Alrik
Guilde: Clair de Lune
Niveau: 152
Jeu: Silver World
Etat: Termin
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L’après-midi toucha à sa fin, et le soleil commençait à s’approcher de l’horizon. Le chevalier n’était pas encore arrivé à destination, mais il ne pouvait continuer, son cheval méritait bien un peu de repos. Il n’atteindrait – hélas – pas le village attaqué avant le lendemain, en espérant de tout cœur qu’il resterait au moins encore un paysan debout et vivant – car les gobelins avaient l’habitude de planter les cadavres de leurs victimes au bout d’un pieu, pour intimider les passants trop téméraires, si bien qu’un individu debout n’était pas forcément vivant.

Le repas fut frugal – un peu de pain noir et une tranche de jambon salée – mais lui suffit. Son cheval, qu’il avait débarrassé de son harnachement, broutait paisiblement, attaché à un arbre. Un petit feu crépitait aux pieds du chevalier adossé à un arbre solitaire, et des cendres rougeoyantes s’élevaient vers le ciel en tournoyant.

Le soleil avait disparu derrière les collines, et une étrange lueur rougeâtre recouvrait la plaine.

Le chevalier commença à se sentir gagné le sommeil. Il pria pour que les paysans tiennent bon jusqu’à son arrivée, et demanda aux forces divines de lui accorder sa bénédiction : il en aurait besoin pour survivre seul face à toute une horde de gobelins !

Il pensa également au Clair de Lune, se demandant ce que pouvaient bien faire ses compagnons tandis que lui risquait sa vie seul pour sauver un village et rendre gloire et honneur au clan. Il se demandait même s’il aurait un jour l’occasion de les revoir, et s’il le souhaitait vraiment…

Bercé par le murmure des vents qui sillonnaient la plaine et le doux crépitement du feu, il s’endormit enfin, appuyé contre le tronc noueux de l’arbre et recouvert de sa cape poussiéreuse.

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Créé le 18/07/2008 à 20:03:19 - Pas de modification

Le soleil commençait à émerger de la ligne d’horizon, et une vague de douce chaleur envahissait peu à peu la plaine, chassant devant elle la fraicheur de la nuit. Le vent continuait à souffler entre les collines, entraînant l’herbe brune dans une danse régulière et fluide. Les oiseaux volaient haut dans le ciel et les petits animaux terrestres folâtraient ça et là, profitant de la tiédeur qui émanait de l’astre rayonnant.

Alrik avançait d’un trop soutenu, seul au milieu de cette immensité silencieuse. La lumière du jour qui recouvrait la plaine lui redonna un peu de baume au cœur, et lui apporta un peu de réconfort. Il était parti bien avant l’aube, car il avait peur que les gobelins ne se fassent trop entreprenants et qu’il ne trouve que des ruines et des cadavres à son arrivée.

Ces créatures étaient habituellement d’une stupidité défiant toute concurrence. Cependant, même un petit village de paysans déterminés ne pouvait faire le poids face à toute une horde de gobelins, fussent-ils débiles. Les verdâtres monstres ne connaissaient pas la pitié, et ne faisait aucune différence entre homme, femme, enfant et vieillard. Tous ceux qui avaient le malheur de se trouver sur leur route finissaient irrémédiablement réduits en bouillie sous les coups de masse désordonnés de ces créatures impulsives.

Tandis qu’il ruminait de sombres pensées et priait pour arriver à temps, un cri attira son attention. Se dégageant soudain d’une touffe de hautes herbes, une forme verdâtre s’éleva dans le ciel en déployant une paire d’ailes écailleuses. La créature virevolta quelques instants suivant une trajectoire hasardeuse, puis vint se tenir face au soleil. Aveuglé, Alrik ne parvenait pas à voir de quoi il pouvait s’agir. C’était trop gros pour être un oiseau en tout cas. Peut-être un oiseau-serpent ?

Soudain, l’animal poussa un hurlement strident, et qui semblait étrangement joyeux. D’un battement d’aile, il se rua sur le chevalier en tournoyant. Toujours aveuglé par le soleil bas, le chevalier ne parvint pas à prévoir la trajectoire de la forme, et ne pu l’éviter.

Le choc fut violent, subit. La tête de l’animal percuta le poitrail du guerrier dans un grand fracas, et l’homme et la bête se retrouvèrent mêlés dans un amas de métal et d’écailles, au beau milieu des hautes herbes. Le destrier, étonné de ne plus sentir le poids de son cavalier sur son dos, gambada quelques instants avant de regarder d’un air amusé le chevalier se débattre pour tenter de se dépêtrer de la masse écailleuse.

