Mar? Isilien
Race: Elfe de sang
Classe: Voleur
Guilde: Acad?mie Maestria
Niveau: 80
Serveur: Kirin Tor
Jeu: World of Warcraft
Etat: Actif
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Elle ferma les yeux et porta la main à son ventre…

«Tu es sûre de toi, Shayat ? Vraiment ? »

La taurène lui sourit d’un air bienveillant et lui tapota l'épaule.

« Il est rare qu’une druidesse se trompe sur ce genre de questions, Marà. »

L’elfe rouvrit les yeux avec un sourire incertain. Sur son visage qu’aucune cicatrice ne marquait encore, le bonheur se disputait à l’inquiétude.

« - Mais… qu’est-ce que je vais en faire ?
fut tout ce qu’elle parvint à dire.
- Eh, tu as le temps d’y penser, ne t’en fais pas. Il n’a que quelques semaines. D’ici a ce que tu sois incapable de bouger, les choses auront évolué. Rien ne t’oblige a arrêter le combat maintenant. »

L’elfe sourit plus largement. Shayat et elle faisaient partie de la Milice Grise depuis plusieurs années, et elles se comprenaient bien. Abandonner le combat n’était pas envisageable pour le moment, pas alors que l’offensive du Roi-liche sur Azeroth s’intensifiait.

« Tu as raison… Et puis il faut que j’en parle à Val’. »

Elle remercia chaleureusement la taurène et quitta la tente. Le camp était calme. Cela faisait quelques jours déjà qu’ils étaient établis à Brise-Clémente et la routine commençait à s’installer, malgré les escarmouches fréquentes avec les morts-vivants. Valerian et ses hommes étaient arrivés en renforts lorsque l’on avait commencé à signaler un regain d’activité dans la Malebrèche. Les goules arrivaient par petits contingents, mais avec l’aide de la Milice la garnison locale n’avait eu aucune peine à les repousser jusqu'à présent.

Marà réalisait peu a peu ce qui lui arrivait, et un bonheur immense la submergea. Peu importaient tout à coup la guerre, le Fléau, les batailles. Elle portait un enfant. L’enfant de Val. Sereine, heureuse, elle se dirigea vers la tente qu’elle partageait avec le général.

« Alerte ! Alerte ! »

L’alarme retentit soudain dans tout le campement.

« Le Fléau ! Une armée ! Ils se dirigent par ici ! »

Les hommes se mirent à courir, s’équipant, ramassant leurs armes. Marà les imita et héla la sentinelle qui avait crié, demandant un rapport.

« Une troupe du Fléau, Capitaine ! Bien plus grande que tout ce que vous avons vu jusqu’ici. Une chevalier de la mort est à leur tête ! »
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Créé le 18/10/2009 à 14:50:10 - Pas de modification

« Je te préviens, si tu franchis ce seuil, tu ne remettras plus les pieds ici ! »

Elle le foudroya du regard, l’air provocateur, et enjamba rageusement le seuil.

« Tu n’es plus ma fille, tu m’entend ? Je te renie ! »

Elle claqua la porte sur les cris de son père et les sanglots d’Astra, et s’éloigna d’un pas décidé de l’antique demeure familiale, s’enfonçant dans les ruelles de la vieille Lune d’Argent.

Elle avait quatorze ans. Le sac de toile fine qu’elle portait sur l’épaule ne pesait pas bien lourd, et l’unique chose de valeur qui reposait au fond était une petite statuette de jade et d’or qu’elle avait volée en partant. Elle se sentait légère.
Elle prit une grande inspiration. Elle marchait vite, dansant presque, savourant cette liberté nouvelle. Les dernières paroles de son géniteur ne lui faisaient ni chaud ni froid. Plus jamais ils ne tenteraient de réglementer sa vie, plus jamais ils ne lui imposeraient quoi que ce soit, leurs robes idiotes, leur préciosité imbécile, leurs galas ridicules. Elle ne dépendait plus que d’elle-même !
Il ne faisait aucun doute qu’elle se débrouillerait parfaitement bien toute seule. Bien mieux qu’eux ne l’auraient fait, en tout cas. Après tout, elle avait passé toute son enfance à guetter les occasions de s’échapper quelques heures pour traîner dans les rues. C’était un monde qu’elle connaissait, et elle y serait forcément bien mieux que dans la demeure familiale. Elle serait bien mieux n’ importe où ailleurs, en fait.
Elle erra quelques heures dans les rues, sans but particulier, se contentant de savourer l’instant présent. Lorsque la faim se fit sentir, elle vendit la petite statuette contre un grand sac de vivres et s’installa au pied d’une fontaine pour manger à sa guise.
Elle dormit là, la tête reposant sur son paquetage. Les nuits du printemps éternel étaient douces, et elle n’eut même pas froid.

