J'ai saisi sa gorge avec vigueur et dans un souffle étouffé, j'ai senti les bulles d'air exploser sur ses lèvres qui ruissellaient de sang.

Un doux fleuve coulait le long de sa trachée qui dans un dernier murmure , une dernière pression artérielle, est devenu silence.

Je suis plus précise que la dernière fois, je commence à aimer procéder lentement, voir la mort envahir l'ame de chacune de mes proies. Personne ne saura ... j'ai affuté ma lame pendant toute un lever de soleil, la dague est finalement l'arme la plus maniable pour ce genre de chose.

Lorsque la pointe entre dans la chair et que les pupilles de la victime vous supplient et que vous continuez malgré les larmes et les suplications , que vous êtes le seul maitre...que vous dominez la situation ... rien ne peut arrêter le processus de la mort .

J'aime voir le souffle de vie quitter  le regard de mes victimes, elles qui croyaient à un dernier instant de luxure au coin d'une rue, dans une chambre vide d'auberge.

Il n'aurait pas du repartir à Garadar, il n'aurait pas du tenter de tuer celui qui éveillait les choses enfouies au fond de moi . Je régresse  Je tue et je prend plaisir.

Un baiser d'adieu moi je vous l'offre avec le sang de mes victimes. J'ai récupéré le sang avec milles précautions, ce liquide gluant rouge sombre qui sent l'amour et qui pourtant donne la mort .

J'ai égaré le corps dans une rivière près de moulin de Tarens, personne ne me demandera rien car j'ai effacé mes traces et le sang est caché. J'ai les mains rouges, il fait nuit mais je garde le sang sur moi ...personne ne me posera de question, je suis medecin ... une intervention difficile rien de plus qu'une énième amputation qui a mal tourné. Mes mains me brulent , mon tatouage s'est réveillé, mes cicatrices revivent ... et me lancent alors qu'elles ne sont plus que des vieilles empreintes gravées sur moi depuis longtemps.

Je marche sous la pluie et , je ris toute seule ... le pluie me lavera .. je n'ai plus rien de lumineux ... à part mes enfants ...

personne ne saura

personne ne saura ...

Je bois ce breuvage à votre santé et à votre mort ,vous avez glissé au fond de moi le poison du meurtre ... réjouissez vous ... je suis très réceptive à ses effets .

Le baiser de la mort est mon baiser d'adieu ...

Mes phalanges craquent ... une douleur absurde me brule la peau ... qu'ai je fait ? je ne sais ? J'ai perdu le fil de ma vie ... le vent souffle dans les arbres, il fait nuit , la lune éclaire la vallée et les arbres frissonnent.

Le sang me colle à la peau et je sens en moi une énergie lumineuse qui refuse ce que je suis devenue.

Mon corps lutte contre mon ame . Seul témoin, mes mains .

Elles commencent à reproduire ce geste encore et toujours celui du meurtre... de l'assassinat. Deux inconnus pour assouvir ma haine et encore je suis rongée jusqu'à la moelle. Je sais que ça ne sera pas la dernière fois ...

La douleur me fait lacher la dague éffilé et j'ai beau frotter mes mains l'une contre l'autre rien ne passe  C'est une douleur indescriptible comme si ma cicatrice s'était réouverte.Impossible, il y a des années qu'elle a été faite .

Je ramasse difficilement mon arme , la glisse dans le fourreau finement ouvragé. Dessus, gravé dans le cuir , le sceau des Amazones, un cadeau de Lundria, il y a longtemps qu'elle me l'a fabriqué. Je suis perdue, dans mes songes je suis une autre, et la lame glisse sans difficulté dans son écrin.

La garde de la Dague est ornée avec le sceau lui aussi, ma mère me l'a offerte lors de ma première cérémonie. Je regarde mes mains une dernière fois avant de les plonger dans mes gants de plaque.

Personne ne doit voir. Personne ne doit savoir.

Je dois rester discrete... me faire oublier!

Mais avec Sintael cela restera très difficle.

J'erre dans les villes comme une ombre, j'ai perdu la notion du temps et seul le fait de savoir mes enfants loin de moi me redonne une réalité que j'ai pratiquement effacé de mon esprit.

Le temps glisse sur mon armure de plaque et la perte de ma conscience est imminente. Je trouve une auberge à Dalaran et je m'enivre à en mourir, mais chaque lendemain reste le même, j'ai tué la veille et l'alcool n'a rien effacé, je suis toujours vivante. Pas mes victimes ...

J'ai cherché à la bibliothèque un manuel ... il me faut trouver une terrible poison .

Je recherche un poison lent et qui est difficilement connu de tous. Quelque chose inodore, d'indolore et de neutre.

Je vais dans les diverses échoppes mais celle que je préfère est située à Baie du Butin, personne ne vend personne . Tous sont les ennemis de tous. Je suis connu dans le port alors j'ai du me cacher le visage et m'affubler d'une perruque violette . J'ai trouvé des lentilles et me suis sali la peau. Personne ne saura que c'était moi. Ils n'ont pas ce que je demande, mais ils m'ont donné une adresse chez les trolls. Je vais y faire un tour. Je changerais mon déguisement, bientot , on parlera de ma recherche à Baie du Butin.

Je suis en route vers les divers villages trolls . Je croise deux ou trois voyageurs. Il est temps de changer de déguisement. J'arrive enfin dans un village Troll et je croise des visages connus du temps du Lotus ... je fais mine de ne connaitre personne et personne ne se préoccupe de moi . Je ne trouve rien dans les 5 premiers villages ... peut être que le sixième sera le bon.

Après 2 semaines a chercher dans les villages Trolls , j'ai enfin trouvé un être qui fit mon bonheur.Il s'appelle Milos, il est d'une tribu étrange.Il a tout de suite accepté de m'aider et m'a donné une recette illisible pour moi . Il a traduit et j'ai noté comme un gentil scribe. Il a aussi annoncé que je devais trouver les ingrédients seule, car trouver la mort se fait seul . Je ne sais pas si je dois avoir confiance en lui . Mais je pense que son poison est celui que je cherchais. Espèrons que je ne me sois pas fait avoir.

Je vais chercher les ingrédients puis je ferai les tests sur des bestioles monstrueuses.

Je vais enfin réussir ...

Le vent soufflait dans un bruit assourdissant sur les murs du cabaret... j'ai cherché ...j'ai cherché ...trace de vie ... je n'ai trouvé qu'Adryelle ... j'ai fait semblant de ne pas être affecté mais je ne peux m'empêcher de penser que la Ruine du Lotus Pourpre vient de moi . J'ai laissé le cabaret à des personnes qui ... malheureusement ne pensaient qu'a elles .

Je suis triste , déçue, je sais qu'Anthéa doit rager de m'avoir laissé le cabaret .

A présent il est vide de toute substance et moi j'erre dans les pièces vidées de leurs ames .

Adryelle a cherché à me faire monter en pression mais elle ne sait pas qui je suis réelement . Je cherche des traces du passé qui n'existent plus . Elles ont deserté, j'aurais du me méfier ... elles aiment  tout détruire . Et moi j'étais leur jouet ... A jamais.