Alrik
Guilde: Clair de Lune
Niveau: 152
Jeu: Silver World
Etat: Termin
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Cette nouvelle eut sur Alrik l’effet d’un coup de dague dans le cœur. Il voulut hurler, mais aucun son ne sortit de sa gorge, et il tomba à genou au milieu de la pièce, agité de sanglots. Les images du visage de sa mère passaient dans son esprit. Il la revoyait jouer avec lui, lorsqu’il était tout petit, le serrer dans ses bras lorsqu’il avait faim et qu’il n’y avait plus de provision, l’encourager le matin lorsqu’il partait aux champs, et tant d’autres petites attentions qui faisaient d’elle un parent idéal.

- C’est… c’est ma faute. Je n’aurais pas du partir, je… j’aurais du la soutenir…

Sa sœur s’agenouilla auprès de lui, et le serra contre son cœur.

- Non Alrik, tu n’y es pour rien, tu n’aurais rien pu faire. Ne t’en veux pas, je t’en prie, tu as bien fait. Si tu es heureux, c’est ce qui compte.

Elle lui sourit, et ce sourire sincère réchauffa le cœur du guerrier.

- Tu es parti parce que tu voulais devenir un chevalier, n’est-ce pas ? Je savais que tu avais de nobles ambitions, et j’ai toujours prié pour que tu réussisses et que tu sois sauf.
- Milena…
- Tu as accompli tes rêves, n’est-ce pas ? Je le vois à cette épée que tu portes au côté. Je suis content pour toi.
-Milena…
- Ne dis rien, Alrik, tu n’as rien besoin de me dire pour l’instant.

Milena raconta alors à son frère ce qu’étaient devenus les autres membres de la famille. Thalek, l’ainé de la fratrie, avait été engagé pour servir le seigneur en tant que militaire. Zefira, la sœur ainée d’Alrik, et Deril, son petit frère, aidaient le père au travail. Mariana, qui était la benjamine de la famille lorsqu’Alrik était partie, était morte d’un mal qui la rongeait depuis longtemps. Quant au père, il n’avait jamais pardonné la fuite de son fils, qu’il considérait comme une trahison. Il l’avait complètement désavoué, et ne le considérait plus comme son enfant. Par chance, il travaillait assez loin du village, et ne serait pas de retour avant la nuit, ce qui laissait à Alrik tout l’après midi pour passer un peu de temps avec sa sœur et son plus jeune frère.

Tous trois sortirent pour marcher un peu dans les environs du village. Alrik trouvait que le village avait terriblement souffert depuis qu’il l’avait quitté. Les maisons semblaient plus abîmées, les gens encore plus maigres, et les champs étaient envahis de mauvaises herbes et de ronces. Le village semblait être au plus mal.

- Tout n’a fait qu’empirer depuis ton départ. Les récoltes ont été très mauvaises, et le seigneur s’est engagé dans des combats qui nous ont terriblement affaiblis. Mais on essaie de tenir bon, et on survit.
- Je vous apporterai un peu d’argent la prochaine fois, j’en ai accumulé pas mal au cours de mes aventures.
- Non Alrik, garde-le.
- Mais enfin, Milena !
- Si tel est notre destin, alors nous l’acceptons. Les Dieux ont choisit pour toi une autre voie, mais tu ne dois pas te soucier de notre sort.
- Milena…

S’il ne craignait de faire tomber le petit que sa sœur portait dans ses bras, Alrik l’aurait probablement serrée très fort dans les siens.

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Créé le 18/07/2008 à 19:46:04 - Pas de modification

Ils arrivèrent devant ce qui avait été autrefois la place du village. Au centre d’un petit cercle pavé se tenait une fontaine qui n’avait jamais fonctionné. Les ronces grimpaient autour des jambes du lion par la bouche duquel devraient jaillir des gerbes d’eau, et les pierres qui constituaient le bassin étaient fissurées. Autrefois, les enfants venaient jouer autour de cette statue, ils escaladaient le lion de pierre et se prenaient pour des chevaliers chevaucheurs de félins, une branche en guise d’épée à la main. Les rires des enfants rythmaient les discussions des parents, qui venaient se détendre sur les bancs de bois après le travail.

Mais aujourd’hui, la place était déserte, et un silence pesant, presque terrifiant, régnait. Les bancs étaient complètement détruits, et les pavés recouverts de boue et d’herbes sauvages. Alrik s’approcha doucement du félin, et caressa la pierre de sa main, le cœur emplit de tristesse.

- Qu’est devenu mon ami Lorius, avec qui je venais souvent joueur ici ?
- Il est parti, avec toute sa famille. Un beau matin, ils avaient tous disparu, plus rien. Personne ne sait ce qu’ils sont devenus.

Le guerrier baissa les yeux, l’amertume gagnant à nouveau son cœur.