Elle repartit au petit matin, marchant ou ses pas l’entraînaient. La ville était bien plus grande qu’elle l’aurait pensé de prime abord, et elle avait beau y avoir grandi, elle réalisait que l’immense majorité des quartiers lui étaient totalement inconnu. Elle n’aurait probablement pas pu rentrer toute seule jusqu'à la demeure familiale, même si elle l’avait voulu. Cependant l’idée ne lui traversa même pas l’esprit, toute occupée qu’elle était a s’émerveiller de tout ce qu’elle voyait. Elle comprenait parfaitement maintenant ce que son précepteur voulait dire quand il parlait de la grandeur des Haut-elfes. Une telle hauteur, une telle richesse, le marbre et les fontaines dorées… assurément, Lune d’Argent était la plus grande et la plus magnifique de toutes les cités. Le centre du monde.
Marcher aussi longtemps lui donnait faim, et a la mi-journée elle eut englouti près du tiers de ce qui restait de ses provisions.

Elle traversa un grand bazar animé et remonta une petite ruelle, qui débouchait sur une allée.
Il fallut quelques secondes à ses yeux habitués à la lumière éclatante pour s'accoutumer à la pénombre qui y régnait. De vastes tentures obscurcissaient le ciel, faisant de la rue un endroit confiné, presque oppressant. Elle réprima un frisson. Ça n’était tout de même pas quelques bouts de tissus qui allaient l’arrêter, se répéta-t-elle tout en avançant. Dans un coin, pelotonné contre un mur, un elfe d’une maigreur effrayante semblait dormir, une bouteille a ses côtés. Elle détourna le regard et accéléra le pas.
Elle ne remarqua pas l’ombre qui la suivait avant de se faire plaquer contre un mur. Son dos encaissa durement le choc et elle laissa tomber ses sacs. Un grand elfe sale et hirsute la fixait d’un air lubrique, tout en la retenant fermement.

« Alors, ma jolie, on vient s’encanailler dans l’allée du meurtre ? »

Ses yeux brillaient d’une lueur malsaine, et son sourire ne faisait que le rendre plus effrayant. Elle tenta de se débattre mais la poigne de son agresseur semblait faire d’acier. Il approcha son visage du sien. Son haleine empestait l’alcool et la feuillerêve. Il lui lécha la joue et tenta de l’embrasser.

« Eh, vous ! Lâchez cette jeune fille, immédiatement ! »

Le garde a l’air sévère se précipita vers eux. L’agresseur la lâcha, se précipita pour ramasser les sacs tombés au sol et fila sans demander son reste.

« - Vous allez bien, mademoiselle ?
- Je… je crois… je n’ai rien, ça va....
- Une jeune fille comme vous ne devrait pas traîner dans ce genre de rues. Venez… je vais vous raccompagner chez vous.
- Non… non, c’est pas la peine, ça va… j’aimerai juste quitter cet endroit… »


Le garde lui posa une main rassurante sur l’épaule et reconduisit doucement l’elfe encore sous le choc jusqu’au bazar.

« - Vous êtes sure que ça ira ?
- Oui… a partir de la, je saurais me débrouiller. Merci. »


Il la regarda, l’air dubitatif.

« Très bien… bonne journée, mademoiselle. Soyez prudente… »


***


Elle traîna plusieurs jours dans le bazar. Elle buvait à la fontaine, mais la faim se faisait de plus en plus tenace. Son agresseur avait emporté avec lui ses affaires et ses vivres. Elle n’avait plus rien.
Blottie contre un mur, serrant ses genoux contre son ventre vide, elle fit le point. Elle était au bord du désespoir.
Rien n’avait tourné comme prévu, et vivre seule était bien plus difficile qu’elle ne l’aurait cru. A la simple idée du repas qui l’attendrait si elle rentrait à la maison, son ventre se mit à gargouiller de façon abominable, et les larmes lui montèrent aux yeux.
Tout était de la faute de ce pouilleux, dans l’allée sombre, qui lui avait tout pris. Si seulement elle avait su se battre, si elle avait été plus forte, alors tout serait allé différemment. Au lieu de cela, elle s’était laissée faire comme une pauvre biche effarouchée, et sans le garde…le garde…
Elle eut un sursaut, et ses pensées prirent soudain un tour nouveau. Rentrer chez elle, c’était admettre sa défaite, et ça il n’en était pas question. Non, il fallait qu’elle persiste, qu’elle se batte… ou du moins qu’elle apprenne à le faire. Comme ce garde.
Elle se releva et contempla son reflet quelques instants dans l’eau de la fontaine. Ses cheveux étaient emmêlés et son visage crasseux. Elle le plongea dans l’eau claire pour effacer les sillons de ses larmes et arrangea sa coiffure comme elle le pu. Sa décision était prise.

Elle se renseigna. Les combattants de Lune d’Argent étaient forcément formés quelque part. On lui indiqua le bureau de recrutement.

Une heure plus tard, une petite elfe de sang blonde et maigre s’y présentait, et remplissait d’une main tremblante le formulaire d’inscription.
Lorsqu’on lui demanda son nom, elle hésita. Son père l’avait reniée, pouvait elle encore utiliser son nom ? Elle pencha la tête, comme elle le faisait souvent quand elle se mettait à réfléchir. Ses parents auraient détesté ce qu’elle était en train de faire. Si cela venait à se savoir, ils se mettraient probablement dans une rage folle. Elle sourit, et décida que c’était une raison suffisante de le faire.

