Aly
Race: Draenei
Classe: Chevalier de la Mort
Guilde: Brumes
Niveau: 80
Serveur: Culte de la Rive Noire
Jeu: World of Warcraft
Etat: Actif
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« Relève toi et cours, idiote !! Sauve-toi ! »

Alyae hurle cet ordre à l’autre Dranei gisant à terre, quelques mètres derrière elle. La première charge des démons les ont prises au dépourvu, dans ce terrain désolé, cette terre aride dont la poussière grise rend l’air irrespirable. Elles ne s’attendaient pas à être découvertes si vite… La guerrière à l’armure sombre rehaussée d’or reprend difficilement son souffle ; son regard est fixé sur la silhouette toujours à terre, robe écarlate brodée d’argent maculée de sang et de poussière, cheveux clairs emmêlés devant un visage rond défiguré par la peur et l’incompréhension, regard vide.

« Etat de choc… Merde, manquait plus que ça, pas maintenant ! » murmure-t-elle. « Alixxe ! Debout, bat toi, ma sœur ! »

Le cri désespéré semble sortir la mage de sa torpeur ; elle se relève lentement en regardant fixement devant elle et tend une main tremblante vers l’horizon.

« Ils… ils reviennent… ».

Alyae devine les mots plus qu’elle ne les entend ; elle se retourne d’un geste vif, affermi sa prise sur la poignée de sa hache, lève son bouclier étincelant. La seconde charge surgit des collines ; ils sont plus nombreux, mieux préparés. A l’avant garde, comme toujours, les molosses à la salive mortelle, le corps surmontés d’ignobles tentacules. Ils arrivent rapidement sur leurs proies. Les premiers sont abattus avant qu’ils ne puissent fixer leurs appendices répugnants, avant qu’ils aient la moindre chance d’aspirer le flux vital de leur victime. Mais ce n’est que le début. Alyae en appelle à la protection de la lumière, ses yeux brillants d’une détermination sans faille ; elle jette un rapide coup d’œil sur sa sœur. Alixxe est debout, chancelante, sa robe déchirée laissant entrevoir la blessure qui l’a jetée à terre. D’une voix qui ne tremble pas, Alyae réitére son ordre, la prière de l’ainée à sa cadette, sachant que ce n’est que mensonge.

« Fuis, reste pas là ! Allez !! Je te rejoins, je te promets ! »

Mais la mage ne bouge pas, les lèvres serrées, autant déterminée à se battre que sa sœur.

« Merde, mais merde, pas toi ! Je te protégerai, je te le jure… »

Cette pensée empli l’esprit de la guerrière d’une résolution inébranlable. Elle se retourne juste à temps pour parer l’attaque d’un molosse. Le coup de bouclier le rejette loin sur le côté. Mais déjà, les démons cornus, monstrueuse insulte à la nature, sont sur elle ; un premier s’effondre, la tête tranchée ; le second est presque coupé en deux ; un troisième est réduit en cendre, son corps rongé de l’intérieur par un éclair aveuglant. Mais cela n’est rien face à leur nombre, bientôt ils auraient l’avantage et elle ne pourrait plus rien faire. Fermant les yeux, elle implore une nouvelle fois la grâce de la Lumière et, se retournant une dernière fois vers Alixxe, invoque sur elle l’aura dorée protectrice du bouclier sacré. Comprenant son geste mais trop tard, sa sœur se retrouve prisonnière de son abri, incapable d’agir tant que son ainée ne la libérerai pas. Laissant monter en elle toute sa haine et sa fureur, la guerrière fait face, prête au combat. Sa hache bénie vole et traverse les ennemis, des éclairs de lumière pure causent des ravages chez les démons ; la Draeneï se bat comme une furie sur une terre bientôt recouverte d’un tapis de sang verdâtre et puant, enjambant les cadavres. Les yeux embrumés de larmes, impuissante, Alixxe ne peux que suivre le combat sans espoir de sa sœur ; bientôt, la guerrière est entourée, acculée dans ses derniers retranchements. La mage voit la lame se lever, transpercer le corps soudain si fragile de sa sœur, elle ne peut qu’observer, impuissante et voir la guerrière encore si fière un instant auparavant empalée sur la lame immonde, gisant tel un pantin dont on a coupé les fils. Elle sent dans tout son être la déchirure, quand la dernière parcelle de l’âme de sa soeur quitte ce corps sanguinolent, livré aux bêtes. Sa mémoire imprime cette scène à jamais et dans le même temps, comme un automatisme salvateur et tandis que le bouclier de Lumière se désagrège, elle prononce les mots qui la sauveront, les mots invoquant le sort qui l’enverra très loin de ce lieu de carnage.