- Beaucoup sont partis, ajouta la jeune femme. La faim devenait insupportable, et nous avons traversé plusieurs épidémies. Je crains que beaucoup ne soient morts avant d’avoir pu atteindre la moindre habitation.
- J’aimerais me recueillir sur la tombe de mère. Elle est enterrée au cimetière ?
- Oui, juste à côté de la petite Mariana.

Jamais Alrik n’avait vu autant de petites stèles dans le cimetière du village. Les planches de bois mort grossièrement taillées n’avait jamais été aussi nombreuses, témoins silencieux des horreurs qu’ont du traverser les habitants.
Les tombes de leur famille se trouvaient dans un des coins du cimetière. Une planche plantée dans le sol portait l’inscription « Ici repose Alicia, qui a perdu la vie en la donnant à son dernier fils ». Quelques pissenlits fanés et recouverts de boue étaient posés en un maladroit bouquet sur le tas de terre qui faisait office de tombe.

- C’est Alek qui les a déposés, expliqua Milena.

Alrik prit alors son petit frère dans les bras, et le serra très fort contre sa poitrine.

- Alek, mon frère… je suis désolé…

Le petit ne dit rien, mais passa une de ces petites mains sur les joues de son grand frère pour en chasser les larmes, et il sourit.
Alrik reposa l’enfant, et s’agenouilla devant la tombe. Il pria un très long moment pour sa mère, ainsi que pour sa petite sœur emportée par la maladie.

Alrik et Milena sortirent du cimetière main dans la main. Ils firent encore quelques pas à travers champs, et s’arrêtèrent à la sortie du village. Au loin, trois silhouettes courbées au dessus de la terre raclaient de leurs outils le sol inhospitalier.

- Ce sont nos frère et sœur, et notre père, expliqua Milena. Si tu veux aller les voir, je ne t’accompagnerais pas, je crains trop la réaction de père.
- Je n’irais pas. Je vous ai causé suffisamment de soucis comme ça. Mais je voudrais que tu transmettes tout mon amour à Zefira et Deril, ainsi qu’à Thalek si tu le revoies.
- Je n’y manquerai pas, répondit Milena en souriant.
- Je vais bientôt devoir y aller, avant que père ne revienne. Je voudrais juste passer une dernière fois à la maison.

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Créé le 18/07/2008 à 19:50:07 - Pas de modification

De retour dans la chaumière, Alrik fit repartir un imposant feu dans la cheminée, et entreprit de réparer la table, quelques chaises, et de tenter de reboucher quelques trous dans les murs. Sa sœur le regardait d’un regard attendri, tout en nourrissant le petit avec quelques légumes séchés.
Quand il eut effectué quelques réparations, Alrik vint s’asseoir aux côtés de sa sœur.

- C’est tout ce que je peux faire pour l’instant. Si père t’interroge, tu n’auras qu’à dire que tu as fait ça toi-même. Et toi Alek, tu ne diras rien à papa sur mon passage n’est-ce pas ?

Le petit acquiesça d’un signe de tête tout en mâchonnant un bout de légume.

- Tiens, voici un peu à boire grand frère. Ce n’est pas très bon, mais c’est ce que nous avons de mieux ici. Même l’eau est infecte.

Alrik prit le gobelet de terre que lui tendait sa sœur, et en observa le contenu. Un liquide verdâtre et épais y glougloutait, répandant dans l’atmosphère des émanations de marais puant.

- Qu’est-ce que c’est ?
- Un mélange de racines broyées et de jus de navet. Ce n’est pas très appétissant, mais très nutritif.

Alrik englouti le breuvage qui avait effectivement un goût horrible.

- Tu ne veux vraiment pas que…
- Non Alrik, ça ira, je t’assure. Ne t’en fais pas pour nous.

Arriva alors le moment où Alrik dut partir, son père pouvait rentrer d’un moment à l’autre. Il sortit, toujours vêtu de son grand manteau de voyage, sa capuche recouvrant sa tête. S’arrêtant sur le pas de la porte, il se retourna, et serra une dernière fois sa sœur dans ses bras. Aussi fort qu’il le put. Il aurait tant voulu que cette étreinte ne prenne jamais fin.

Puis ce fut le tour de Alek, et il le chargea de prendre bien soin de sa sœur en lui adressant un clin d’œil. Il sortit de sa sacoche un petit couteau dont il se servait pour de menus travaux. Le manche était de bois gravé, et la lame de bonne facture.

- Ce couteau est pour toi Alek. Tu pourras l’utiliser quand tu seras plus grand, pour l’instant je vais le remettre à Milena, d’accord ? Elle te le donnera quand tu seras en âge de t’en servir, tu veux bien ?

Le petit acquiesça, les yeux pétillants de joie autant que de tristesse. Alrik se tourna vers sa sœur et plaça le couteau entre ses mains.