Une voix s’éleva alors des fourrés d’où avait surgi l’animal.

- Zelk’ allons ! Qu’est-ce que tu as encore fait ? Qu’est-ce que c’est que tout se boucan ?

Peu après, les hautes herbes s’écartèrent, et un homme émergea à son tour du rideau végétal. Il portait d’amples vêtements de cuir renforcés de quelques plaques métalliques, et de nombreuses bourses se balançaient à sa ceinture au rythme de ses pas. Ses cheveux blancs en bataille encadraient un visage sans âge, marqué par le voyage. Ses yeux verts brillaient de malice, et sa petite barbichette blanche comme neige lui donnait un petit air puéril, bien qu’il paraissait passablement âgé.

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Créé le 18/07/2008 à 20:04:07 - Pas de modification

En apercevant le chevalier au sol, il jeta le long bâton biscornu qu’il tenait à la main et se précipita en sa direction.

- Je suis désolé ! Vraiment désolé ! C’est Zelkira, mon dragonnet. Mais ne vous en faîtes pas, il est inoffensif, il aime juste la compagnie !

- Un dragonnet, hein ? fit Alrik, en se relevant tant bien que mal. Il épousseta ses vêtements avec sa main, puis fit jouer ses articulations pour s’assurer que tout était en place. Quand il eut terminé sa petite inspection corporelle, il posa alors le regard sur le petit dragon.

Les ailes étalées sur le sol de part et d’autre de son corps, il dévisageait Alrik de ses yeux jaunes. Il semblait encore vraiment très jeune, mais ne manifestait effectivement aucun signe d’hostilité. Le dragon émit un petit hoquet fumant, puis vint se percher sur l’épaule de son maître d’un vol mal assuré.

- Je suis Blanchegriffe, druide à mes heures perdu !

Alrik serra la main qu’on lui tendait.

- Enchanté. Je suis Alrik, guerrier.

Alrik expliqua au druide le but se son voyage, et celui-ci proposa de l’accompagner et de l’aider pour sa tâche. Cela lui permettrait également d’étudier d’un peu plus près les gobelins, car il manifestait un intérêt certain pour tout ce qui vivait dans ce monde et ne ratait pas une occasion de parfaire ses connaissances. Toujours accompagné de son fidèle Zelkira, il vagabondait sur ces terres, se laissant guider par le hasard, vivant en parfaite harmonie avec la Nature.

C’est ainsi qu’Alrik poursuivit son chemin aux côtés de Blanchegriffe et de son dragonnet, prêt à en découdre avec les infâmes gobelins !

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Créé le 18/07/2008 à 20:05:16 - Pas de modification

Les deux hommes marchaient côte à côte, Alrik tenant son cheval par la bride, Blanchegriffe portant son dragon sur l’épaule. Depuis le matin où ils s’étaient rencontrés, le guerrier et le druide avaient commencé à sympathiser. Ils s’étaient tout de suite entendus, et avaient décidés de poursuivre leur route ensemble.

Alrik écoutait avec attention son compagnon lui présenter avec un luxe de détails et à grand renforts d’anecdotes croustillantes tous les animaux et les végétaux qu’ils croisaient. Le druide était un vrai passionné et pouvait s’étendre durant des heures sur la description d’un petit buisson d’apparence anodine comme sur la danse nuptiale des trolls des cavernes. En une matinée, Alrik avait appris que les blobs ingurgitaient de petits insectes pour se nourrir, que le parfum des fleurs de Bourbeterre avait le pouvoir de charmer les ogres, que les centaures avaient l’habitude de se mordiller le croupion en signe d’affection et bien d’autres choses encore !

Il prenait plaisir à écouter le vieil homme faire étalage de ses connaissances avec un entrain et une passion qu’il ne pouvait qu’admirer. Une véritable force et une grande sagesse émanaient de ce singulier personnage.

Soudain, un cri aigu vint couper le druide tandis qu’il détaillait l’anatomie des crabes géants.

- Que se passe-t-il ? demanda Alrik, dévisageant le petit dragon qui venait de pousser ce cri.

- Je crois qu’il a senti quelque chose, expliqua le druide. Il semblerait que nous approchions.

Comme pour faire écho à ses paroles, un hurlement terrifié retentit et un nuage de fumée commença à s’élever derrière une colline avoisinante. Les cris se multiplièrent, étouffés par la distance et le vent, et une rumeur de combats acharnés se fit entendre.