Sa tâche terminée, le démon laisse enfin choir à terre le corps agonisant de sa victime avant de s'en retourner au delà des collines arides avec ses congénères. La Draenei n'est plus qu'une masse de chair inerte, dont les derniers restes de conscience partent en lambeaux. Bientôt, ce qui était Alyæ sera englouti à jamais par le voile du néant. A distance, observant, espionnant pour leur maître, les émissaires du Roi Liche n'ont pas perdu une miette de la bataille.


Hurlevent, quelques années plus tard. En haut du quartier des mages.

Agenouillées dans l’herbe, les quatre filles discutent, plaisantent et rient ensemble. Trois jeunes humaines et leur compagne d’étude, une Draeneï aux cheveux clairs. Tour à tour, chacune montre aux autres les résultats de leur apprentissage ; des boules de feu et de magie pure volent dans les airs, déclenchant les exclamations et les cris d’enthousiasme des quatre amies. La Draeneï lance des regards émerveillés à chaque nouveau sort qu’elle lance, suit du doigt les volutes de magie dans l’air en riant à gorge déployée, sans se douter un seul instant qu’elle est observée. Non loin de là en effet, se tenant dans l’ombre d’une porte cochère, une grande silhouette engoncée dans un manteau noir semble porter une grande attention au spectacle. Son visage est surmonté d’une capuche sombre qui le recouvre presque entièrement, ne laissant apercevoir qu’une bouche fine et une peau pâle, trop pâle. Seule la lueur d’un regard bleuté perce l’ombre. Un léger sourire triste naît sur ses lèvres pour mourir aussi vite et une main aussi blanche que la porcelaine la plus pure vient essuyer une larme qui roule doucement le long de sa joue.

« Alixxe… Soit heureuse. Ca vaut mieux comme ça. »

Après avoir murmuré ces mots d’une voix basse et légèrement métallique, emplie de tristesse et de regrets, la silhouette se détourne et redescend rapidement vers la cité en contrebas. Plus haut, comme par un reflexe inexplicable, la Draeneï dénommée Alixxe se retourne vers la ruelle désormais vide et la scrute d’un air curieux avant de revenir à ses occupations premières.

 

(Petite précision: dans le texte, Alyæ est effectivement une paladine. J'ai usé du mot "guerrière" à la place, dans le sens de combattant, le trouvant beaucoup plus agréable que "paladine". Question de choix esthétique... ^^)

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Créé le 05/02/2009 à 01:40:18 - Modifié le 29/11/2010 à 18:40:36

Douleur.

Tout mon corps n’est plus que plaie béante. Je me complais dans cette sensation de ne plus être. Je SAIS que je souffre, mais mon esprit reste froid, neutre, observateur. Il contemple la lente désagrégation de mon « moi » physique en analysant, admirant la dextérité chirurgicale des nécromanciens. J’ai conscience de ce qu’ils font, à vif, sans état d’âme. J’en ai conscience, mais je le vis comme si ce n’était pas de mon corps qu’il s’agissait. Trop de douleur, mon esprit refuse cette vérité.

Obscurité.

La lumière m’est refusée, accès fermé, barrière hermétique. Je flotte dans un néant sans limite, ne sachant si je suis dans la réalité où si ce n’est qu’une ultime facétie de mon esprit à l’agonie. De tout mon être, je cherche, j’appelle, mais la douce et familière présence de la lumière sacrée reste obstinément insaisissable. Une force impalpable m’impose de rester dans l’ombre, m’y plonge de force.

Indifférence.

