaient morts. Les villageois rescapés se remettaient doucement de l'attaque. Alrik se retourna une dernière fois, et il vit sa mère s'effondrer sur le seuil de sa porte, un couteau ensanglanté à la main.

C'est ainsi qu'Alrik tourna le dos à sa vie de simple paysan, pour suivre une nouvelle voie pleine d'aventure et de danger, dans un monde peuplé de créatures dont il ne soupçonnait même pas l'existence. Le voici entraîné vers un incroyable destin, accompagnant un chevalier dont il ne sait rien...

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Créé le 11/09/2008 à 09:15:03 - Pas de modification

La nuit vient de tomber sur les Terres Inconnues. Au beau milieu de la plaine, un homme est allongé dans l'herbe, sous le couvert des branches d'un grand arbre. Il regarde le ciel, contemplant les étoiles entre les branches. Il les connait toutes ces étoiles, à toutes il leur a donné un nom et une histoire.


Cela fait de longues années qu'il vagabonde sur ces Terres et dort sous la voûte céleste. Il a traversé d'innombrables contrées, a rencontré un nombre incalculable de personnes et a combattu une infinité de créatures. Mais il n'a jamais aimé qu’une femme.
Une seule femme a qui il a donné tout son coeur. Mais une femme qui en aime un autre. Durant toutes ces années, il n'a cessé de l'aimer et essaie de la voir aussi souvent qu'il le peut et le veut. Profiter des quelques instants qu'il pouvait avoir en sa compagnie, puis jouir des plaisirs que peuvent procurer le voyage tout en pensant à sa bien-aimée: tel est le bonheur de cet homme. Mais cet homme souffre aussi. Voir celle qu'il aime aux bras d'un autre réveille en son coeur une vive douleur, mais jamais il ne leur en a voulu, ni à elle ni à lui.


Tout en contemplant les étoiles, il pense à sa belle. Son visage rieur, son regard envoûtant, sa chevelure parcourue de tresses fines,ses formes sensuelles ... tout lui semble si familier et en même temps si inaccessible. Mais il l'aime, et cela, il le sait, ne changera jamais. Demain il la reverrait. Il se dirigeait vers le domaine de sa famille depuis plusieurs jours déjà, et demain il pourrait enfin la revoir. Comme chaque soir, c'est en pensant à elle qu'il s'endort sous le regard de la Lune.

. . .

Tout s'éveille lentement, les oiseaux commencent à chanter, les petits animaux sortent timidement le museau de leur terrier et les premiers rayons du soleil émergent de l'horizon. Le chevalier est déjà debout. Il harnache rapidement sa monture et part au galop vers son amour.
Les murailles se dessinent au fur et à mesure qu'il approche, et bientôt il est assez proche pour entendre la clameur d'un jour de marché monter de la petite ville. Enfin, il atteint les murs et franchit la grande porte tandis que des cloches se mettent à tinter. Laissant son cheval à l'écurie la plus proche, il se dirige à travers la foule en direction de la demeure de son aimée.
Mais en se frayant un chemin à travers la foule et en surprenant les conversations, il se rend compte que ce n'est pas tant le marché qui anime les langues, mais plutôt une sombre affaire qui doit mener à un combat, cet après-midi même. Et il entend avec effroi le nom de la famille de son amour mêlé à cette histoire. Inquiet, il force l'allure et se rend d'un pas vif chez elle. Il l'a trouve dans sa chambre, effondrée sur son lit. Elle fait tout son possible pour l'accueillir chaleureusement, mais il sent bien que le coeur n'y est pas. il lui demande ce qui peut troubler ainsi la quiétude de cette petite bourgade, et la réponse le stupéfia. La famille de la belle c'est retrouvée mêlée à de sombres affaires, et il fut décidé qu'un duel à mort clôturerai l'histoire. Son époux a été choisi pour être le champion de sa famille, le combat allait avoir lieu d'ici quelques heures. En lui expliquant ceci, elle éclate en sanglot et se blottit dans ces bras.