D’un bond, Alrik sauta en selle, et partit au grand galop en direction de la source de la fumée et des clameurs.

- Je n’ai pas le temps de vous attendre ! Rejoignez-moi là-bas ! hurla-t-il à son compagnon de route, avant d’enfoncer les talons dans les flancs de sa monture et de redoubler de vitesse.

Merde ! Pourvu que je n’arrive pas trop tard ! Tenez bon, par pitié, tenez bon, j’arrive !

Le cavalier passa à toute vitesse le sommet de la colline, et s’arrêta juste à temps pour ne pas tomber d’une petite falaise qui surplombait une ferme isolée. Il distingua dans le nuage de fumée qui obscurcissait son champ de vision une grange en feu, et des formes indéfinissables s’agiter frénétiquement autour de brasier, poussant des hurlements suraigus.

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Créé le 18/07/2008 à 20:06:20 - Pas de modification

Il fit un petit détour pour contourner le précipice, et franchit d’un saut la palissade qui ceinturait l’exploitation. Arrivé à quelques pas de la grange, il dégaina son immense épée et empoigna son arme de seconde main.

Une petite forme s’avança vers lui d’une démarche chaloupée. Ses membres rachitiques pendaient lamentablement autour de son corps verdâtre recouvert de peaux de bêtes. Une masse d’os pendait jusqu’au sol, et son autre main tenait fermement une tête humaine qui arborait toujours une attitude terrifiée. Les yeux exorbités et un sourire narquois sur les lèvres, la créature poussa un hurlement insupportable, ses yeux exorbités parcourus de veines saillantes. Elle lâcha la tête qui alla s’écraser sur le sol dans un bruit horrible, et recula de quelques pas. Une dizaine de formes émergèrent du voile de fumée qui masquait le paysage, et vinrent s’aligner avec le premier gobelin.

Alrik jaugea ses adversaires du regard, puis récita quelques incantations. Il laissa sa rage l’envahir et poussant un hurlement de colère, il se rua sur la horde verte. Ses lames presque à l’horizontale de part et d’autre de son corps semblaient deux ailes étincelantes prêtes à le propulser dans un vol meurtrier.

A peine les gobelins furent-ils à portée que les coups fusèrent, rapides, précis, violents. Deux têtes s’envolèrent dans les airs, tandis qu’un troisième gobelin se voyait tranché de l’épaule droite à la cuisse gauche. Le sang jaillit de son corps déchiqueté, aspergeant l’armure scintillante du paladin d’un flot vermeil.

Après cette première attaque, il se trouva derrière la ligne de ses adversaires. Se retournant vivement, il eut juste le temps d’éviter un coup de masse avant de planter sa lame dans le cœur d’un autre monstre qui fondait sur lui. Un violent dans le flanc le fit chanceler, mais il parvint à esquiver le second coup du gobelin qui s’était faufilé sur son côté, et l’envoya au sol d’un coup de pied en plein visage. Deux autres fondirent sur lui et le jetèrent violemment à terre. Reprenant ses esprits, il roula sur la côté pour éviter un coup de hache qui manqua de peu de lui trancher l’oreille, et broya le crâne de son agresseur entre les doigts de son gantelet de fer.

Profitant de la situation, une des créatures lui asséna un violent coup sur le bras gauche. Brisé par la douleur, le guerrier poussa un nouveau hurlement et se releva, comme enragé. Il fit de grands moulinets avec son bras valide, tandis que son membre blessé pendait le long de son flanc. Un gobelin perdit un bras lors de l’attaque, et un autre se vit subitement privé de ses deux jambes. Mais les créatures revenaient toujours en surnombre, et Alrik se trouva bientôt débordé de tous les côté. Il puisa dans ses dernières sources d’énergie pour tenter une ultime incantation. Il leva sa lame vers le ciel et récita sa formule. Un éclat lumineux sembla tomber du ciel et pénétrer le chevalier, l’entourant d’une aura lumineuse. Il planta alors sa lame dans le sol, et une terrible déflagration de lumière blanche se propagea à travers la masse verdâtre, propulsant les gobelins dans les airs.

Les corps broyés retombèrent sur un large rayon, et une pluie de sang teinta le sol d’un rouge cramoisi.

Mais ce n’était pas suffisant, et Alrik, à bout de force, tomba à genou au milieu de la marée verte qui le submergea…

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Créé le 18/07/2008 à 20:07:51 - Pas de modification
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