« Je m’appelle Marà Erica Isilien, du clan Atan’hae. »

Prend ça, papa, pensa-t-elle.

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Créé le 18/10/2009 à 14:55:00 - Pas de modification

Je vis là, sur ta tombe. J’erre dans un cimetière de choses grises et passées. Suis-je morte ? Peut-être. Je me sens comme morte en dedans, et pourtant je dois bien être en vie puisque j’ai encore mal. Chaque rire que j’entends me rappelle nos rires, chaque étreinte que je vois me rappelle nos étreintes, resserrant ces barbelés qui étranglent mon cœur, me jetant en pleine face ma propre solitude.
Je vis, oui, je vis comme une mauvaise herbe qui pousserait sur ta tombe, pleine d’un vide si vaste qu’il semble impossible à combler. Je vis comme un fantôme, comme une ombre blottie contre ta pierre tombale, qui croit que le marbre pourrait lui tenir chaud mais qui grelotte encore, faute de chair à étreindre, faute de bras dans lesquels se nicher pour échapper au vent.
Alors le froid m’enserre, le gel me fige la poitrine dans une gangue de glace dont je ne parviens pas à m’extraire. Je ne me débats déjà plus. Je laisse gagner le givre pour ne plus avoir mal, en tentant d’oublier mes engelures qui saignent. Pauvre chose étendue, transparente et glacée, fleur mourrant sur ta tombe comme un spectre fané. Seule, toujours. A jamais.

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Créé le 18/10/2009 à 15:01:59 - Modifié le 18/10/2009 à 15:19:03

Je me souviens…

Je me souviens de cette soirée, lorsque le frère de Valerian était passé nous voir et que spontanément, nous avions décidé de faire une fête. C’était une nuit d’été, une nuit sans lune, et on avait allumé partout dans le campement de grands feux de joie. Quelques tonneaux de junglevigne avaient été mis en perce, Jin’zoul était en train de battre Tharek à plate couture à un concours de boisson… Les rires fusaient autour des foyers, couvrant le crépitement des braises tandis que les flammèches montaient vers les étoiles

Sae’ja avait commencé à battre sur un bouclier un tempo troll, rapide et entraînant. Taviel avait immédiatement couru chercher son violon, et l’instrument elfique s’était mêlé aux percussions, cherchant d’abord le ton, puis courrant sur le rythme avec grâce, l’enrichissant d’une mélodie complexe et envoûtante. Cette même mélodie que j’entends encore parfois dans mes rêves.

Certaines choses n’ont pas changé, et déjà a l’époque, je prisais assez peu les robes et les atours de dame. Mais il en fallait plus pour décourager Valerian. Il me fit lever, et sans me laisser le temps de protester, noua d’autorité autour de ma taille une couverture légère qui traînait dans un coin. Il me tira avec lui en riant, me faisant tournoyer entre les feux dans ma jupe improvisée.

Je n’avais pas dansé depuis mes quatorze ans, et à l’époque je n’étais pas une très bonne élève. Les rares pas que j’avais retenus autrefois m’étaient totalement sortis de la tête depuis longtemps. Mais il était impossible de mal danser dans les bras de Valerian.

Il ne m’accompagnait pas, il me portait presque, me faisant tourbillonner entre ses bras et me soulevant comme si je ne pesais rien. Il me guida sur les premières mesures, attendis que je trouve le rythme, puis nous nous sommes laissés porter par la musique. Ca ne ressemblait a rien de ce que j’avais pu entendre jusque la, et je n’ai plus jamais rien entendu de pareil. Pas totalement un rythme troll, pas totalement non plus une valse thalassienne… Quand Shayat se mit à chanter, sa voix grave scandant d’obscures paroles en taurahe pour accompagner les musiciens, je renonçais définitivement a tenter d’identifier les harmonies et me contentais d’apprécier la beauté de ce qu’ils créaient ensemble.

Valerian et moi tournoyions entre les feux de joie, et je sentais sa main, douce mais ferme, dans mon dos. Il souriait en me regardant, et ses yeux brillaient de cet éclat de joie pure qui les éclairait parfois, et pour lequel j’aurais donné mon âme. Nous dansions comme si nous avions fait cela toute notre vie, comme si nous étions faits pour ces instants. Ma jupe de fortune volait autour de mes jambes sans réellement me gêner. Je me souviens de sa couleur, je me souviens de l’herbe humide sous mes pieds nus, je me rappelle chaque détail. Les autres se sont levés, et presque tout le campement nous a rejoint sur cette piste de danse improvisée. Je me souviens de leurs rires.

Puisse-t-on m’accorder de m’en souvenir toujours.

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Créé le 11/02/2010 à 12:27:59 - Modifié le 11/02/2010 à 12:29:43
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