- J'ai si peur, dit-elle. Il ne doit pas mourir, je ne survivrai pas moi-même.


Le chevalier garde le silence quelques instants, la cajolant, puis reprend, d'un ton solennel:


- Laissez-moi combattre à sa place.


La jeune fille met un hoquet de surprise, puis refuse. Elle ne tient pas à ce qu'il soit mêlé à ces sombres affaires qui concernent sa famille. Mais le vagabond insiste:


- Je t'en prie, laisse-moi combattre pour toi. S'il meurt, sur quelle épaule iras-tu te consoler? Dans les bras de qui iras-tu te blottir? Je t'aime, je n'ai pas peur de me battre pour toi.


Devant son insistance, elle finit par céder.

. . .

Le pré est d'un vert vif, un vent doux dessine des vagues à sa surface. Le ciel bleu n'est parcouru que de nuages épars, et les oiseaux chantent. Cette journée pourrait être des plus paisibles, s'il n'y avait en face du vagabond ce grand chevalier au regard haineux. Une foule de paysans et autres manants hurle sur les bords de la lice, appelant le Sang et la Mort. Les familles impliquées dans l'affaire se trouvent de part et d'autre de la lice.
Le héraut proclame le début du combat. Le regard du Guerrier Vagabond croise celui de son amour. Et il se sent emplie d'amour, d'un amour si pur qu'il se change en force et en rage. Armé de cet amour, il lance son cheval. Son adversaire approche à toute vitesse, la lance pointée sur son poitrail. Le choc est fulgurant: les deux lances frappent leur cible de plein fouet, et les deux chevaliers tombent sur le sol dans un grand bruit de tôle froissée. Ils se relèvent péniblement et, tirant leur épée de leur fourreau, se ruent l'un sur l'autre. Les coups portés sont d'une violence inouïe, les plates d'armures se déchirent, le sang coule. Après un corps à corps acharné, le vagabond parvient à tuer son adversaire en profitant d'une faille dans son armure. Mais sa propre armure est très endommagée, et en achevant son adversaire, un fragment de plate lui pénètre profondément dans la poitrine. Les deux hommes s'effondrent, l'un à côté de l'autre. La demoiselle pénètre alors en courant sur la lice, et viens s'agenouiller auprès du chevalier vagabond. Elle se met à pleurer. Sentant une larme tomber sur son front, le chevalier rouvre les yeux.


- Ne pleure pas ma belle, mourir pour toi est la plus belle mort dont je pouvais rêver. Continues à vivre heureuse avec ton époux, c'est tout ce que je veux. Je t'aime.


Malgré la douleur insupportable, il parvient à se redresser suffisamment pour lui déposer un baiser sur la joue, enfonçant encore plus profondément le métal dans ses chairs. Et alors il prononce ses toutes dernières paroles:


- Ne m'oublie pas . . .

Ne m'oublie pas . . .

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Créé le 11/09/2008 à 09:16:16 - Pas de modification

Telle une insaisissable créature au corps diaphane, le voile noir de la nuit étend ses sombres volutes parmi les ruelles du royaume de Cyrwen. Les torches poisseuses aspergent les pavés de pierre de leur lueur blafarde, maladive. Un souffle nauséabond parcourt les allées, faisant onduler paresseusement la surface verdâtre de flaques aux relents putrides. Quelques grincements de porte viennent effrontément briser le silence de mort qui s'est emparé de la cité. Des ombres encapuchonnées se faufilent entre les murs fissurés des bâtisses branlantes avant de disparaitre dans la nuit.

Un petit groupe d'hommes en armure noire et armés d'énormes hallebardes se tiennent au centre d'une petite place grise, près du corps décapité d'une jeune femme de pierre qui se dresse au centre d'un bassin ébréché. Ils portent des torches et lancent des regards lourds de haine et de suspicion en direction des ruelles sombres qui émergent sur la place déserte. La lueur rougeâtre de leurs torches entraîne leurs ombres dans une macabre danse. Leurs heaumes noirs portent de longues cornes courbes qui semblent défier le ciel et les dieux qui y résident. Sur leur tabard, un facies terrifiant affublé de longues dents et d’yeux en amandes, brodé de fil rouge sang, semble prêt à se jeter sur quiconque aurait le malheur de passer à portée.

