Et voilà. mon état s'est encore dégradé à grande vitesse. Je dois quitter le Brume pour mon laboratoire. Je n'aurais pas cru réactiver les squelettes mécaniques de si tôt, heureusement sont encore opérationnels. Les machines et outils étaient en parfait état; aucun visiteur n'a été trop curieux, c'est ma veine. Mon eau de Strangleronce est encore valable mais je dois trouver quelque chose de plus puissant, plus abouti. Cette expérience n'est plus assez bien pour ma condition.

Observations: Je vieillis encore plus vite que la dernière fois. Les cheveux blancs sont apparus plus vite et je perds mes forces aussi plus rapidement. Je dois stabiliser mon état avant de penser à mes recherches. Cette fois, j'irais au Berceau de l'été. Les Mag Har ont une très grande connaissance de la nature, des transformations et altérations biologiques. Je trouverais de l'aide là bas, ce peuple est honorable. Pour le moment, mon état ne doit pas empirer... C'est je pense, le plus délicat. Il ne faut pas trop aller dans l'excès de dose et me faire rajeunir, sinon je risque de ne plus jamais m en sortir.

Il est dur de se sentir mourir de vieillesse.

Fortina a su pour moi... Quelle merde. Je me suis fais trop confiance en la voyant partir. Pas grave, elle sait qu'elle ne doit pas parler. Foutu fardeau. Je lutterais. Je n'ai pas fini ici bas. J'ai encore des gens que je dois aider. je ne les laisserais pas mourir. Pas cette fois. J'espère juste y parvenir.

J'écrirais une lettre à Aliciae, Klow, Belletrogne et pour la confrérie je suppose. Je ferais aussi un mot pour Jorach. Je le ferais demain... Mes forces me lâchent.

En repensant à ces derniers temps, je pense à ceux qui ont tentés de m'entourer. Un "entourage" bancale et éphémère. Commençons par le début peut être: la piraterie. Les pirates ont succédés à mon erreur de la confrérie Thalassienne. C'est surtout Ravenholdt qui m'a reidirigé sur la Confrérie des Pirates. Ordre de mission: me faire une place dans la Confrérie et enquêter sur chacun d'entre eux. Voilà mes ordres. Mais, au fil du temps, les pirates sont devenus une famille pour moi, ou presque. En tout cas des gens plus proches que beaucoup d'autres. Les anciens pirates surtout. L'esprit du plus haut était là, même dans les ironies et sarcasmes. On aimait s'insulter, et se faire insulter entre nous et avec les autres. Ce n'est plus le cas.

Jour 3 de quarantaine au laboratoire de la Colline-aux-Corbeaux.

Encore un échec. Je n'arrive pas à faire un nouveau protocole stable qui me laisse le temps de trouver une solution viable sans rajeunir trop. Mon état personnel est stable, mais pour combien de temps encore? Je dois faire au plus vite pour ne pas sombrer et perdre la vue ni mes dernières forces. J'ai, au cas où, des plantes de ma concotion de Ravenholdt qui m'aideront dans le voyage si je ne parviens pas à trouver le protocole.

J'irais à Nagrand. Là, je sais qu'une solution existe. Si je ne trouve rien ici alors ça sera là bas que sera mon salut... Enfin je l'espère. Je m'arrête de ces quelques lignes amoindries, mes forces ne me permettant pas d'écrire trop, je dois... me reposer.

Méditer.

Guérir.

:www.deezer.com/track/184765 (Musique ambiance)

Cet un échec cuisant. Mes tentatives pour synthétiser l'eau de Strangleronce est un échec, mon organisme résiste; ou le dosage est trop puissant, donc à éviter. Je ne veux pas retrouver les 12 ans à cause du manque de cobayes. Je ne sais plus trop quoi faire, mis à part aller à Nagrand. Après plusieurs recherches et réflexions, cela semble couler de source. Les Mag'Har ont su résister aux corruptions, et l'étendu de leur savoir chamanique est infini. Je pars donc pour Nagrand, désactive le laboratoire, les mécanismes de défense, éteint le tout, j'espère pour la dernière fois.

Le Voyage pour Nagrand est long et éprouvant. Je sens le poids d'âge sur et en moi. Heureusement, aucun pirate ne m'a vu, encore moins le Murmure, ni les Sin Delore. En attendant, je lutte tout ce temps sur Rain, las, comme après la Guerre, fatigué.  Je suis fatigué de ressasser tout les moments que j'ai vécu avec les pirates. Je me rappelle les moments où seul Swormer comptait, à deux nous étions si forts. Rien ne nous arrêtait. Puis sont venus Kalandras, qui nous bridait; enfin, les pirates, dernière halte pour Swormer. Surement la dernière pour moi. Sont venus Turik, paix à son âme, vieil ami, compagnon de bonne fortune; et Féandil, qu'elle s'amuse et se saoûle, peu importe où elle est en ce moment. Le quatuor pirate qui enflammait le Lotus, et faisait briller le tabard comme personne. L'un après l'autre, ils sont partis, et encore une fois, l'étendard m'est resté dans les mains sans personne autour.

