Après plusieurs heures de marche, traversant les Tarides, puis Mulgore, la créature morte sur le dos, Yucca, précédé du brave Tongh'àl, arrivent finalement en vue des tentes qui forment un campement, le clan Bravecorne au sommet des pics aux centres de la plaine.
Yucca monte au sommet, traverse les tentes, sous les regards à la fois surpris et interrogatifs de ses frères, et finalement entre dans une caverne à l'intérieur d'un des pics, pour se retrouver devant un Tauren grisonnant, avec des cornes usées par le temps et les yeux fatigués mais riches d'avoir vu tant de choses.
Yucca dépose là, à ses pieds, le corps sans vie ramené d'Orneval.
L'Ancien regarde attentivement la créature, ayant l'air de savoir ce que c'est sans vouloir le croire...
Yucca fait signe à Tongh'àl et se retire, les réponses de l'Ancien Wataka n'ayant fait qu'alimenter sa curiosité, et il rejoins dans une des tentes, son frère Raonagàl Murmure-Du-Vent, ainsi que sa femme Waoanga Duvet-Nocturne.
Raonagàl et Waoanga, druides comme la plupart du clan, viennent de mettre au monde deux petits Taurens.
Soudain, de l'extérieur, des mouvements anomaux attirent l'attention de Yucca et Raonagàl. Et ces derniers pensant tout de suite à une attaque de centaures, se préparent au combat tout en se dirigeant en dehors de la tente. C'est alors qu'une voix retenti.
Cairne Sabot-de-Sang, est un imposant guerrier Tauren. Il est a la tête d'une tribu de nomades, tribu qui compose la plus grande partie du peuple Tauren. Ils se déplacent sans cesse, cherchant à vivre libre sur les terres de Kalimdor, en dépit des agressions de Centaures.
Au fur et à mesure de la progression de la caravane en direction du clan, Yucca distingue peu à peu, montés sur d'énormes loups, les mêmes créatures que celle découverte dans la fôret.
Et c'est au grand étonnement de tout le monde, que ces dernières pénètrent, aux côtés de Cairne et de sa tribu, à l'intérieur du campement.
Cairne s'écarte de la caravane, et du haut de son kodo, commence son oratoire.
Thrall prends à son tour la parole.
L'histoire qui suit se passe plusieurs années après l'arrivée des orcs en Kalimdor, la guerre contre l'alliance fait rage et les heures de paix qu'on connu notre peuple sont bien loin.
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Une pluie diluvienne s'abat ce soir sur les plaines de Mulgore. Le pas lourd d'un druide Tauren éclabousse les rares pacifiques ayant survécu au déluge de ces derniers jours. Mais le Tauren, imperturbable, ne semble pas affecté par les pluies qui ruissellent le long de sa crinière. Il avance, lentement, le regard vers le sol, l'air pensif.
C'est totalement trempé qu'il fini par entrer dans une grande tente, sur les Pitons-Du-Tonnerre. Deux autres Taurens y sont assis autour d'un feu, au dessus duquel mijote un chaudron à l'odeur alléchante. Les quatre yeux se tournent brusquement vers l'entrée de la tente, surpris de la venue d'un inconnu par ce temps.
- Qui va là? Lance une voix grave et autoritaire.
- Ce n'est que moi mon frère, rassure toi. Répond le druide.
- Nokturno? C'est toi?
- Nokturno! Mon fils! Tu es revenu!
Raonagàl, le deuxième des Tauren assis près du feu n'est autre que le dernier des druides du clan déchu de Bravecorne, le père de Nokturno. La voix grave appartient, elle, à Yoerkaendàl, frère jumeau de Nokturno.
Raonagàl se lève et s'approche de Nokturno, le serre dans ses bras et lui tapote le dos. Puis il se recule et l'examine de haut en bas.
- Mais tu es trempé! Approche toi du feu! Viens! Assieds-toi!
Le père accompagne son fils auprès du feu où les attends Yoerkaendàl, puis saisi un bol et le rempli de potage avant de lui tendre.
Alors qu'ils commencent à manger, Raonagàl entame la conversation.
- Alors dis nous Nokturno, où étais-tu? Pourquoi es-tu parti comme ça sans prévenir, il y a maintenant des lunes? Nous avions imaginé le pire!