Lorsque je reprends conscience, je suis envahie par une indifférence extrême et une infinie lassitude. J’observe mon corps comme si ce n’était pas le mien, comme si je le voyais pour la première fois. Il est marqué. Mutilé. Ca me laisse froide. Je pose mon regard sur ceux qui m’entourent, monstres grotesques, créatures infâmes, liches, morts-vivants,  immondices sortis des tombeaux et j’ai l’impression de les côtoyer depuis toujours. Comme si j’appartenais à ce monde dépourvu d’âme et de sentiment depuis une éternité. Je me lève mécaniquement. J’obéis aux ordres. Indifférente.

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Créé le 16/03/2009 à 20:42:59 - Modifié le 06/05/2009 à 22:14:05

* Le manuscrit est recouvert d'une couverture de cuir épais, d'un brin sombre, finement gravé. La gravure représente un griffon terrassant une chimère, les deux enlacés en une multitude de traits. Le cuir est usé, frotté par endroit, et le livre est tenu fermé par une courroie de peau. L'ouvrir découvre les pages de fin parchemin blanchi, emplies d'une écriture fine et élégante, tracée rapidement. *


Hurlevent. Troisième jour du premier mois de l'an 2X.

Ma soeur. J'ai décidé de porter ceci par écrit dans l'espoir qu'un jour, tu puisse apprendre la vérité. Si la lumière le veut et que tu revienne à nous...
Ces pages recevront donc ma mémoire et mes actes présents (et passés, si je trouve le courage de t'en parler). Notre histoire pourra enfin être achevée et les démons qui me hantent, peut être, chassés à jamais. Le jour venu, tu prendra possession de ce manuscrit. Cela voudra dire que je me suis rachetée - enfin. J'attend ce jour avec impatience, mais ce n'est pas encore le propos.
Ce que tu trouveras ici, je vais l'écrire lorsque j'en ressentirai le besoin, sans ordre, sans logique, sans règle. J'espère que tu sauras être indulgente, je n'ai jamais été très douée pour ce genre d'exercice, tu le sais.

Ta très dévouée et aimante soeur,

Alyæ

 

* La signature emplie de fioriture prend la moitié de la page. Celle-ci ne comporte que ces quelques lignes. *

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Créé le 16/03/2009 à 21:26:45 - Modifié le 16/03/2009 à 21:26:55

- Alyae, je suis… Alyae !

- Tu est à moi ! Je te ferai plier à ma volonté, comme tous les autres !

- Je… suis… moi… !

- Cesse de résister, libère toi de tes chaînes mortelles, prend la place qui te reviens… A mes côtés !

- NOOOOOOOOOOOOOON !

Le cri empli la petite chambre, résonnant entre les murs austères avant de se perdre dans le silence du matin. La Draenei est assise sur le lit, baignée de sueur, le regard bleu acier empli de terreur, l’air hagard. Elle se tient la tête de ses mains frêles et reste ainsi de longues minutes, immobiles, haletante. Enfin, lentement, dans la pâle lumière de l’aube qui parvient à traverser les lourds rideaux des fenêtres, elle se lève et se dirige vers une table, à l’angle de la pièce. Elle est nue ; son corps pâle est affreusement maigre et recouvert de lardasses et de marques de coups. Tous ses gestes semblent lui demander un effort considérable et c’est avec grand peine qu’elle s’empare d’une mince boîte posée sur la table ; d’une main tremblante, elle en sort ce qui semble être une seringue en argent finement ciselée, dont le corps en verre est empli d’un liquide ambré. La Draenei se laisse tomber à genou sur le plancher usé et, d’un geste mal assuré, insère l’aiguille dans son bras gauche puis s’injecte le liquide. Réprimant une grimace de douleur, elle lâche la seringue qui vient rouler au sol et stoppe sa course contre le pied du meuble.

Un bruit. Sourd. Profond. Répétitif. Elle sort de sa torpeur et frissonne en reprenant conscience du monde qui l’entoure. On frappe à sa porte, on appelle ; une voix grasse, peu aimable, insistante. Elle se relève, prend au passage une chemise négligemment jetée sur une chaise et l’enfile comme d’une robe. Prudemment, elle arrive à la porte et l’entrouvre ; l’homme est là, collé au chambranle comme si il voulait passer à travers, vulgaire, pas coiffé, le visage rougeaud et vêtu d’une robe de chambre élimée. Son propriétaire. Il lui crache au visage son haleine infecte et ses postillons.