Le coup d'état vient d'avoir lieu et les miliciens du Seigneur Asaerith de Cyrwen veillent à la sécurité du nouveau gouvernement.

Rongé par la corruption, gangréné par les trafics en tout genre, le gouvernement du vieux Seigneur Mulfirion dépérissait. Les brigands avaient instaurés un péage devant chaque porte de la cité, et les coupe-jarrets semaient la terreur dans les rues. Les militaires du seigneur, terrifiés, n’osaient plus sortir des murailles salvatrices du donjon intérieur. Un indescriptible chaos régnait. Le royaume était condamné.

Seul Asaerith, probablement plus intelligent que l'ensemble de la pègre de Cyrwen - mais non moins perfide - parvint à tirer son épingle du jeu. Grâce à une détermination effrayante doublée d'une cruauté à faire pâlir un ogre, il réussit à forcer les mécréants du royaume à se rallier à sa cause pour renverser le vieux seigneur. Il s’entoura de quelques hommes de confiance, qu’il affubla d’armures plus terrifiantes que véritablement pratiques, et répandit cette milice à travers la ville-mère du royaume, la cité de Thylnwen. La fange répugnante qui achevait de pourrir sur le sol pavé de la cité ne tarda pas à se teinter de sang vermeil et les « démons » d’Asaerith d’acquérir bien vite une certaine réputation. Après de longues journées de tortures, d’exécutions publiques et de viols barbares, Asaerith se résigna à apparaître enfin. Perché sur un destrier de guerre d’un noir de jais aussi imposant que vicieux, il fit son entrée dans la cité par la grande porte, escorté d’une troupe entière de ses « démons ».

L’irruption de ce nouveau pion sur le grand échiquier qu’était devenue la cité de Thylnwen ne fut pas du goût de tous. Aztaal, le chef autoproclamé des brigands de la ville-mère, émergea en hurlant de la foule terrifiée, les lèvres écumantes, les yeux exorbités. D’une voix terriblement gutturale, il aboya :

- Asaerith ! Maudit chien puant ! Comment oses-tu te pavaner ainsi dans MA ville !

L’intéressé, toujours perché sur sa monture, jeta sur l’homme un regard lourd de mépris.

- Aztaal, mon pauvre Aztaal… Ouvre-donc les yeux ! Cette ville ne t’appartient plus, pas plus qu’elle n’appartient encore à cette vieille carne de Mulfirion !

Aztaal manqua s’étrangler tandis qu’il digérait les paroles de son nouvel ennemi. Crachant et toussant, les yeux injectés de sang, il brailla, d’une voix complètement éraillée, pathétique.

- Qu’est-ce que tu me chantes là ! Tous les voleurs de cette cité sont à moi ! A MOI !

Asaerith éclata de rire.

- Petit imbécile… Serith !

Il claqua des doigts à l’intention d’un jeune homme qui se tenait juste derrière lui. Ce jeune garçon, qui ne devait pas avoir 16 ans, tenait fermement un homme d’âge mur, complètement nu, le corps lacéré. Serith poussa son prisonnier, le fit passer devant le cortège et le fit tomber à genou juste devant le destrier d’Asaerith.

- Voici le dernier de tes partisans, Aztaal. Cet idiot a refusé de se rallier à ma cause. Et pourtant tu n’imagines même pas ce qu’il a pu endurer.

Un sourire malicieux illumina son visage. Les personnes qui étaient au premier rang de la foule pouvaient voir qu’il lui manquait certaines parties du corps et que ses blessures saignaient encore. Un râle incessant s’échappait de sa bouche entrouverte d’où coulait un filet de bave mêlé de sang.

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Créé le 25/11/2008 à 10:57:17 - Pas de modification
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