- Yoerk, père, je vous demande pardon pour le soucis que j'ai pu vous causer. Si je suis parti c'est suite à une vision que j'ai eue. Ce serait trop long à vous expliquer mais sachez juste que c'était pour protéger la terre mère. Je suis parti rejoindre la horde, combattre l'alliance qui derrière ses faux airs de noblesse et d'honneur porte atteinte à l'équilibre naturel. J'ai rejoins une organisation qui se faisait appeler L'Esprit de la Horde, j'y ai rencontré des gens très nobles et sages, bien qu'issus d'autres peuples que le notre. Mais hélas cette organisation à été gagnée par la corruption et la soif de pouvoir, et elle a fini par mourir à petit feu. Avec elle sont morts tous mes espoirs, ma colère ayant pris la place de la sagesse et des questions tiraillant mon esprit, j'ai préféré rentrer...
- Mon fils, tu es un druide, et tant de pouvoirs s'offrent à toi qu'il est normal que tu te pose des questions. Tu es si jeune. Ne soit pas pressé, les réponses viendront avec le temps.
- Mmmh... oui... je n'ai pas ce problème moi. Marmonne Yoerkaendàl en se levant et se retirant dans le fond de la tente.
- Ah.. Ne fait pas attention à lui Nokturno, dit Raonagàl. Tu connais Yoerk, son caractère.
Alors que Nokturno et son père continuent à fêter leurs retrouvailles, Yoerkaendàl s'allonge seul dans l'obscurité de la tente, sur la paille qui lui sert de lit et il commence à penser à voix haute.
- C'est mon frère je sais, mais tant qu'il était parti, j'avais un peu de considération. Que faut-il faire pour devenir un Tauren respecté à leurs yeux... Je ne serais jamais un druide et alors je n'ai pas besoin de ça. Je suis fort, je sais me battre! Et je peux tout à fait tenir, moi, sur le front contre l'alliance! C'est décidé, je pars demain matin à l'aube, je retrouverai les alliés de mon frère et je leur prouverai ce dont je suis capable!
Nokturno, ignorant que Yoerkaendàl écoute du fond de la tente, commence à raconter son histoire à son père.
Père, je ne sais plus quelle voie suivre. Je suis parti pour défendre nos valeurs, défendre notre mère la Terre et ce faisant j'ai du combattre aux côtés de guerriers plus sanguinaires les uns que les autres. Ma haine envers ces humains n'a cessé d'augmenter, et j'en ai massacré plusieurs d'entre eux. L'esprit de l'Ours, que j'ai su comprendre il y a longtemps, qui me permet comme à nous tous de prendre sa forme afin d'accroître nos forces, a fini par posséder mon esprit. Si bien qu'au lieu de m'en servir pour me défendre, j'ai développé une rage meurtrière qui m'a possédé pendant longtemps. J'ai fini par presque oublier ce pourquoi j'étais parti, pour défendre les faibles, et leur apporter le soutient de la Terre-Mère. C'est pourquoi je suis rentré père, j'ai réalisé que me battre sous nos différentes formes animales, ne ferait qu'augmenter ma haine et ma rage, et finirait par me consumer l'esprit.
Fils, ta décision est sage, nombre d'entre nous n'auraient pas eu cette force d'esprit de renoncer à tant de puissance... Certes, les différentes formes que nous pouvons adopter nous apporte force et résistance, mais nous nous devons de les utiliser de façon juste et sage. Ce don de la Terre-Mère qui nous est offert, nous avons le devoir de ne pas nous en servir à des fins personnelles...
Tu te dois d'aider les autres Nokturno, tu es né avec d'immenses pouvoirs, et les utiliser sans retenue feraient de toi un être malfaisant... Tu dois seul trouver ta voie, tu dois seul trouver la façon dont tu veux apporter ton aide... Je ne peux rien décider à ta place, choisir sa voie est une des responsabilité qui incombe à tout les druides. J'ai choisi la mienne après de longues journées passées à méditer, comme mon père et son père avant moi... A toi désormais de trouver la tienne Nokturno...
Bien père. Je dois pour cela me retirer quelques temps dans les forêts de Reflet-De-Lune, j'y passerai mes jours et mes nuits à méditer comme tu l'a fait avant moi. Je ne reviendrai que lorsque ma décision sera prise.
Va, fils, et puisse notre mère la Terre, t 'apporter la lumière dans l'obscurité de tes pensées.
Sur ces mots, Nokturno se lève et sort de la tente en faisant un dernier sourire à son père. Une fois hors des Pitons-Du-Tonnerre, dans la nuit où la pluie avait finalement cessé de tomber, Nokturno disparaît au contact de la pierre de Reflet-De-Lune qui le transporte dans ce havre de paix et de méditation.