Est venue Aliciae. Ce soir où Klow l'a prise avec Aliénora, sous son aile. Klow est devenu, je ne sais même plus comment, ce vieil ami aussi. Déjà là, je le suivais où qu'il aille. Et ce soir là, Aliciae à fait trembler quelque chose, un pilier qui n'était plus censé bouger, pas même sous les vents les plus violents ou les torrents les plus tenaces. Quelle dommage, de bons moments, même si on attitude me révoltait, me révolte, il est plus enivrant que le miel. Dès lors, je crois que j'ai installé une place quelque part en moi pour Aliciae. Je ne sais pas exactement ce qu'est cette place mais elle est là, et ça rend encore plus dur de voir cet huluberlu de Sintaël faire le con avec elle. Je crois que je prends des risques. Est venue Eralina. Je garde moins de souvenirs, étrangement. La fin de cet épisode, abrupte, illogique, a je pense altéré ma mémoire; ou est-ce seulement l'âge?

Avà ensuite. La traîtresse. La dernière. Elle brisé un pilier, mais pour uniquement le remplace par un plus épais, plus dur, plus résolu. J'ai connu mes plus grande joie, mais surtout ma plus grande peine après Mary. Je ne peux plus, ne veux plus m'étendre sur elle. Je crois que cela fait trop, bien trop.

Me voilà à Nagrand, encore quelques efforts, et les Mag'Har seront, le temps de la guérison, ma terre d'accueil. Espérons que ça ne soit pas ma tombe...

Je suis arrivé à Nagrand... Les Mag'Har sont, à leur honneur, accueillants et ouverts. Après quelques explications, deux ou trois heures pour être précis, les fils de la foudre ont consentit à m'aider dans mon mal. Je dois reprendre des principes chamanique, et méditer plus intensément qu'auparavant. La méditation elle-même est différente, les énergies sont imbibées de quelque chose qui les rends étranges, mais agréables. Après deux jours, je ne vois aucun changement, mais je suis stable dans mon état et les Fils de la Foudre semblent d'hors et déjà heureux des résultats. Je sais qu'il n'aiment pas les elfes d'ordinaires; et je les comprends que trop bien. Je travaille plus dur, mes exercices phyisque m'éreintent, et je dois lutter comme un diable pour tenir le pas avec les combattants locaux. Selon Yal'Hah, faire ses exercices en plus des méditations et enseignements chamanique sont un mal nécessaire. Garder l'esprit sain sans le corps est inutile.

Mais avec cela, mon régime est changé, la nourriture est d'ailleurs plus infecte que celle mangée en prison. Mon masque est prohibé, et j'ai la parole d'honneur que nulle ne révélera le premier trait de mon visage à quiquonque. Je dois me purifier quatre fois par jour dans l'eau glacée, et je sens mes articulation ne pas aimer ça à chaque fois.

J'espère vraiment que tout ces efforts ne seont pas inutiles...

Alors que j'écris ses lignes, je remarque un teint brunis, et mes rides aux mains et bras moins apparentes. Le début de la guérison? Ne sautons pas de joie, la fin est précédée d'un dernier soubresaut.

Mon état s'aggrave lentement, très lentement, mais il s'aggrave indubitablement. Je ne sais plus quoi faire, sinon méditer, réfléchir au plus calme. Depuis hier je ne fais plus de tâche physique, et je n'arrive plus à me battre avec les autres Mag'Har.

Ils cherchent une solution, j'ai atteint un rang parmi eux qui dépasse le simple patient. Je suis comme un frère pour certains, une promesse pour d'autre. Mon maître me dit que je n'ai que peu de temps, qu'il ne me reste plus de réelle solution. A moins, bien sûr, que j'accepte de rentrer dans une faille de la méditation, avec les dangers que cela implique. Il s'agirait de plonger mon esprit si loin dans mon for intérieur, que mon corps lui même se verrait plongé dans une dimension, qui ne serait autre chose que mon for. Ainsi, de l'intérieur, je pourrais me soigner, me regénérer comme lors d'une hibernation. Cela ressemblerait à une mort. Mais pour le moment, c'est la Faucheuse qui attends au bout du chemin, et je m'approche d'elle sans m'arrêter.

J'aimerais voir une dernière fois ceux qui comptent pour moi, ne serait-ce qu'en conscience élevée. Dire adieu, laisser tomber tous mes masques et faire un adieu à celles et ceux qui me rendent ce que j'ai offert, sans rien demander en retour.

A Klow, il y aura une copie de mon journal, les arrangements sont déjà faits. Cette entrée dans mon journal est une des dernières, et je ne peux plus faire demi tour: j'ai vécu plus longtemps que quiquonque dans ma famille, plus longtemps que je n'aurais dû, et pour ça, je suis reconnaissant au temps; il m'en a donné, même si je n'ai pas toujours su l'utiliser.

Un ami m'a dit, un soir à Hurlevent "Le printemps est la belle saison, mais elle se termine toujours, même si il dure plus moins longtemps, il se termine pour laisser l'été le bercer".

Quelle ironie, le Berceau de l'Été sera ce bras qui me bercera.