- C’t’encore vous qu’hurlez ! J’ai cru qu’on égorgeait un d’mes clients ! Si ça continue, j’vous fous à la porte, vous faites peur à tout l’monde, vous avez compris ?! A la porte si ça s’calme pas c’bazar ! C’t’une affaire honnête ici et j’veux pas d’problèmes !

La Draenei acquiesce en baissant la tête d’un air penaud. Elle murmure quelques excuses, se perd en révérences avant de refermer la porte. Elle ne peut pas se permettre de perdre cette chambre ; dans cette ville, personne ne veut des gens comme elle, sauf si ils peuvent mettre le prix… Et encore.

Le produit fait son effet. Les tremblements se calment peu à peu, ses yeux prennent une lueur plus claire, une certaine vie paraît se réapproprier ce corps malmené. Les rideaux sont écartés et la lumière vient baigner la pièce, faisant disparaître les derniers fantômes qui la hantent… jusqu’au prochain soir, où l’obscurité amènera avec elle son lot de souvenirs. Encore et encore…

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Créé le 06/05/2009 à 22:14:28 - Modifié le 06/05/2009 à 22:17:47

La ville d’Hurlevent, comme à son habitude, est pleine de vie et d’entrain, grouillante d’une foule affairée, de marchands devant leurs étals, de soldats en armure, de paysans amenant vaches et couvées, d’enfants rieurs… La haute silhouette d’une Dranei se faufile paisiblement parmi ses rues et ruelles, sans but précis. Au loin, un nourrisson se réveille et fait entendre ses cris braillards, réclamant l’attention de sa mère. Des cris… La Dranei a un étourdissement, elle se retient à un tonneau tout proche, portant sa main fine à son visage, sa vision se voile…

...

...

« Tu tiens à ton gosse ?! Si tu veux je peux t’épargner le pénible spectacle de sa mort, si tu rampe assez bien à mes pieds, comme la larve que tu es ! »

Un grand éclat de rire s’élève dans la brume matinale qui recouvre la scène, un rire qui n’a rien d’humain, glacial, ignorant toute pitié. A terre, la pauvre hère implore, supplie à genou qu’on lui rende son enfant, son bébé ; elle pleure toutes les larmes de son corps, s’agrippe à la silhouette sombre qui tient d’une main la chair de sa chair. Le regard de glace brille derrière la visière de l’armure, sans une once de sentiment.

« Prenez-moi… Prenez-moi à sa place, mais laissez le, il est si jeune… si innocent… Ayez pitié… »

La main gantée se crispe sur le manche de l’épée, la lame s’élève en un mouvement parfait avant d’être abaissée d’un coup sec, précis. La tête vient rouler aux pieds de la silhouette en armure qui, d’un geste négligent du pied, l’envoie au fond du ravin qui plonge derrière elle. Levant alors l’autre main haut en dessus de sa tête, tenant toujours le nourrisson, elle semble l’offrir aux nuages tempétueux amoncelés dans le ciel. L’enfant pleure, hurle, mais seul le vent lui répond.

« Haaaa ! Ta mère tenait tant à toi qu’elle ne voudrait être séparée, tu ne crois pas, petit gueulard ! »

D’un geste, elle se retourne et lance alors l’enfant dans le vide. Il hurle de plus belle, un bruit sourd se fait entendre et le vent, à nouveau, est le seul à briser le silence…

...

...

Pleurs… Bruits de chariots, chiens qui courent et se faufilent, murmures des gens, harangue des marchands, la cité de Hurlevent accueille entre ses murs vendeurs et curieux. Hâtant le pas, des larmes coulant le long de ses joues, son regard dissimulé sous le rebord baissé de son large chapeau, la haute silhouette d’une Dranei se fraye un passage parmi la foule.

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Créé le 06/07/2009 à 19:59:41 - Modifié le 29/11/2010 à 18:40:22
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