- Milena, si jamais vous êtes dans le besoin, je t’en prie, vends-le.

La jeune femme passa une main sur la joue de son frère, et une larme perla au coin de son œil.

- Alrik… fait bien attention à toi.
- Toi aussi Milena, et n’oublies pas de transmettre toute mon affection à nos deux travailleurs. Quant à père…
- Ne dis rien, je sais que tu ne peux lui en vouloir. Mais ne t’en fait pas, il finira par oublier.
- Adieu Milena, peut-être nous reverrons-nous un jour !
- Je l’espère. Quoi qu’il en soit, nous nous retrouverons tous dans l’autre monde aux côtés de mère, et nous pourrons vivre heureux et tous ensemble pour l’éternité !

Alrik lança un dernier regard en direction de son village. Il distinguait les formes de ses frères et sœurs et de son père qui revenaient des champs. Sa sœur Milena les attendait sur le pas de la porte, le petit Alek dans les bras.
Un sourire s’esquissa sur ses lèvres, et il s’en retourna vers sa vie de chevalier errant, le souvenir de cette rencontre gravé à jamais au plus profond de son cœur.

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Créé le 18/07/2008 à 19:53:40 - Pas de modification

Alrik avait appris qu'un pauvre village été harcelé par une horde de gobelins, et que personne ne s'était décidé à porter secour aux paysans. Désireux de leur venir en aide, la paladin avait accroché un avis dans l'auberge de son clan, pour recruter d'éventuels compagnons. Mais personne ne s'est manifesté.

Alrik se leva soudain de sa chaise, manquant de peu de la faire basculer. Son regard habituellement joyeux et ouvert semblait bien sombre. D’un pas vif, il se dirigea vers l’affiche qu’il avait placardée, et d’un geste rageur, il l’arracha, déchirant les coins qui restaient accrochés au mur à l’endroit où le parchemin avait été cloué. Il froissa l’avis entre ses mains et le jeta par terre, avant de le regarder d’un air consterné et de l’envoyer promener à l’autre bout de la salle d’un bout coup de pied.

Soit, si personne ne veut aider ses villageois, j’irai seul, pensa-t-il. Mais que le Clair de Lune ne prétende pas revendiquer ce geste… Un ordre de valeureux guerriers, ça ?

Il jeta sur ses épaules son long manteau de voyage, rabattit sa capuche qui masquait son visage, et sortit silencieusement de l’auberge, avant de faire claquer violemment la porte.

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Créé le 18/07/2008 à 20:01:19 - Pas de modification

Alrik se rendit aux écuries, devant lesquelles il avait pensé donner rendez-vous aux vaillants guerriers qui auraient du l’accompagner pour cette mission. Mais aucun ne s’étaient présenté, jugeant probablement la tâche indigne de leur rang … à moins qu’ils ne soient trop couards pour tenir tête à quelques gobelins ?

Mais qu’importe, même s’il était seul, il ne pouvait attendre plus longtemps : les gobelins continuaient à harceler les paysans ! Bien déterminé à sauver ce petit village et exterminer jusqu’au dernier les infâmes créatures à la peau verdâtre, il sella sa monture et grimpa en selle. Il jeta un dernier regard plein d’amertume en direction de l’auberge du Clair de Lune, puis détourna les yeux et se mit en route. Il enfonça ses talons dans les flancs de son imposant destrier et partit au grand galop, sans même se retourner.

Il chevaucha toute la matinée, à un rythme soutenu, tantôt au galop, tantôt au petit trot ou au pas pour laisser souffler sa monture. Il traversa plusieurs villes et villages, parcourant à grande vitesse les allées autour desquelles étaient construites avec plus ou moins d’organisation des maisons de pierre ou de terre. Les gens le regardaient passer avec curiosité, apercevant sous les pans de son manteau porté par le vent son armure étincelante. Sa longue épée qu’il portait dans son dos ne laissait planer aucun doute sur son statut de chevalier, de même que le caparaçon qui protégeait son cheval. Les plus jeunes habitants des villages le regardaient avec envie et une certaine curiosité joyeuse lorsqu’ils le voyaient filer à toute allure entre leurs taudis, soulevant des nuages de poussière grise.

Lorsque l’après-midi arriva, le paysage se fit plus désertique. Il n’y avait plus aucun village, et de vastes étendues mamelonnées s’étendaient à perte de vue. L’herbe rousse bercée par le vent se dandinait au gré des bourrasques, et seuls les lapins et les renards tournaient la tête pour le regarder passer avant de vaquer à leurs occupations, à savoir courir aussi vite que possible, l’un pour tenter de croquer l’autre, l’autre pour éviter d’être croqué.

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Créé le 18/07/2008 à 20:02:44 - Pas de modification
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